Il faut impérativement sortir de l’OTAN !
IL FAUT SORTIR DE L’OTAN !
Pourquoi rester dans une alliance dont plusieurs des principaux membres (Washington, Londres et Berlin) agissent dans l’ombre pour affaiblir les intérêts de la France ?
Il est urgent de réintégrer l’intérêt national dans notre système de pensée pour endiguer le recul de l’influence française dans le monde et recouvrer les moyens nécessaire à la mise en œuvre des ambitions stratégiques de la France.
Ce qui manque aux élites françaises, n’est pas seulement la mémoire, c’est une vraie pensée stratégique.
Quitter définitivement l'Alliance atlantique, est devenu un impératif stratégique ! Rien que sa contribution financière implique la France, contre son gré, dans les conflits et les guerres des États-Unis.
« Être un ennemi de l’Amérique peut être dangereux, mais en être ami est fatal. » Henry Kissinger
Dans leurs relations bilatérales les États-Unis mettent en oeuvre toute la panoplie de la perversion narcissique : rien n’est ciblé par hasard, manipulation pour obtenir l’objet convoité, division pour mieux régner, action en 3 phases : Observation/Recherche des failles, Séduction/Mise en confiance, Dépersonnalisation/Destruction lente, ni compassion, ni empathie, matérialisme insatiable, jalousie et esprit de vengeance !
UNE SORTIE DE L’OTAN S’IMPOSE À LA FRANCE !
« AUKUS » : genèse d’une gifle diplomatique magistrale !
L’AFFAIRE…
La zone Indo-Pacifique concentre les enjeux économiques et stratégiques des prochaines décennies, les États-Unis s’y opposent par tous les moyens à l’expansion chinoise. Ce vaste espace, qui s'étend des côtes est-africaines aux côtes ouest-américaines, est hautement stratégique d'un point de vue économique et militaire. Selon diverses analyses, il pourrait contribuer à environ 60 % du PIB mondial d'ici 2030…
L’Australie c’est trouvée sous la pression des américains qui ont agi en sous-marin pour faire annuler à leur avantage le contrat passé avec Naval Group qui torpille, de facto, les accords stratégiques noués avec la France…
Les Australiens ont donc été séduits par l’offre conjointe des États-Unis et du Royaume-Uni au point d’annuler le contrat FSP (Future Submarine Program) passé en 2016 avec Naval Group (Fourniture douze sous-marins de dernière génération, appelés Attak, à propulsion diesel-électrique pour environ 10 milliards d’Euros sur les 56 du programme) sous l’égide de la France qui, en 2019, scellera un accord stratégique avec le pays.
Pour satisfaire les exigences de l’Australie, Naval Group a conçu une version hybride (diesel/électrique) de son sous-marin nucléaire « Barracuda » dont le tonnage a été réduit à 6.000 tonnes pour couvrir le rayon d'action demandé, de plus, pour le rendre encore plus discret en réduisant son empreinte sonore, une nouvelle hélice carénée dans une tuyère avait été prévue.
L’alignement de l’Australie avec les États-Unis n’est pas une nouveauté, il suffit de rappeler son alliance, dans le renseignement électronique, au programme américain « Five Eyes », qui regroupe aussi le Royaume-Uni, le Canada et la Nouvelle-Zélande (Système d’espionnage mondial « Echelon »). Mais auparavant - avec de maigres contingents - l’Australie s’est toujours placée rapidement aux cotés des américains en Corée, au Vietnam, en Irak (1990 puis 2003) et en Afghanistan, donnant à ces guerres l’alibi d’être mues par une coalition internationale.
De plus, il convient de ne pas oublier que l’Australie a pour chef d’État Elizabeth II, d’une part, et que, d’autre part, l’Australie héberge des bases militaires américaines opérationnelles majeures en terme de défense anti-missiles stratégiques et d’écoutes ; Ce pays n’a en fait jamais été vraiment souverain.
Cette rupture du contrat de vente de sous-marin à propulsion classique entre la France et l’Australie à l’instigation des États-Unis n’est pas seulement une mésaventure commerciale où les américains ont exercé toute la déloyauté qu’on leur connait, c’est avant tout une gifle diplomatique magistrale avec la création de l’axe militaire stratégique « AUKUS » qui unit les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni en excluant la France.
C’est donc un coup terrible porté aux ambitions stratégiques françaises dans une zone où la France possède une légitimité avec des territoires, des populations (2 millions de ressortissants), des ressources et des zones économiques exclusives. La France dans l’Indo-Pacifique c’est - d’Ouest en Est - la Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, la Polynésie française.
La France détient le deuxième domaine maritime mondial (A quasi égalité avec les USA et loin devant l’Australie) qui comprend 11 millions de km2 de zones économiques exclusives. C'est dans cette vaste zone Indo-Pacifique que se situent les enjeux de demain, la France doit y investir massivement si, à terme, elle ne veut pas s’y faire éjecter !
Avec l’île de la Réunion, à l’ouest, et la Nouvelle Calédonie, à l’est, la France est le pays voisin qui « encadre » l’Australie. Les français ont-ils conscience que la France est le pays le plus étendu autour du globe ?
