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Accueil du site > Actualités > Politique > Joseph Fontanet, résistant démocrate-chrétien et Européen savoyard

Joseph Fontanet, résistant démocrate-chrétien et Européen savoyard

« L’Europe doit être un grand dessein, s’exprimant à travers une certaine idée des relations internationales, une certaine idée de la démocratie, une certaine idée du progrès social et du développement économique. Aujourd’hui, ce sont souvent des étrangers qui, du dehors, perçoivent le mieux les potentialités dont le concept européen est toujours riche. Laisserons-nous, par défaut d’imagination et d’initiatives créatrices, passer l’une des grandes chances que l’histoire a tendues à notre vieux continent ? » (Joseph Fontanet, le 23 octobre 1977).

Le démocrate-chrétien Joseph Fontanet est né il y a 100 ans le 9 février 1921 à Frontenex, en Savoie. Symbole de l’homme politique talentueux qui est arrivé aux responsabilités très tôt, avec des idées, des convictions et des ambitions, il reste néanmoins connu car associé à sa triste mort à l’âge de presque 59 ans, toujours mystérieuse, il y a quarante et un ans, le 2 février 1980 à Paris, assassiné en pleine rue devant chez lui alors qu’il revenait le soir d’une réunion. Personne n’a jamais su qui l’avait tué, ni pourquoi, et cela restera un des fameux mystères de la Cinquième République au cours d’une décennie où les morts politiques mystérieuses se sont succédé (Robert Boulin, dont Joseph Fontanet était un ami, Jean de Broglie, etc.).

Figure majeure de la démocratie chrétienne française, Joseph Fontanet était en quelque sorte un rival politique de Jean Lecanuet qui l’a emporté dans le camp centriste sur un partisan de l’alliance avec les gaullistes. Joseph Fontanet fut l’aîné d’une famille nombreuse (d’une fratrie de huit enfants) dont le père et le père de son père se prénommaient également Joseph. Le père du dernier (donc, l’arrière-grand-père du futur ministre) était le premier maire de Frontenex à une époque où la Savoie venait de devenir française.

Lui-même a fondé une famille nombreuse de cinq enfants dont deux sont connus actuellement, Xavier Fontanet (né en 1948) qui fut le patron du groupe Essilor de 1991 à 2012 et Arnaud Fontanet (né en 1961), épidémiologiste de l’Institut Pasteur et professeur au Collège de France, par ailleurs, ce qui lui vaut sa notoriété médiatique depuis un an, membre du Conseil scientifique de suivi du covid-19.

Dans une tribune parue dans le magazine centriste "France Forum" de juillet 1975 (n°140), il rappelait l’importance de la famille : « Il faut aussi faire percevoir par notre société, et plus particulièrement par notre jeunesse, assoiffée d’indépendance, que la licence des mœurs est le contraire de la liberté, et ne fait qu’établir l’esclavage des instincts qui détruisent la responsabilité et la dignité de l’homme. (…) En vérité, la dynamique de la politique familiale doit être inscrite dans la dynamique de tout le système social. ».

Très brillant élève et diplômé dès l’âge de 20 ans de HEC, "militant" catholique (il a participé aux Équipes sociales et à la JEC, Jeunesse étudiante chrétienne), Joseph Fontanet s’est engagé dans la Résistance en 1943 pour échapper au STO. Après beaucoup de difficultés, il a réussi à rejoindre les FFL en Afrique du Nord et l’armée de Jean de Lattre de Tassigny, et a combattu comme chef de char au débarquement en Provence. Il a été l’un des premiers soldats à avoir libéré Mulhouse puis Colmar et il a poursuivi la reconquête jusqu’en Allemagne.

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Après la guerre, sa détermination était forte pour mettre en pratique ses convictions démocrates-chrétiennes en s’engageant dans le combat politique auquel il a consacré plus d’une trentaine d’années de sa vie. Ancien résistant, il a donc rejoint le nouveau MRP (Mouvement républicain populaire), le parti issu des résistants chrétiens liés à la fidélité gaulliste (comme Edmond Michelet, Maurice Schumann, etc.). Très vite, Joseph Fontanet s’est implanté au sein de l’appareil du MRP et en Savoie. Il s’est présenté aux élections législatives en juin 1946, novembre 1946, puis juin 1951 sans succès (il avait face à lui un député sortant de centre droit). Brillant débatteur, il est devenu le responsable économie du MRP tout en occupant la fonction de secrétaire général adjoint.

