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Immigration « qualifiée » : et si on reprenait un peu de consensus ?

Le Conseil d’analyse économique, principal conseiller économique du gouvernement, a publié le 9/11/21 une note sur l’immigration [dite] « qualifiée », qui constitue manifestement un contrepoint aux thèses prônant des restrictions à l’immigration, en particulier dans le cadre des débats de campagne électorale en cours (opn). La technique est d’ailleurs récurrente, quel que soit le positionnement politique : l’immigration professionnelle est instrumentalisée (fip) pour contrebalancer les discours sur la limitation de l’immigration, que ceux-ci émanent d’un gouvernement affichant une volonté régulatrice (loi du 20 novembre 2007, loi du 7 mars 2016, loi du 10 septembre 2018…), mais voulant montrer qu’il n’y a pas de « fermeture », ou d’opposants politiques pour les prendre à revers : « Le débat public sur l’immigration est dominé par les questions identitaires et sécuritaires, et quand l’angle économique est abordé,... », p. 1 de la note. Les économistes voudraient même séparer les 2 sujets tout en profitant de l’effet de contrebalancement  : l’immigration « qualifiée » est présentée comme un sujet purement technique, en quelque sorte réservé aux experts, qui ne doit pas être pollué par les débats identitaires, mais qui témoigne qu’une part de immigration est incontestablement bonne pour l’économie. L’accroissement de l’immigration « qualifiée », qui ne concerne toutefois pas que les cadres, n’est pas censée susciter d’opposition puisque les économistes nient le chômage des cadres ou des catégories de personnels concernées. Le moment de publication de la note correspond aussi à une fenêtre d’opportunisme puisque des pénuries de main d’oeuvre sont apparues dans certains secteurs, sans que quiconque soit très sûr qu’elles durent, une fois endigués les flots de dépenses publiques (« le pognon de dingue ») déversés à l’occasion de la crise sanitaire (mic). D’ailleurs, les pénuries ne se trouvent pas dans les métiers les plus « qualifiés », que les auteurs souhaitent voir accueillir plus d’immigrés.

Les journalistes économiques se sont ainsi saisi avec gourmandise de cette note du CAE et tous vont probablement s’aligner à l’occasion, en regrettant cette « chance perdue pour la France » (jusqu’à présent). La parole des experts économiques du CAE est en effet « parole d’évangile », surtout quand plusieurs spécialistes de l’immigration sont réunis pour un tir groupé avec en fait, non pas seulement une, mais 3 notes ou « focus », seule la première étant cependant commentée dans cet article. Rendons toutefois d’emblée hommage aux rares économistes qui mettent en avant les besoins de personnels qualifiés dans les pays en développement, dont ils sont privés par l’immigration « qualifiée » dans les pays développés.

Mais l’un des principaux reproches que l’on peut faire à de tels notes ou rapports est que, sous l’emprise de l’idéologie, ils n’abordent les problèmes économiques et sociaux qui y sont liés que sous l’angle de...l’immigration, c’est-à-dire, un canal étroit du marché du travail, canal que leurs auteurs veulent élargir.

 

(opn) La visée de la note est d’ailleurs explicitement politique : « 56 % des Français jugent que l’immigration a un impact négatif sur notre pays...Même s’il est difficile de combattre cette défiance, c’est un enjeu économique majeur. Un défi qu’il est urgent de relever » (p. 8).

(fip) Et l’immigration professionnelle est aussi systématiquement facilitée lorsqu’un gouvernement est à la manoeuvre.

(mic) L’opportunité du moment est toutefois relativisée par le discours du président de la République du 9/11/21, où il a tant insisté sur « le travail », notamment celui attendu des chômeurs et des candidats à la retraite, comme si les organisations ne tenaient aucun rôle dans leur exclusion.

 

SOMMAIRE

 

1. Un peu de démagogie pour commencer

2. Une tentative grossière de masquer les deux principaux flux d’immigration professionnelle : le regroupement familial et les étudiants

3. « Course aux talents » et concours de beauté

4. Impacts de l’immigration sur l’emploi

5. L’ignorance du dynamisme entrepreneurial, des plans d’innovation et de formation de masse

6. Vers un contrôle administratif renforcé de l’immigration professionnelle ?

7. Diversification de l’immigration

 

1. Un peu de démagogie pour commencer

 

La note n’ignore pas les astuces de la démagogie, en commençant par toucher le point sensible des carences de la recherche pharmaceutique française en matière de vaccins contre le covid-19. Cela confine d’ailleurs au ridicule dès lors que sont mis en exergue les fondateurs OU dirigeants des 3 laboratoires ayant mis les premiers vaccins sur le marché, qui seraient tous immigrés dans le pays où le vaccin a été conçu. Pour reprendre le jargon des économistes, un raisonnement contrefactuel pourrait chercher à montrer qu’il y a plus de laboratoires dirigés par des immigrés qui ont échoué ou dont les vaccins ont été délaissés, en particulier un laboratoire français dont le directeur général est anglais et un laboratoire anglais dont le DG est français. On peut aussi remarquer que le fondateur de BioNtech est arrivé de Turquie en Allemagne à l’âge de quatre ans, ce qui est relativement jeune pour bénéficier d’un visa d’immigration professionnelle. Mais si l’on suit le raisonnement des auteurs, ne faudrait-il pas alors remplacer par un immigré tous les dirigeants d’entreprises ayant la nationalité du pays du siège de leur entreprise dans tous les secteurs ?

Les auteurs n’hésitent pas non plus à recourir aux clichés : « les immigrés ne sont pas des gens ordinaires. Ils se caractérisent par leur capacité à prendre des risques, à saisir des opportunités économiques et à investir dans des méthodes de production nouvelles. » (p. 2). Tous les immigrés ? Il n’y a donc pas de problème de composition de l’immigration en France.