L’enjeu de la stratégie française est que la France, en tant que nation de l’Océan Indien comme de l’Océan Pacifique, tienne toute sa place. C’est là tout l’intérêt du partenariat stratégique qui avait été noué en 2019 entre la France et l’Australie.
En effet, dans la droite ligne de ses relations avec l’Inde à l’ouest et le Japon au nord-est, sur cet axe indo-pacifique, il s’agissait pour la France de renforcer son maillage stratégique économique, diplomatique et militaire dans cette vaste zone en développant un partenariat clef, pour plusieurs décennies avec la nation la plus importante du Pacifique Sud : l’Australie.
Dans son message d’introduction de l’annonce de l’accord stratégique « AUKUS », le président américain Joe Biden, explique que le premier point commun des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie est que sont des « démocraties maritimes unies par de vastes océans entre trois continents » ! La France était donc plus que légitime à faire partie de cet accord stratégique défini par les américains, dont elle n’ignorait pas la préparation contrairement à ce qui est prétendu aujourd’hui. C’est donc avant tout un énorme échec diplomatique !
UNE TRAHISON PRÉVISIBLE VOIRE ANNONCÉE !
Il peut sembler choquant que trois alliés de la France aient décidé ensemble, après 18 mois d’une conspiration silencieuse, si l’on en croit les autorités françaises, d’écarter purement et simplement une puissance régionale.
Même si le rappel d’ambassadeur est un acte diplomatique fort, les protestations françaises sont presque inaudibles, d’autant que les soutiens de nos autres alliés et de l’Europe se sont fait aux forceps.
Primo, le revirement Australien était prévisible :
Le fiasco aurait pu être évité par une simple revue de presse. Il est donc impensable que nos services extérieurs français n’aient rien vu venir. La décision australienne n’était donc pas imprévisible, contrairement à ce que déclare le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Premier coup de semonce en 2018, en raison de désaccords sur les garanties et le transfert de technologie, le gouvernement australien était tellement en colère que lors de leur visite en Australie, le ministre de la Défense de l’époque, Christopher Pyne, a refusé de rencontrer son homologue française Florence Parly ainsi que les dirigeants de Naval Group qui l’accompagnaient.
En janvier 2021 en raison de « l’explosion des coûts et au non-respect des délais » l’Australian Financial Review révélait que les hauts responsables de la Défense examinaient la possibilité de moderniser leur vieux sous-marin « Collins » et de rompre le contrat avec les Français…
En avril 2021, le gouvernement australien refusait de signer le contrat concernant la prochaine phase du projet Future Submarine Program, en exigeant que Naval Group donne des garanties sur les coûts et les délais avant septembre.
Le 2 juin 2021, Greg Moriarty, le secrétaire à la Défense australien, devant le Sénat australien a déclaré que son ministère examinait des « plans d’urgence » au cas où le projet Future Submarine Program n’aboutirait pas.
Secundo, les américains jouent toujours solo…
Rappelons que les américains étaient associés au contrat, puisque l’entreprise Lockheed Martin devait fournir l’intégralité de l’électronique de bord et de l’armement (torpilles « MK 48 » et missiles « Tomahawk ») des sous-marins fournis par la France et assemblés en Australie.
Sachant pertinemment que la zone Indo-Pacifique n’est pas une priorité pour la majorité des pays de l’Union Européenne, les américains se sont appuyés sur les anglais, en considérant pouvoir contourner la France alors qu’elle possède une vraie légitimité sur cette vaste zone.
Dans leur Monopoly stratégique contre la Chine, avec cet accord AUKUS, qui fait exploser le tabou nucléaire australien et dont la partie commerciale prendra des mois, voire des années, à être satisfaite, les Etats-Unis gagnent un point d’appui en Australie pour leur flotte propulsée à l’énergie nucléaire.
En fait, il n’y a jamais eu de dérive du comportement des Américains vis-à-vis de ses alliés, historiques ou non. Depuis l’après-guerre, les États-Unis mènent une guerre économique sans merci à la France dans tous les secteurs stratégiques, par tous moyens directs ou indirects (NSA, CIA, Fonds d’investissement, Fondation diverses, Sociétés de Conseil et d’Audit, Banques…) une guerre qui affaibli inexorablement la base industrielle stratégique française qu’elle soit civile ou de défense.
En 2015, Wikileaks (l’organisation de Julien Assange) révélait que « Les États-Unis ont mené une politique d’espionnage économique à long terme contre la France, y compris l’interception de tous les contrats et négociations d’entreprises françaises évalués à plus de 200 millions de dollars ».
Les États-Unis se moquent donc éperdument des coups de menton diplomatiques ou politiques français, prenons pour preuve la réaction de Joe Biden qui n’a "rien à faire" des propos du Ministre des Affaires étrangères français le comparant à Trump. Seule une action forte au retentissement international, pourrait sonner la fin de la récréation…
Tertio, une belle opportunité pour les anglais…
Depuis le Brexit, les anglais retrouvent leur terrain de jeu historique du Commonwealth et déroulent la stratégie « Global Britain » initiée par Boris Johnson. Cette alliance replace opportunément le Royaume-Uni au devant de la scène internationale.