Joseph Fontanet a également dirigé le cabinet ministériel du leader du syndicat chrétien CFTC et député MRP Jules Catoire, nommé trois fois Sécrétaire d’État à la Santé publique et à la Population du 11 septembre 1948 au 5 octobre 1949 et du 12 juillet 1950 au 10 juillet 1951, dans les gouvernements de Henri Queuille et René Pleven. Le voici donc en capacité d’avoir un jour le pouvoir.

Engagé en Savoie, malgré ses échecs répétés aux législatives (il était très jeune), il a "conquis" le département avec son ami Jean Blanc avec qui il avait créé la fédération de Savoie du MRP. Jean Blanc fut le jeune maire de La Ravoire de 1953 à 2001, futur président de l’intercommunalité de Chambéry de 1957 à 1977 et futur sénateur CDP puis CDS de 1968 à 1995. Joseph Fontanet est parvenu à se faire élire conseiller général de Moûtiers en octobre 1951 et il fut sans arrêt réélu jusqu’en 1976. Il a réussi enfin à se faire élire également député de Savoie en janvier 1956 (au scrutin proportionnel) puis, réélire jusqu’en 1974 (au scrutin majoritaire). Avant d’être élu député, il fut également désigné conseiller de l’Assemblée de l’Union française de 1952 à 1956.

Homme fort de la Savoie, dont il est devenu président du conseil général de 1964 à 1976, également député de la vallée de la Tarentaise, Joseph Fontanet a repris le flambeau de "l’or blanc", la neige. Il a poursuivi les premières initiatives de Pierre Cot et Antoine Borrel (notamment) pour promouvoir et accompagner le tourisme des sports d’hiver (ses successeurs furent Louis Besson, Michel Barnier et Hervé Gaymard), en particulier en créant le Parc national de la Vanoise (1963) et en construisant de nouvelles stations : Les Ménuires (1966), Les Arcs (1968) et Val Thorens (1971). Il fut élu également maire de Saint-Martin-de-Belleville (Val Thorens) de 1965 à 1977. Joseph Fontanet avait toujours considéré que la politique devait se faire au service du peuple dans des applications concrètes : « La politique est le relais indispensable entre le rêve des prophètes et des héros, et les réalités durables de la vie des peuples. » (1977).

Comme souvent dans les départements, Joseph Fontanet (centriste) et Pierre Dumas (gaulliste), député-maire de Chambéry et futur ministre (les deux hommes n’ont jamais été ministres en même temps) se sont "partagé" la Savoie politiquement, préservant la circonscription de l’un et l’autre de concurrent au centre droit. Cette "alliance" locale a été très bénéfique pour ce département catholique qui les a réélus systématiquement dans les années 1960 et dans la première moitié des années 1970. Au-delà des considérations savoyardes, Joseph Fontanet était opposé à des alliances avec le centre gauche (radicaux, SFIO réunis dans la FGDS), ce que souhaitait Jean Lecanuet, et soutenait des alliances avec le centre droit (républicains indépendants, gaullistes).

Solidement implanté, bien diplômé, élu jeune député (il n’avait que 34 ans à sa première élection) par lui-même (avant la vague gaulliste de novembre 1958), fréquentant les cabinets ministériels, très ambitieux, Joseph Fontanet faisait partie des valeurs montantes du centrisme résistant et catholique. Dès le retour au pouvoir de De Gaulle, il fut donc nommé au gouvernement.

D’abord Secrétaire d’État auprès de Jean-Marcel Jeanneney chargé de l’Industrie et du Commerce dans le gouvernement de Michel Debré du 8 janvier 1959 (il avait 37 ans) au 17 novembre 1959, puis chargé du Commerce intérieur jusqu’au 24 août 1961 (connu notamment pour sa politique des prix de la viande), il fut ensuite nommé Ministre de la Santé publique et de la Population (un ministère qu’il connaissait bien avec Jules Catoire) et reconduit dans le premier gouvernement de Georges Pompidou le 15 avril 1962.

Le 15 mai 1962, soit exactement un mois plus tard (après la formation de ce gouvernement), De Gaulle a tenu cette fameuse conférence de presse où il se moqua des fédéralistes européens en évoquant le volapük : « Vous allez être peut-être assez étonnés, mais je n’ai jamais, quant à moi, dans aucune de mes déclarations, parlé de l’Europe des patries, bien qu’on prétende toujours que je l’ai fait. Ce n’est pas, bien sûr, que je renie, moi, la mienne : bien au contraire, je lui suis attaché plus que jamais, et d’ailleurs, je ne crois pas que l’Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l’Allemagne avec ses Allemands, l’Italie avec ses Italiens, etc. Dante, Goethe, Chateaubriand appartiennent à toute l’Europe, dans la mesure où ils étaient respectivement et éminemment italien, allemand et français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et qu’ils avaient pensé, écrit en quelque espéranto ou volapük intégré. ». Il a eu par la suite des déclarations encore plus dures lorsqu’il se gaussait de ceux qui sautaient sur leur chaise comme des cabris pour parler d’Europe (en décembre 1965).

