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Cigarette électronique : l’ANSES dresse un état des lieux du marché français

L'Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments, de l'environnement et du travail (ANSES), a analysé le contenu de 33 000 e-liquides disponibles sur le marché français. L’organisme a par ailleurs épinglé les produits de vapotage dont la composition chimique n’était pas conforme à l’étiquetage et en a informé les fabricants. Objectif : encadrer l’utilisation de la cigarette électronique en France pour éviter l’épisode « Evali » qui avait causé une épidémie de pneumonies aux Etats-Unis à l’été 2019.

L’ANSES recense 33 813 produits de vapotage en France

« Cette analyse a permis d'identifier des incohérences et des non-conformités et d’en informer les fabricants afin qu'ils puissent prendre les mesures correctives appropriées. A la lumière de cette première évaluation, l'ANSES fait des recommandations en vue d'améliorer le processus de déclaration au niveau européen », rapporte l'ANSES sur sa page. Selon le rapport préliminaire réalisé par l’agence pour établir un premier état des lieux, 33 813 produits de vapotage sont aujourd’hui commercialisés légalement dans l’Hexagone, que ce soit en boutique de cigarette électronique ou en ligne, contre un peu plus de 3 170 produits du tabac. Rappelons que depuis l’entrée en vigueur de la directive européenne sur les produits du tabac (DPT) en mai 2016, les fabricants de e-cigarettes sont tenus de déclarer la composition, le niveau des émissions, la toxicité ainsi que le volume de vente de leurs produits (le cas échéant) avant de les commercialiser.

Le rapport réalisé par l’ANSES fait de la France le premier État membre à analyser le contenu des produits et à comparer ces informations à celles qui sont déclarées par les fabricants. Pour beaucoup, ce travail en amont de l’ANSES préparerait le terrain à l’introduction progressive et encadrée de la cigarette électronique dans l’effort de lutte contre le tabagisme en France.

Les e-cigarettes commercialisées en France ont une teneur moyenne en nicotine est de 6 mg/ml

Le rapport de l’ANSES souligne que la teneur moyenne en nicotine déclarée par les fabricants est d'environ 6 mg/ml, avec un maximum de 15 substances aromatisantes. « La majorité des e-liquides de vapotage déclarés sur le marché français contiennent une substance de dilution comme le propylène glycol (PG) et/ou le glycérol (glycérine végétale, VG) ». Les substances aromatisantes les plus utilisées dans les e-liquides commercialisés en France sont les dérivés de la vanilline, le maltol, le menthol ainsi que les esters à odeur fruitée. Il existe également des sucres et des édulcorants (glucose/fructose, sucralose), des acides utilisés dans les sels de nicotine et des extraits de plantes, explique l’ANSES.

Cigarette électronique : l’Académie nationale de médecine met les points sur les « i »

Aucun échantillon analysé par l’ANSES n’a relevé la présence de substances frelatées ou prohibées comme l’acétate de vitamine E, qui fut à l’origine de la pneumonie « Evali » aux Etats-Unis, notamment au Texas et en Californie, à l’été 2019. Sur ce point, l’Académie nationale de médecine se veut rassurante, expliquant que cette pneumonie était la conséquence d’un « mésusage de la cigarette électronique ». Epinglant une « crise de confiance » qui « pourrait causer la mort de milliers de fumeurs », l’Académie de médecine rappelle qu’il ne faut pas « confondre le contenant nocif avec la toxicité du contenu ».

La mise au point des « Sages » intervient dans un contexte où les Français sont de moins en moins convaincus par l’intérêt de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique. En effet, selon un sondage réalisé par BVA pour l’association Sovape en septembre 2019, trois Français sur cinq estiment que la cigarette électronique est au moins aussi dangereuse que la cigarette à tabac, « à rebours du consensus scientifique », expliquent nos confrères du Figaro.

L’Académie de médecine semble donc s’aligner sur la position de la Haute autorité de Santé qui affirmait, en 2016, que la cigarette électronique donnait de meilleurs résultats que les autres substituts nicotiniques, à condition de l’envisager dans un objectif de décrochage définitif. En juin 2019, Santé publique France avait publié une étude démontrant qu’au moins 700 000 fumeurs français avaient décroché du tabac grâce à la cigarette électronique. « Il ne faut pas se tromper d’ennemi », concluent les Sages dans leur communiqué.


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