Face à la montée en puissance de la Chine, sur une route maritime qui lui permet notamment de valoriser son expansion économique en Afrique, l’alliance entre pays anglo-saxons a été jugée plus importante par les États-Unis que la relation transatlantique avec l’Union Européenne géographiquement excentrée (ce qui n’est pourtant pas le cas de la France qui est une puissance régionale dans la zone indo-pacifique).
Le Royaume-Uni diversifie ainsi ses partenariats dans le cadre de sa stratégie « Global Britain » et veut démontrer que le Brexit n'est pas un isolement.
UNE INDIGNATION SUR-JOUÉE…
Fin août les ministres de la Défense et des Affaires étrangères français et australiens se sont réunis en visioconférence pour annoncer une coopération militaire renforcée entre la France et l’Australie, le revirement australien est donc un véritable camouflet pour la diplomatie française, une traitrise insultante.
Le ministre français des Affaires Étrangères a de sérieuses raisons de s'en plaindre, néanmoins Jean-Yves Le Drian à la mémoire courte et sélective, en août 2015, au prétexte de la crise ukrainienne, sur injonction notamment américaine, anglaise et allemande, la France avait annulé la vente de porte-hélicoptère Mistral à la Russie, à l’époque le Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian était moins attaché au respect des accords commerciaux entérinés et à la « remise en cause de la parole donnée ».
Les dirigeants français sont-ils nuls au point de n’avoir rien vu venir ou feignent-ils l’outrage ? Ils ne sont pas à un mensonge près, si l’on considère le florilège des mensonges gouvernementaux pendant la crise sanitaire… Par exemple, une des clauses du contrat avec Naval Group, avait été révélée par le gouvernement australien en 2017, à savoir la possibilité - pour les deux parties - de résilier unilatéralement le contrat lorsque la capacité d’une des parties était « fondamentalement affectée par des événements, des circonstances ou des questions exceptionnels. »
C’est lorsqu’il était Ministre de la Défense, sous François Hollande, que Jean-Yves Le Drian, actuel ministre des Affaires Étrangères d’Emmanuel Macron, avait négocié ce contrat entre 2014 et 2016. Remporté de haute lutte par Naval Group contre TKMS, son concurrent allemand, le contrat a laissé des ressentiments outre-Rhin car les Allemands qui ont eu du mal à digérer leur échec, se gaussent aujourd’hui de la mésaventure française.
Cet échec touche donc Jean-Yves Le Drian personnellement de plein fouet mais lorsqu’il déclare : « ça ne se fait pas entre alliés. », il oublie que depuis 2009 avec la réintégration de la France dans le Commandement Militaire Intégré de l’OTAN, les États-Unis ne sont plus nos alliés mais nos suzerains. Il aurait du se remémorer les mots d’Henry Kissinger : « Être un ennemi de l’Amérique peut être dangereux, mais en être ami est fatal. »
Ce qui manque aux élites françaises, n’est pas seulement la mémoire, c’est une vraie pensée stratégique. Aux États-Unis, les présidents changent mais la stratégie reste, l’Amérique décide toujours seule, en fonction de ses intérêts les plus directs. Dans leurs relations bilatérales les États-Unis mettent en oeuvre toute la panoplie de la perversion narcissique : rien n’est ciblé par hasard, manipulation pour obtenir l’objet convoité, division pour mieux régner, action en 3 phases : "Observation/Recherche des failles", "Séduction/Mise en confiance", "Dépersonnalisation/Destruction lente", ni compassion, ni empathie, matérialisme insatiable, jalousie et esprit de vengeance !
L’AUSTRALIE EN PORTE A FAUX
S’il n’est pas raisonnable de reprocher aux Australiens de s’adapter à l’évolution de leur contexte géopolitique, la duplicité australienne est moins dans la rupture du contrat que dans les raisons avancées…
Les sanctions chinoises contre l’Australie la punissant d’avoir osé exiger une enquête pour examiner le rôle de Pékin dans la pandémie, ne peuvent justifier à elles seules le revirement australien, la Chine reste, de loin, le premier partenaire commercial de l’Australie.
Compte tenu du chantage séculaire fait à ses alliés : « Soit vous êtes avec nous, soit contre nous », il serait donc pensable de considérer que l’Australie ne s’aligne pas sur les États-Unis pour se protéger de la Chine, mais pour se protéger des États-Unis !
Pour précédant très récent, expliquant le choix Suisse pour le F-35 américain au détriment du Rafale français, l’entourage des autorités helvètes, arguaient que, lors de sa visite éclair à Genève, le président américain Joe Biden n’avait pas hésité à menacer de remettre sur la table les affaires autour du secret bancaire helvétique et les sanctions américaines…
Par ailleurs, les Français auraient pu fournir à la marine australienne des sous-marins à propulsion nucléaire si elle l’avait demandé, mais l’Australie était résolument hostile à ce mode de propulsion, jusqu’à interdire dans ses ports les navires en faisant usage ; Les américains ont réussi à faire sauter ce vieux tabou politique australien.