Résultat immédiat, les cinq ministres MRP ont décidé de démissionner : Pierre Pflimlin, alors président du MRP, Maurice Schumann, ancien président du MRP, Robert Buron, Paul Bacon et Joseph Fontanet.

Ce qui est intéressant, c’est à relire Alain Peyrefitte qui était aussi membre du gouvernement, le collègue à l’Information. Le 16 mai 1962, il a assisté au conseil des ministres et les cinq ministres ont manqué à l’appel car ils avaient démissionné la veille au soir. Dans "C’était De Gaulle", voici ce qu’a retranscrit Alain Peyrefitte. Entre accolades, les commentaires d’Alain Peyrefitte.

De Gaulle : « Nos rangs se sont éclaircis, mais la situation aussi (…). La décision de cinq d’entre nous me frappe d’étonnement. (…) D’innombrables fois, ceux-ci ont entendu [les idées en matière européenne du Président de la République] exprimées autour de cette table. Ils s’en étaient (…) parfaitement contentés. Si habitué qu’on soit aux péripéties de la vie politique, on ne peut échapper à une certaine surprise. Cette démission est fâcheuse dans les graves circonstances où se trouve le pays. La question de l’Europe ne se pose pas sous un angle nouveau. (…) L’incident va être clos dans la journée, par l’attribution des portefeuilles qui viennent d’être… abandonnés Il a attendu avant de choisir ce mot ; il le martèle pour montrer qu’il l’emploie au sens militaire d’abandon de poste. ».

Prenant la parole après l’étonnement du Général, Georges Pompidou a apporté une explication bien plus politique et même cynique : « Les cinq ministres MRP ne se sont décidés qu’à contrecœur ; surtout quatre d’entre eux, qui n’ont fait que suivre le mouvement imposé par le premier. Ce qui l’a emporté, c’est l’attitude sentimentale de Pflimlin, son côté chat écorché, et aussi, naturellement, le fait que c’était hier le trentième jour depuis la formation du gouvernement Si un nouveau ministre ne quitte pas le gouvernement dans le mois suivant sa nomination, il perd son mandat de parlementaire. Pierre Pflimlin et Maurice Schumann devaient opter avant minuit entre leur mandat de député et leur maroquin de ministre. C’est Pflimlin qui a entraîné la décision des quatre autres, qui n’ont pas estimé pouvoir se désolidariser de lui. Si le hasard du calendrier avait voulu, mon général, que vous fassiez cette conférence de presse aujourd’hui 16 mai, et non pas hier, vous n’auriez probablement reçu aucune démission. Personne n’y aurait même songé. (…) Mais nous ne sommes plus sous la IVe. Cet épisode sera vite oublié. ».

Et Alain Peyrefitte de réfléchir à ce sujet : « Est-ce l’aveu d’une erreur technique ? Mais pouvait-on, à Matignon, à l’Élysée, imaginer la colère de Pflimlin ? Il est vrai qu’aucun de nous ne connaissait le texte de la conférence de presse. ».

Après le conseil des ministres, De Gaulle a confié ensuite à Alain Peyrefitte, seul : « C’est quand même incroyable, ce lâchage. J’ai réaffirmé, sans y rien changer, ma position permanente. L’Europe des nations est la seule possible. Il n’y en a pas d’autre, en tout cas jusqu’au siècle prochain. Alors, pourquoi ne pas faire tout de suite ce qui est réalisable ? Nous devons la bâtir non sur des mythes, mais sur des réalités, par le rapprochement des États, qui permettra un rapprochement des nations. (…) [Pflimlin] a saisi le prétexte de cette conférence de presse pour s’en aller, car il sait que les mois qui viennent seront durs et il ne tient pas à se compromettre. (…) Traitez cette affaire comme une péripétie sans importance. ».

De fait, en se solidarisant des autres ministres MRP, Joseph Fontanet s’est placé dans l’opposition et a renoncé à un ministère pendant le reste de la Présidence de De Gaulle. Seulement au niveau national, car sur le plan local, comme je l’ai indiqué, il est resté un allié du gaulliste Pierre Dumas (au gouvernement pendant ce temps). Joseph Fontanet a profité de sa période hors du gouvernement pour se consacrer aux affaires locales (touristiques, départementales, etc.).

