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Accueil du site > Culture & Loisirs > Une tragédie grecque dans une mise en scène trépidante : Electre de (...)

Une tragédie grecque dans une mise en scène trépidante : Electre de Sophocle...

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Les tragédies grecques qui évoquent des mythes anciens nous paraissent souvent lointaines, difficiles d'accès, obscures...

Et pourtant, les mythes qu'elles mettent en scène font appel à des sentiments universels : la vengeance, la haine, la rancoeur, l'hybris, la colère, la transgression qui sont l'essence même de ce genre ancien.

 

Electre, c'est la fille qui voulut venger la mort de son père, Agamemnon, descendant des Atrides, en tuant la meurtrière, sa propre mère... Une sombre histoire de vendetta familiale : les haines s'exacerbent, violentes, terribles.

 

La compagnie Humani Théâtre revisite cette tragédie dans un spectacle déambulatoire au cours duquel les spectateurs sont invités à se déplacer en même temps que les acteurs... Une façon d'impliquer le spectateur, de le faire participer à la dramaturgie, et de l'intégrer dans l'action.

 

Le spectacle est total et mêle comme dans une tragédie antique danses, chorégraphie, musiques, chants, et jeu des acteurs...

 

Evidemment, le cadre choisi pour cette représentation, Les jardins de la Fontaine à Nîmes, participe à la beauté du spectacle et permet aussi de restituer le décor d'une tragédie antique : en plein air, dans un site riche de monuments au passé prestigieux...

 

La pièce débute après que le roi de Mycènes, Agamemnon, a été assassiné par son épouse Clytemnestre et l'amant de celle-ci, Egisthe : ils règnent désormais tous deux sur la cité. Electre, fille d'Agamemnon, connait une existence misérable au palais de Mycènes. Contrairement à sa sœur plus discrète et timorée, Chrysothémis, elle dénonce violemment sa mère et Égisthe, elle espère le retour de son frère, Oreste, pour venger le meurtre de leur père.

 

Dès le premier tableau, une musique très rythmée nous emporte dans un univers fait de violence : les acteurs marchent avec une détermination farouche vers leur destin, une des composantes essentielles de la tragédie.

 

Dans une chorégraphie tourmentée, les personnages font, alors, tournoyer leur corps autour d'Electre, puis reprennent leur marche mécanique, soudain, ils se laissent tomber et s'effondrent, alors que deux d'entre eux restent debout et s'enlacent dans un baiser langoureux... on comprend qu'il s'agit des deux amants maudits : Clytemnestre et Egisthe.

 

L'action commence avec l'intervention d'Oreste : il vient de revenir à Mycènes et décide de faire croire à sa mère et à Égisthe qu'il est mort... une ruse qui lui permettra de venger son père.

 

Electre , de son côté, exprime sa douleur dans un monologue poignant et pathétique : elle rappelle l'assassinat de son père, le guet-apens qui lui a été tendu par sa mère et son amant Egisthe. Elle invoque les Dieux, les appelle à l'aide. Elle crie sa fureur.

Le choeur antique représenté par un acteur qui se fond dans la foule des spectateurs l'interpelle, alors : "Fille de la plus misérable des mères, pourquoi te répandre sans cesse en plaintes inassouvies ?"

 

Chrysothémis apparaît et reproche à Electre son intransigeance et sa démesure.

La suite du spectacle nous entraîne dans un tourbillon de férocité et de haine, notamment lors d'une confrontation qui oppose Clytemnestre et Electre : un dialogue tendu, âpre et un antagonisme farouche. La distance qui sépare les deux actrices, au cours de cette scène, symbolise bien des haines irréconciliables.

On perçoit bien en quoi consiste le conflit tragique : c'est un conflit entre deux légitimités qui s'affirment, chaque point de vue pouvant être défendable. Clytemnestre dénonce le crime commis par Agamemnon qui immola sa propre fille, Iphigénie, afin de satisfaire la déesse Artémis qu'il avait offensée.

Electre dénonce la trahison de sa mère, le meurtre de son père.

 

Un messager vient annoncer, alors, la mort d'Oreste dans une course de chars, une scène somptueuse où les acteurs miment la course et la chute d'Oreste.

Clytemnestre, la mère maudite, ne peut s'empêcher d'exprimer son soulagement : elle ne sera plus soumise à la vengeance de son fils.

Mais Oreste n'est pas mort, il revient au palais, et dans une scène émouvante, révèle son identité à Electre.

Comme toute tragédie, la pièce s'achève avec la mort de Clytemnestre et d'Egisthe, abattus par Oreste.

Oreste apparaît à la fois triomphant et accablé, en proie aux tourments de la vengeance accomplie et du sang répandu : et si sa victoire n'était qu'apparente ? Le crime prétendument libérateur peut-il rompre l'enchaînement fatal ?

 

La mise en scène sobre et pleine d'âpreté souligne la violence et la force des passions qui emportent les personnages.

 

 

Distribution : 
Mise en scène : Marine Arnault
Chorégraphe : Mathieu Maisonneuve
Musique : Sam Burguiere et Camille Simeray
Textes en Occitan : Emmanuel Isopet
Costumes : Marianne Mangone
Lumière et Bande Son : Gaby Bosc
Production, diffusion : Nathalie Marty
Administration : Anneso Roffé
Avec : Jérôme Benest, Florence Bernard, Thierry Capozza, Cécile Combredet, Guillaume Guerin, Didier Lagana, Mathieu Maisoneuve

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2017/09/une-tragedie-grecque-dans-une-mise-en-scene-trepidante-electre-de-sophocle.html

 

Vidéos :

 


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14 réactions à cet article    


  • Clark Kent Docteur Faustroll 23 septembre 2021 16:38

    C’est curieux d’aimer les mythes abolis !