Dans son dernier article intitulé « Dieu et mon Droit »(1) publié sur le site de la Revue Défense Nationale, l’Amiral Alain Coldefy pointe du doigt les vieilles contradictions australiennes : « L’Australie a marqué depuis longtemps une aversion pour ce qui touche au nucléaire, civil et militaire. On se souvient des déchaînements anti-français lors de la dernière série d’essais en 1995 en Polynésie, soit tout de même à une distance de 7.500 km de la capitale Canberra, à rapprocher des essais nucléaires britanniques sur son propre sol qu’elle avait acceptés auparavant. Le grand écart semble être une figure pratiquée depuis longtemps. On sait que les escales de navires à propulsion nucléaire sont toujours proscrites dans ce pays. »
Le passage à la propulsion nucléaire (puissance, rapidité et furtivité accrues, autonomie illimitée restreinte par la nécessité de ravitaillement des équipages et la maintenance) comme seule raison de l’Australie pour changer de fournisseur, ne tient pas. Naval Group était techniquement en capacité de fournir à l’Australie ses sous-marins de classe « Barracuda » qui présentent l’avantage d’utiliser de l’uranium faiblement enrichi (disponible sur le marché) alors que les « Virginia » américains (et « Astute » anglais) utilisent de l’uranium hautement enrichi ce qui implique une dépendance d’approvisionnement et de maintenance auprès des seuls États-Unis.
Bref, non seulement l’Australie y perdra en autonomie stratégique et en souveraineté mais l’addition risque d’être salée !
IL FAUT SORTIR DE L’OTAN !
Pourquoi rester dans une alliance dont plusieurs des principaux membres (Washington, Londres et Berlin) agissent dans l’ombre pour affaiblir les intérêts de la France ?
Il est urgent de réintégrer l’intérêt national dans notre système de pensée pour endiguer le recul de l’influence française dans le monde et recouvrer les moyens nécessaire à la mise en œuvre des ambitions stratégiques de la France.
Il faut sortir de l’OTAN, ne pas se contenter de sortir du Commandement militaire intégré ; Quitter définitivement l'Alliance atlantique, est devenu un impératif stratégique ! Rien que sa contribution financière implique la France, contre son gré, dans les conflits et les guerres des États-Unis.
Dans une récente tribune (2) le Préfet Yves Bonnet (Ancien directeur de la DST, ancien député, conseiller régional de Normandie, membre du Conseil stratégique du CF2R) s’insurge à juste titre des errances de l’OTAN sous l’égide des États-Unis : « Qu’avons-nous à faire de l’ex-Yougoslavie et surtout de la Serbie qui ne menace personne, pourquoi avoir créé de toutes pièces deux états musulmans au cœur de l’Europe, pourquoi voler au secours de l’Ukraine, alliée de l’Allemagne nazie avec une vingtaine de divisions SS, pourquoi intervenir en Afghanistan, j’en passe et des meilleures. Sérieusement, qui peut croire à la fable d’une Russie menaçante ? Au passage, qui a donné au Pakistan les moyens de devenir à son tour puissance nucléaire ? »
Il faut effacer l’erreur stratégique majeure de Nicolas Sarkozy, atlantiste béat, qui en 2009 a réintégré la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN, sans aucune réelle contrepartie. François Hollande et Emmanuel Macron en l’y maintenant ont vassalisé notre pays aux intérêts stratégiques des Etats-Unis. L’histoire prouve que l’on ne respecte pas un vassal et qu’il est illusoire de penser pouvoir transformer une organisation internationale de l’intérieur.
La France ne pourra faire valoir ses droits et ses valeurs qu’en sortant de l’OTAN, qui est un instrument suranné dont elle est un membre fondateur, c’est la condition sine-qua-non pour retrouver son autonomie stratégique permettant une totale liberté d’action. La stratégie de la France doit être en accord avec la géopolitique de son temps.
L’OTAN est un instrument d’un autre temps qui a perdu sa légitimité depuis la fin de la Guerre Froide et qui n’a été maintenu qu’en l’absence d’un projet européen de défense utopique.
Dix ans après son essai de réintégration dans l’Alliance atlantique, la France n’a jamais rien obtenu de sérieux, ni des États-Unis, ni de ses partenaires. En revanche, il a toujours fallu s’aligner sur la stratégie américaine, notamment en Afghanistan. Sur injonction américaine, les membres de l’OTAN ont été prié d’augmenter leur budget de la défense dans le but d’acheter des équipements militaires américains tant et si bien que Florence Parly, Ministre des Armées, évoqua de façon pertinente « l’article F35 » pour parler de l’article 5 qui est la pierre angulaire de l’Alliance atlantique.
Le F-35, fer de lance de la stratégie commerciale de défense américaine, est un avion décevant, extrêmement onéreux et jugé mal conçu par ses propres utilisateurs américains.
Lorsque les États-Unis exportent leur matériel militaire, ils détiennent toujours de quoi contrôler l’usage des armes, si bien que leur client/allié aura financé des équipements qui seront in fine toujours employés pour servir les intérêt stratégiques et militaire américains et leur emploi opérationnel lors d’opérations coalisées se fera le plus souvent sous leur commandement direct ou indirect.