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Leader incontournable du centrisme, Joseph Fontanet fut secrétaire général du MRP de 1963 à 1967 tandis que Jean Lecanuet (jeune sénateur et futur maire de Rouen) en fut le président sur la même période. Avant l’élection présidentielle de 1965 (la première au suffrage universel direct), Joseph Fontanet souhaitait une candidature de tous les centrismes, de droite et de gauche, représentés par le maire de Marseille, Gaston Defferre, qui bénéficiait de la promotion de l’hebdomadaire "L’Express" (Monsieur X). Mais après l’échec de cette candidature (les socialistes préférant apporter leur soutien à un candidat qui aurait aussi, implicitement, le soutien des communistes), le MRP a décidé de présenter son propre candidat, Jean Lecanuet, dont la campagne a été très dynamique. Après le premier tour et un score très honorable qui a contribué à mettre De Gaulle en ballottage, Jean Lecanuet a proposé le 9 décembre 1965 de fonder le Centre démocrate pour réunir tous ceux qui ont soutenu sa candidature. Le MRP s’est ainsi "fondu" dans le Centre démocrate (CD) le 2 février 1966, avec le CNIP (Centre national des indépendants et paysans), ainsi que des personnalités centristes comme le radical Jacques Duhamel, ancien directeur de cabinet d’Edgar Faure à Matignon, et René Pleven, ancien Président du Conseil.

Les dissensions entre Jean Lecanuet et Joseph Fontanet (même génération et rivalité du leadership centriste), déjà présents lors de la campagne des élections législatives de 1967 (sur la nature des alliances), sont devenues irrémédiables lors de l’élection présidentielle de 1969. Au second tour, Jean Lecanuet (sénateur) soutenait la candidature du centriste Alain Poher, Président du Sénat, tandis que Joseph Fontanet préférait soutenir Georges Pompidou qu’il considérait comme plus apte à maintenir la grandeur de la France et son niveau économique.

La victoire de Georges Pompidou à l’élection présidentielle fut le point de départ d’une scission qui a duré durant tout le temps du "pompidolisme". En effet, Joseph Fontanet, Jacques Duhamel et René Pleven ont fait leur entrée dans le gouvernement et ont créé le CDP (Centre démocratie et progrès), parti des centristes soutenant Georges Pompidou, entraînant dans leurs sillages de jeunes députés centristes (Bernard Stasi, qui fut appelé au gouvernement, Jacques Barrot, etc., plus tard Pierre Méhaignerie). Jacques Duhamel fut le président du CDP et Joseph Fontanet son premier vice-président.

Joseph Fontanet a fait partie de tous les gouvernements sous le mandat de Georges Pompidou, ceux de Jacques Chaban-Delmas et de Pierre Messmer : il fut nommé Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Population du 29 juin 1969 au 5 juillet 1972, puis Ministre de l’Éducation nationale du 5 juillet 1972 au 27 mai 1974. Dans ces deux ministères, il a pu mettre en pratique ses convictions de progrès social, en particulier la doctrine sociale de l’Église.

Au Travail, il succéda à Maurice Schumann, a pris pour conseiller Raymond Soubie (qui fut par la suite un conseiller très écouté de Raymond Barre à Matignon puis de Nicolas Sarkozy à l’Élysée), et Antoine Veil, le mari de Simone Veil. Il céda son ministère à Edgar Faure au bout de trois ans et succéda à Olivier Guichard à l’Éducation nationale. Parmi ses réformes, une réforme du lycée et également, la possibilité de délivrer un diplôme d’ingénieur dans le cadre de la formation continue (arrêté du 31 janvier 1974). René Haby lui succéda à l’Éducation nationale.

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Alors que ses anciens amis du CD (notamment Jean Lecanuet) ont soutenu Valéry Giscard d’Estaing lors de l’élection présidentielle de 1974, le CDP a appuyé la candidature de Jacques Chaban-Delmas dont la "Nouvelle Société" se rapprochait beaucoup de la conception sociale de Joseph Fontanet qui apparaissait alors comme l’un des hommes clefs du chabanisme, son Premier Ministre potentiel. Toutefois, Valéry Giscard d’Estaing fut élu et Jean Lecanuet fut nommé Ministre d’État, Ministre de la Justice.