    • ETTORE ETTORE 23 septembre 2021 20:46

      Bonsoir rosemar.

      En lisant le titre, je me suis dit, " tiens, en fait de tragédie grecque, ne voilà t’il pas que rosemar, prend le chemin de l’école buissonnière, pour nous parler de la

      ( future, mais oh combien, déjà pré-éxistante) tragédie Française.

      Que nenni !

      Pourtant tout y était, dans l’air du temps, et dans l’histoire ( simplement à retoucher un peu aux effluves modélisées du 21 ème siècle ).

      Voyez vous rosemar, je reste persuadé, que ces oeuvres grandioses, sont comme un talisman, qui opère à travers les âges et les temps.

      Ils investissent les humains car ils ont besoin de ces passeurs, pour s’affranchir des vicissitudes éthérées de cette terre, comme si, une fois crées par un esprit réfléchi, ils avaient mission de fil rouge. Tel un guide consultable.

      Seulement voilà, ces sherpas mantras, sont bien là, mais peu de clients se pressent, pour louer leurs services.


      • troletbuse troletbuse 23 septembre 2021 22:31

        Tiens Rosemar a censuré mes conseils. Pourtant, il n’a avait pas d’insultes. Seulement des expressions bien françaises Quand on n’a pas d’arguments, reste la censure  smiley


        • Aristide Aristide 24 septembre 2021 14:07

          Rosemar

          La pièce débute après que le roi de Mycènes, Agamemnon, a été assassiné par son épouse Clytemnestre et l’amant de celle-ci, Egisthe : ils règnent désormais tous deux sur la cité. Electre, fille d’Agamemnon, connait une existence misérable au palais de Mycènes. Contrairement à sa sœur plus discrète et timorée, Chrysothémis, elle dénonce violemment sa mère et Égisthe, elle espère le retour de son frère, Oreste, pour venger le meurtre de leur père.

          Wikipédia

          La pièce s’inscrit dans le cycle mythologique des Atrides. Elle débute après que le roi de MycènesAgamemnon, a été assassiné par son épouse Clytemnestre et l’amant de celle-ci, Égisthe, qui règnent désormais tous deux sur la cité. Électre, fille d’Agamemnon, connaît depuis une existence misérable au palais de Mycènes. Contrairement à sa sœur plus timorée, Chrysothémis, elle, ne se prive pas de dénoncer sa mère et Égisthe. Elle espère ardemment le retour de son frère, Oreste, pour venger le meurtre de leur père.

          Toute ressemblance est fortuite ....


          • Yann Esteveny 24 septembre 2021 16:02

            Message à Aristide,

            Vous êtes sur Agoravox et bénéficiez ici de plusieurs tragédies ! L’une d’elle est intéressante et constitue un remake vivant interactif du mythe de « Prométhée enchaînée » avec participation des lecteurs. Les lecteurs Agoravox n’ont pas chaque jour le foie régénéré et arraché par un aigle mais leurs yeux reçoivent chaque jour une masse d’articles insipides par un groupe d’auteurs.

            Respectueusement


          • Aristide Aristide 24 septembre 2021 18:43

            @Yann Esteveny

            Cette copie intégrale a été faite par Rosemar, une prof de français, qui critiquait vertement les élèves qui recopiaient Wikipédia.

            Respectueusement.


          • eau-mission eau-pression 24 septembre 2021 18:59

            @Aristide

            Nous agoravoxiens sommes fiers de participer à l’entreprise de construction du politiquement correct. C’est une branche ténue de wikipedia. @Rosemar est juste venue vérifier qu’on suivait.


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 24 septembre 2021 19:27

            @Aristide
            Voui , mais c’est comme les chasseurs...Y’a les bons recopieurs et les mauvais recopieurs ...


          • rosemar rosemar 24 septembre 2021 22:31

            @Aristide

            C’est le schéma de la pièce : on ne peut pas le changer ! 


          • Aristide Aristide 25 septembre 2021 09:42

            @rosemar

            C’est le schéma de la pièce : on ne peut pas le changer ! 

            Allons, trois remarques :
              rien ne vous empêche de donner les sources de vos citations,
              il ne s’agit pas du schéma de la pièce mais de la formulation presque mot pour mot que vous avez copié, vous écrivez un article entier sur ce sujet, et il n’existerait donc qu’une seule manière d’écrire le schéma de la pièce, allons !!!
              vous n’aviez aucune retenue dans la condamnation des élèves qui utilisent internet et usent de ce média pour copier ou même se contenter de s’en inspirer. Et c’est cela qui m’a fait réagir, quand une prof ne s’applique pas ce qu’elle enseigne à ses élèves !!!

            Vous vous enfoncez ...

            PS : Ce n’est pas si difficile que cela de détecter dans un texte les copies, il suffit de mettre en évidence les différences de style et d’utiliser google, mon ami .... avec ces extraits souvent en rupture avec le style de l’auteur ...


          •  C BARRATIER C BARRATIER 24 septembre 2021 18:36

            La mise en scène me rappelle Ariane Mnouchine , J’aime bien ces spectacles participatifs. La troupe aurait du succès à Lyon ou Villeurbanne.

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