Emmanuel Macron avait lui-même déclaré, du temps de Donald Trump, avoir constaté la « mort clinique » de l’OTAN. Pourquoi n’en a-t-il tiré les conséquences ? L’âme française doit s’extirper du cadavre de cette organisation en décomposition depuis la disparition de l’URSS et du pacte de Varsovie, mais maintenue artificiellement par les américains pour ne servir que leurs intérêts !
La France vient d’expérimenter plus de 30 ans de déloyauté américaine qui ont vu sa désindustrialisation s’accélérer avec les pertes d’emplois, de compétences, de revenus et d’influence qu’elle engendre inexorablement ! Cette réintégration a été mortifère pour son influence, les funestes résultats se mesurent sur tous les continents (Proche et Moyen-Orient, Amérique du Sud, Russie, Afrique), pour de nombreux pays la France n’est plus aujourd’hui que la voix de son maître américain.
La puissance américaine n’est pas bonne par nature, elle n’apporte ni la liberté, ni la démocratie. Ceux qui sont tentés de se réfugier sous le parapluie sécuritaire de l’Amérique feraient bien de méditer la phrase de Benjamin Franklin : « Ceux qui peuvent renoncer à la liberté essentielle pour acheter un peu de sécurité temporaire, ne méritent ni la liberté ni la sécurité. »
En dehors de cette organisation mortifère pour nos intérêts, la France pourra consacrer les 400 millions d’Euros de sa contribution annuelle à l’établissement d’accords bilatéraux souverains donnant la priorité à la défense de ses intérêts économiques industriels et stratégiques.
La capacité nucléaire française lui permet d’assumer des responsabilités politiques et stratégiques très étendues que leur nature et leurs dimensions rendent inaliénables, c’est un fait. Rappelons, comme le fait si bien le Préfet Yves Bonnet dans sa tribune (2) : « La force de dissuasion française, complètement et jusqu’au dernier boulon, française, ne devait qu’à nos marins, nos ingénieurs et nos ouvriers et rien, rien, aux Américains qui avaient oublié la part prise par Frédéric Joliot-Curie dans la mise au point de la première bombe atomique. »
S’il elle ne sort pas rapidement de l’OTAN, la France n’aura bientôt plus jamais l’occasion de perdre un seul gros contrat à l’étranger… La France ne fabriquera plus rien d’intérêt stratégique et n'aura plus rien à vendre !
LA DÉFENSE EUROPÉENNE EST UNE CHIMÈRE
Trahison à Londres (les brexiteurs jouent leur partition), mépris à Berlin, silence à Bruxelles… Il a fallu attendre 5 longs jours pour que la solidarité des institutions européennes s’exerce a minima pour s’indigner du camouflet diplomatique fait à la France, pourtant par ricochet l’Union Européenne est également méprisée par les américains. Ce n’est pas nouveau non-plus, le récent retrait des forces américaines de Kaboul et d’Afghanistan, c’est opéré sans consultation ni de l’Union Européenne, ni des membres de l’OTAN présents sur le terrain depuis vingt ans.
La réintégration de la France dans le commandement militaire en 2009 a tué tout projet de défense européenne ! Était-ce volontaire ? La question peut sembler triviale, elle ne l’est plus lorsque l’on connaît l’atlantisme forcené de Nicolas Sarkozy qui déclarait que "personne, aucun pays ne pourrait échapper au Nouvel Ordre Mondial".
Tant que les principaux pays de l’Union Européenne seront dans l’OTAN, l’Europe de la Défense n’existera pas, car toute tentative sera anéantie par la seule volonté États-Unis qui sont leur plus féroce concurrent économique et industriel !
L’Union Européenne n’aura jamais les moyens de devenir une puissance géopolitique capable de rivaliser avec la Chine et les États-Unis. L’Europe politique et l’Europe de la défense sont des chimères qui confinent à l’escroquerie…
Les institutions européennes ont été structurellement conçues pour être inféodées aux Etats-Unis (Il est historiquement avéré que ses fondateurs Monnet et Schuman étaient des agents américains).
Après le Brexit, quid de l’Axe Paris-Berlin pourtant cher au Général De Gaulle ?
La question ne se pose plus quand à la vraie nature des relations entre la France et l’Allemagne qui s’aligne une fois de plus avec les Etats-Unis et ne soutient pas la France dans sont différent avec les trois pays de l’AUKUS.
Tout comme leur maître américain, les allemands ont depuis toujours une politique extérieure et européenne guidée par leur seul intérêt économique national. En pleine crise des « sous-marins » qui secoue la France, les Allemands viennent de signer un accord avec les Australiens sur la sécurité spatiale…
A l’instar de l’Australie, l’Allemagne n’est pas un pays totalement souverain, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale les troupes américaines n’ont jamais quitté le sol allemand. L’Allemagne héberge même la plus grande base militaire américaine au monde, États-Unis compris (à Grafenwöhr, près de la frontière avec la République Tchèque, 390 km2, 4000 soldats et leurs familles) ; Ce sont près de 40.000 soldats américains qui vivent en Allemagne au sein de casernes, d’aérodromes et de camps d’entrainements.