Pour Joseph Fontanet, ce fut la fin de ses ambitions nationales. Non seulement son anti-giscardisme l’a fait sortir des responsabilités gouvernementales (ce fut le cas aussi de Bernard Stasi entre autres) mais après avoir précipité une élection législative partielle (par la démission de son suppléant) pour retrouver son siège de député, il fut battu le 6 octobre 1974 par le candidat socialiste (qui avait devancé très largement le candidat communiste au premier tour).

Dès lors que le pompidolisme était éteint, la division des centristes n’avait plus d’objet : le 23 mai 1976, le CD et le CDP se sont retrouvés au sein d’un nouveau parti, le Centre des démocrates sociaux (CDS), présidé par Jean Lecanuet. Joseph Fontanet était du côté des perdants, et l’avenir du centre allait passer, bien plus tard, par ses lointains héritiers, Pierre Méhaignerie puis François Bayrou.

Progressivement, Jean Fontanet a renoncé à tous ses mandats en ne sollicitant pas leur renouvellement (président de conseil général en 1976, maire en 1977) et s’est reconverti dans le secteur privé en dirigeant une entreprise. De plus, il s’est investi dans le débat intellectuel avec l’ambition de créer un journal de même réputation que "Le Monde", au titre : "J’informe". Ce fut un échec commercial immédiat, le journal n’a tenu que quelques semaines entre le 19 septembre et le 15 décembre 1977. À l’origine, l’idée était de récupérer un certain nombre de lecteurs du journal "Le Monde" opposés à l’union de la gauche (avec les communistes) dans la perspective des élections législatives de mars 1978. Parmi ses collaborateurs : Frédéric Mitterrand, Guy Sorman, Antoine Sfeir et Catherine Pégard. Le quotidien fut qualifié de "journal qu’on oublie d’acheter" par l’hebdomadaire satirique "Charlie Hebdo".

Dans la nuit du 1er au 2 février 1980, Joseph Fontanet fut assassiné d’une balle au bas de son domicile à Paris. Les auteurs du meurtre n’ont jamais été inquiétés et l’on ne sait toujours pas si Joseph Fontanet a été tué pour lui-même ou s’il fut une victime malheureuse d’un malentendu ou d’une erreur.

Dans son unique ouvrage "Le Social et le Vivant" sorti en 1977 chez Plon, Joseph Fontanet proposait une réflexion qui pourrait d’être encore d’actualité brûlante, en ces temps de pandémie : « Lorsque les spécialistes en sciences humaines, les historiens, les physiciens, les biologistes et les généticiens accepteront de jeter un coup d’œil sans mépris du coté de la politique, lorsque les gouvernements accepteront de se pencher sur les hypothèses et les découvertes des scientifiques pour tenter de discerner ce qui, dans cet immense laboratoire, pourrait les éclairer, alors nous seront plus aptes à surmonter bien des difficultés du monde dans lequel nous sommes. ».


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (07 février 2021)
http://www.rakotoarison.eu



Pour aller plus loin :
Joseph Fontanet.
Marc Sangnier.
François Bayrou.
Jean-Louis Borloo.
Marielle de Sarnez.

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5 réactions à cet article    


  • Pic de la Mirandole Pic de la Mirandole 13 février 2021 15:52

    Un résistant-européiste, alors que le projet de Großeuropa est un projet nazi.

    Quand il parle d’Europe, il parle du continent.

    Vraiment, vos articles sont d’une mauvaise foi totale : allez vous faire embaucher sur BFMWC.


    • Jjanloup Jjanloup 13 février 2021 16:25

      Rototo : Prout !


      • berry 13 février 2021 19:37

        « Dans la nuit du 1er au 2 février 1980, Joseph Fontanet fut assassiné d’une balle au bas de son domicile à Paris. »

        L’assassinat de cet homme honnête et sans histoires est intervenu 3 mois après celui de Robert Boulin, qui était son ami proche.

        Avant de se faire assassiner, Robert Boulin avait eu le tort de dire qu’il allait parler et faire des révélations. Ses assassins ont pu penser qu’il s’était confié à Joseph Fontanet, ce qui expliquerait son élimination.

        Chirac et Pasqua auraient peut-être pu nous en dire plus, maintenant c’est trop tard, ils ne sont plus de ce monde.


        • SPQR audacieux complotiste chasseur de complot SPQR Sono Pazzi Questi Romani 14 février 2021 08:09
          Patrimoine de Macron : l’association anticorruption Anticor demande des comptes depuis 2017 dans l’indifférence générale !
          Anticor paye cette initiative : Castex refuse de renouveller l’agrément pour que l’association puisse continuer son travail...

          • M. Porte-avions M. Porte-avions 14 février 2021 23:25

            Rakotoarison, c’est malagache ?

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