LA SORTIE DE L’OTAN N’EST PAS SUFFISANTE…
L’Etat, l’ensemble des administrations, nos entreprises publiques et stratégiques ne devraient jamais avoir recours à des fonds d’investissement, banques d’affaires ou cabinets de conseil américains. Avec eux, le loup est dans la bergerie, « la bête est là » pour paraphraser l’énigmatique président français Emmanuel Macron…
Les cabinets de conseil et les intermédiaires financiers américains - qui détiennent les informations stratégiques des entreprises françaises qui les emploient - sont indéfectiblement liés au Patriot Act qui les oblige à mettre toutes leurs données à disposition du gouvernement fédéral américain.
Notre industrie de la défense doit impérativement cesser son angélisme industriel et abroger toute fourniture de pièces ou d’équipements en provenance d’entreprises américaines pour que les Etats-Unis ne puisse invoquer leur régulation ITAR qui leur permet d’exercer leur droit de véto sur nos exportations.
Pour preuve récente de cet angélisme industriel, sur le sujet hautement stratégique de la recherche et du développement des missiles hypersoniques, comment peut-on concevoir que le prototype de planeur hypersonique français aille faire ses essais en vol aux États-Unis ? A quoi sert donc la DRSD (Direction du Renseignement et de la Sécurité de la Défense) pour laisser faire une telle stupidité ?
D’autre part, dans le contrat annulé par l’Australie, Lockheed Martin qui devait fournir le système de combat devant être intégré sur « nos » sous-marins pouvaient à loisir observer notre savoir-faire et nos technologies… Or, lors d’un précédent contrat de sous-marins annulé par le constructeur naval espagnol Navantia, notre industrie s’était faite copieusement pillée sans recours possible. Il serait temps que les industriels français et leur tutelle étatique cessent d’être naïfs à ce point !
LES VÉRITÉS QUI DÉRANGENT
Les élites françaises sont-elles à la hauteur des enjeux ? Après cet échec cuisant, les élites françaises doivent se remettre en cause.
Le secret des vendeurs à succès tient en une phrase : “sous-promettre et sur-délivrer” un concept qui semble étranger à nos élites. En France, l’hubris des énarques, polytechniciens et ingénieurs des mines (c’est moins prégnant chez les normaliens et les centraliens) infatigables donneurs de leçons, détenteurs exclusifs de l’intelligence et de la vérité, les rend étrangers à toute introspection et remise en question.
Mais le problème majeur est ailleurs, le président français Emmanuel Macron est l’ami politique intime de Joe Biden, ils couchent au même lit du Nouvel Ordre Mondial… Après cette crise, Biden lui fera un petit bisou sur le front, lui tapotera l’épaule et la dispute sera vite oubliée… Mieux, l’ami américain lui donnera un os à ronger et coucouche panier, le jeunot de la Start-Up Nation ira à la niche ! Que pourrait-il faire d’autre ? Ses maîtres sont les mêmes que ceux de Joe Biden…
Il n’en est pas moins avéré qu’Emmanuel Macron (promotion 2012) et François Hollande (promotion 1996) et que nombre des Ministres et conseillers de Nicolas Sarkozy, américanophile notoire, ont été enrôlés dans le programme Young Leaders de la French-American Foundation (instrument de soft power à la solde des Etats-Unis) qui fabriquent des élites pro-américaines…
La création de l'AUKUS signe l'échec de l'atlantisme, dormant ou militant des dirigeants français, qui oriente depuis plusieurs années une politique internationale française sans véritable cohérence.
En Allemagne, la situation est différente, la classe politique n’a pas d’autre choix stratégique que l’alignement avec les États-Unis, les élites sont concentrées sur l’économie et les performances de leur industrie à l’export. La balance commerciale allemande est positive, celle de la France négative de façon abyssale.
La longévité politique de la Chancelière allemande, Angela Merkel, réélue sans discontinuer pendant 16 ans, est-elle le signe que le peuple sait finalement reconduire celui qui défend vraiment les intérêts économiques et stratégiques de son pays ?
L’export est vital pour l’industrie de défense et la souveraineté française, pas seulement pour la capacité d’équiper les armées françaises dans des conditions financières raisonnables, mais également pour préserver ses pôles d’excellence, réindustrialiser le pays et créer des emplois qualifiés.
L’EXPORT DOIT REDEVENIR UNE PRIORITÉ NATIONALE
En 2007, j’écrivais un rapport d’alerte s’intitulant « Le devoir d’exporter » à destination du nouveau président de la République Française Nicolas Sarkozy, ce rapport commençait ainsi : « Dans le cadre des exportations stratégiques, nos entreprises sont plus que jamais engluées dans des problématiques franco-françaises qui pénalisent la performance ; La France enregistre record sur record du déficit extérieur… ».
J’ajoutait : « …il est plus que jamais nécessaire de faire preuve d'initiative, car aucun chiffre, aucune statistique ne sont opposables au fait que l'exportation est le seul moyen de rentabiliser nos investissements industriels, nos années de recherche et de développement.
Comment prétendre être l'un des moteurs de la construction européenne si nos entreprises sont exsangues, poussiéreuses et n'ont plus la capacité de faire rêver ? Comment envisager des coopérations industrielles intra-communautaires avantageuses, si notre savoir-faire n'est pas auréolé du succès de nos productions sur les marchés extérieurs ? »
Le texte n’a malheureusement pas pris une ride : « Les analyses économiques ne retiennent que ce qui peut être quantifié, sans prise en compte des rapports de force et d'influence, des facteurs culturels, sociaux et d'image, or la réalité nous oblige à tenir compte des échiquiers invisibles.
…Il nous appartient de trouver les réponses intelligentes à nos dérives, c'est la prérogative naturelle de l'état de soutenir ses entreprises stratégiques et de faire respecter les règles internationales ou de les adapter au monde réel.
Seul l'exercice réel du pouvoir, c'est à dire de l'autorité (qui s'exprime par l'ordre donné, le contrôle de sa bonne exécution sans oublier la sanction en cas de faute commise) permettra à la France de préserver ses pôles d’excellence, ses entreprises et ses emplois et de pouvoir influer sur le monde globalisé.
La compétitivité retrouvée et le gain de parts de marchés sont les conditions sine qua non du maintien de notre capacité de recherche et d’innovation.
…Le succès à l'export de nos entreprises stratégiques est toujours le fruit d'une démarche transversale pluridisciplinaire, d’une combinaison de compétences techniques, économiques, commerciales, financières et administratives. La capacité de comprendre l'environnement local, d'identifier les bons réseaux et de posséder la bonne information au bon moment permet de saisir les opportunités et de contrer les menaces.
La réalité du terrain (circuits décisionnels du pays client, particularités locales, différences culturelles / politiques /administratives, pratiques économiques opaques, etc.) n'est pas toujours bien perçue par les acteurs administratifs et politiques, mais également par certains patrons d’industrie plus gestionnaires qu’entrepreneurs.
La qualité d’analyse et la maîtrise du renseignement influent directement sur le succès. Une capacité à pouvoir analyser l'information « informelle » et les signaux faibles qui remontent du terrain offrent généralement un avantage concurrentiel décisif.
La qualité des réseaux politiques, administratifs et industriels locaux, l'entretien constant des contacts, la présence active sur le terrain et le suivi permanent de nouvelles sources d'informations potentiellement utiles sont indispensables au succès dans un environnement concurrentiel exacerbé. »
En guise de conclusion, j’écrivais : « L’export doit redevenir une priorité nationale, les problèmes d’emploi et d’équilibre financier seraient alors résolus ».
A l’époque ce rapport avait été soutenu par des dirigeants industriels, des parlementaires, des acteurs de la fonction publique… Tous partageaient l’analyse aucun n’a agi, pire, 2 ans plus tard, la France réintègrera l’Otan ! La France possède de nombreux talents individuels mais partage une imbécilité collective.
Toutefois, dénoncer les faiblesses et dérives françaises (structurelles, atlantistes ou frauduleuses) auprès des tenants du pouvoir qui les autorisaient et les encourageaient a permis d'identifier ceux qui ne s'inscrivaient pas dans une logique de prédation funeste, ils étaient peu nombreux.
HARO SUR L’EXCELLENCE FRANÇAISE
Après l’affaire Alstom, le coup de force en Suisse pour imposer le F35, le retrait précipité d’Afghanistan, la gifle en Australie et demain la Grèce où les États-Unis menacent les contrats prévisibles ça commence à faire beaucoup… les États-Unis s’emploient activement pour priver la France de ses pépites industrielles et marchés export, si c’était nécessaire, d’autres nombreuses affaires, moins connues du grand public, étayent un peu plus cette affirmation. Comme le disait récemment Hubert Védrine, interviewé sur France-Info : « Le paradoxe c'est que la seule armée au monde que l'armée américaine respecte, c'est la nôtre. »
La raison américaine de cette volonté de nuire au intérêts stratégiques du seul grand pays du continent européen qui n’ait pourtant jamais fait la guerre contre les États-Unis (au contraire de la Grande-Bretagne, de l’Espagne, de l’Italie et de l’Allemagne) est que la France est le seul pays du camp occidental capable de concevoir et fabriquer l’intégralité des équipements nécessaires à ses forces armées (terre / air-espace / mer / cyber), sans dépendre, a de très rares exceptions près, de technologies ou d’équipements américains.
Pire aux yeux des « Yankees », les systèmes de défense complexes développés de façon autonome par la France n’ont rien à envier aux solutions américaines, ils sont moins chers à produire, moins chers à entretenir, moins chers à la vente et souvent plus efficaces en opération. Mais pour que cette capacité technologique et industrielle soit pérenne, la France à la nécessité d’exporter.
Après des années d’acharnement américain contre ses ventes à l’export, le Rafale de Dassault est devenu un véritable succès. Symbole de l’excellence française, il est le seul avion omnirole au monde, c’est à dire qu’il peut changer de mission en vol sans être reconfiguré au sol !
L’avenir de l’industrie française de la défense est directement dépendant de la capacité française à incarner la troisième voie, ce qui séduit ses principaux clients comme l’Inde, l’Egypte, le Brésil, l’Indonésie qui ne veulent pas être partie prenante des blocs qui s’opposent, or les États-Unis s’opposent farouchement à toute résurgence de l’esprit et de l’ambition qui animaient le Général de Gaule dont les américains ont savonné la planche jusqu’à son départ du pouvoir.
La crainte américaine serait alors que certains pays européens puissent être séduits par la posture française qui cristalliserait autour d’elle une menace contre l’hégémonie stratégique américaine sur la défense européenne. Briser les succès français à l’export c’est annihiler la capacité de nuisance potentielle de la France sur l’influence et les intérêt stratégiques américains et faire taire toute voix dissonante dans l’Union Européenne.
La sortie de la France de l’OTAN aurait le mérite d’identifier rapidement les rares pays européens qui seraient vraiment prêts à l’établissement d’une défense européenne autonome insensible aux dictats américains car nombreux sont ceux qui sont terrorisés à l'idée de leur déplaire.
UNE OBLIGATION DE RÉSULTATS
Dans sa tribune intitulée « La France recule sur tous les Fronts » (3) Christian Harbulot, bien inspiré comme a son habitude, écrit : « La France doit réapprendre à se sentir seule… …La France découvre aujourd’hui à quel point elle ne peut compter sur personne pour faire avancer ses idées. Sa présidence prochaine de l’Union Européenne ne changera rien à cette évidence. La très grande majorité des Etats membres de l’UE n’a pas la moindre envie de rompre les liens de dépendance à l’égard des Etats-Unis d’Amérique. » il ajoute : « La vassalité à l’égard du plus puissant n’est pas une fin en soi. Lorsque le suzerain inquiète plus qu’il ne rassure, il est en train de perdre un atout essentiel. Et c’est d’un telle évidence que naissent les marges de manœuvre du faible. »
La sortie de l’OTAN obligerait la France à sortir de sa zone de confort et à mettre en oeuvre une conquête de marchés plus offensive accompagnée par une forte diplomatie et des services de renseignement réorientés vers nos intérêts économiques stratégiques.
Cette volonté politique devra s’accompagner d’un effort budgétaire sensible pour augmenter les investissements nécessaires en matière d’équipements de défense pour permettre à la France d’être présente là où se trouvent ses intérêts économiques.
La troisième voie, celle d’un tiers de confiance entre blocs adverses, sied à la France qui devra impérativement se doter de nouveaux moyens militaires nécessaires à sa présence sur les 8 millions de km² que contiennent ses zones économiques exclusives sur l’axe Indo-Pacifique, à défaut, s’il n’était que sous bannière américaine et chinoise l’océan de tous les dangers n’aurait de pacifique que le nom.
Est-il concevable, que la France ne compte que 7.000 militaires, une quinzaine de bâtiments de surface et une quarantaine d'aéronefs dans sa zone d’intérêt économique immense de l’Indo-pacifique théâtre des enjeux économiques et stratégiques des prochaines décennies ?
Est-il concevable qu’au moment du troisième référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, dans des conditions défavorables, nous ne puissions y pas contrôler nos zones de pêches qui sont pillées en toute impunité ?
Si la France n’est pas respectée et que la souveraineté de son territoire maritime est violée faute qu’elle y soit présente avec sa force navale, pourquoi y rester attaché ? La nature ayant horreur du vide et les absents ayant toujours tort, les ressources minières en nickel aiguiseront l’appétit de nombreux pays compétiteurs de la France ; Les États-Unis se souviendront surement que la Nouvelle Calédonie était leur principale base arrière en 1942 utilisée lors de leur reconquête du Pacifique face aux Japonais (1.200.000 soldats américains ont ainsi transité par la Nouvelle-Calédonie).
Difficile semble-t-il de se concentrer sur un virus dont 99,95% de la population sort indemne mais qui permet de tenir ses citoyens en soumission permanente et "en même temps" de conduire une stratégie régalienne industrielle gagnante et garantir une présence efficace dans nos territoires lointains !
Avec l’éclairage des lignes qui précèdent, plus que jamais, la France est face à un choix qui, devrait s’imposer sans difficultés tant les conséquences seraient, quoi qu’il en coûte, moins éprouvantes que le statu-quo et lui permettrait de peser sur l’échiquier international.
Dans une analyse publiée dans La Tribune, « Le groupe Mars » (4) (groupe de réflexions dédié aux enjeux stratégiques de l’industrie de défense française) s’inquiète : « Quant au citoyen français, il déplorera une nouvelle fois l'effet calamiteux d'une communication politique qui a la fâcheuse habitude de « vendre la peau de l'ours » et à s'exprimer avec emphase sur les partenariats stratégiques. Le « contrat du siècle » suit en cela l'exemple de l'échec brésilien du Rafale dû aux tartarinades de M. Sarkozy il y a une douzaine d’années. »
En d’autres termes plus imagés et concis un de mes amis, officier supérieur, emprunt d’une colère froide (ancien professeur à l’école de Guerre et certainement l’un des meilleurs stratégistes français) me déclarait : « Tant que ce pays sera dirigé par des trous du cul, la France se fera mettre par tous les bouts ! »
Mais la France n’a pas dit son dernier mot !
Marc German
(1) https://www.defnat.com/e-RDN/vue-tribune.php?ctribune=1420
(2) https://cf2r.org/tribune/se-retirer-de-lotan/
(3) http://www.epge.fr/la-france-recule-sur-tous-les-fronts/
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