 

Les auteurs citent les données de flux et de stock de la population immigrée en France (12,8 % de la population totale en 2019) par rapport à quelques autres pays de l’OCDE. Le sujet est bien connu : pays d’immigration plus ancienne, la France aurait des flux moindres depuis quelques années. Cela explique aussi en partie l’importance du motif familial dans les flux (cie). Mais pourquoi les exemples d’autres pays constitueraient-ils une référence en la matière ? Ont-ils la même croissance démographique, la même structure de population, le même taux de chômage, les mêmes spécialisations économiques, la même organisation sociale... ? Parmi les pays cités, le RU (13,7 % de la population totale en 2019) a justement préféré restreindre les flux en provenance de l’UE. Quant à l’Allemagne (16,1 % de la population totale en 2019), elle avait aussi en 2020 le taux d’emploi le plus élevé de l’UE (80 % de la population âgée de 20 à 64 ans, 71,4 % en France) et le taux d’activité (emploi + chômage) aussi quasiment le plus élevé, après les pays baltes (83 % de la population âgée de 20 à 64 ans, 77,4 % en France), selon Eurostat. L’Allemagne a connu une baisse de l’immigration et une stagnation de sa population active entre 2005 et 2010, qui a beaucoup contribué à la réduction du chômage. Selon l’économiste Eric Heyer, les entrées de jeunes sur le marché du travail baisseraient de 100 000 chaque année en Allemagne et augmenteraient de 200 000 en France.

D’autre part, les comparaisons au sein de l’OCDE doivent toujours être mises en perspective en raison de l’hétérogénéité des pays la composant. Le Mexique est par exemple encore un pays d’émigration nette.

 

(cie) Indépendamment de l’immigration intra-européenne : « La libre circulation intra-européenne est le premier motif d’immigration dans de nombreux pays de l’UE...Pour la France, en revanche, elle ne représente qu’environ 30 % des entrées, le premier motif d’immigration étant le motif familial » (p. 3).

 

2. Une tentative grossière de masquer les deux principaux flux d’immigration professionnelle : le regroupement familial et les étudiants

 

C’est dans une note de bas de page que les auteurs font la remarque suivante : « Il est à noter qu’il est possible qu’une partie de l’immigration économique soit contenue dans le motif familial : pour celles et ceux qui ont le choix entre un titre au motif économique ou au motif familial, le motif familial est souvent préféré car non seulement il est plus rapide à obtenir, mais surtout il permet un accès au marché du travail sans aucune restriction, par rapport à un titre salarié qui soumet l’activité du détenteur à une autorisation de travail aux conditions restrictives. » (p. 3). L’immigration familiale est en effet un vecteur très important d’accès au marché du travail en France. Inversement, l’immigration professionnelle provoque aussi l’immigration familiale.

Il fut un temps en France où les analyses étaient moins partisanes. Ainsi dans « Le Monde » du 17/03/06, Richard Castera, inspecteur général de l'administration, affirmait-il : « Chaque année, plus de 100 000 étrangers se présentent sur le marché du travail. A l'immigration pour motif professionnel - 11 400 personnes en 2004 -, s'ajoutent les immigrants pour motifs familiaux disposant d'un titre de séjour les autorisant à travailler. Or le secteur privé…. ne génère pas suffisamment d'emplois pour satisfaire les demandes : en 2004, il enregistrait 86 000 créations nettes. ».

Même le rapport du Ministère de l’intérieur sur l’immigration de 2010 notait que : « ...ce flux externe [l’immigration professionnelle] ne représente qu’une petite partie des entrées annuelles d’étrangers sur le marché du travail. S’y ajoute le flux, non mesurable directement, qui est formé, d’une part, par les entrées indirectes (les étrangers entrés en France une année donnée à un autre titre que l'exercice d'une activité et qui deviennent actifs au cours de la même année), et, d'autre part, par les entrées différées (étrangers admis au séjour en France une année antérieure et demeurés inactifs qui entrent sur le marché de l'emploi au cours de l’année étudiée). En 2006, une étude a estimé ce flux à 87 400 étrangers originaires des pays tiers ».

 

La note rapporte une progression des premiers titres de séjour pour motif économique de 34 000 à 39 000 entre 2018 et 2019, soit un quasi-quadruplement entre 2004 et 2019 et un doublement par rapport à 2011. Mais celle des étudiants extra-communautaires a été de 84 000 à 90 000. En 2020, année exceptionnelle, mais sans changement majeur parmi les « premières places » du classement en nombre d’étudiants « en mobilité internationale », la France est simplement passée de la 4ème à la 5ème place mondiale derrière l’Allemagne, la devançant de 500 étudiants, mais pour une population totale supérieure de près d’1/4. Ils étaient 290 470 en France en 2019/2020, en incluant ceux originaires d’autres pays européens, soit 10,7 % du total des étudiants dans l’enseignement supérieur, leur n ombre ayant quasiment doublé entre 2000 et 2017. Plus précisément, ils étaient environ 20 % en master à l’université, 40 % en doctorat, 17,4 % en école de commerce et 14,1 % en école d’ingénieurs, des voies royales pour l’accès au marché du travail.

A cet égard, les auteurs préconisent aussi « de faciliter la transition études-emploi en fluidifiant et en étendant l’octroi d’un titre de séjour à l’issue des études, notamment des très qualifiés, sans y adjoindre des critères de salaire minimum, ni d’adéquation du travail aux qualifications » (aet). Mais les visas d’immigration professionnelle sont depuis longtemps inférieurs au flux d’immigration professionnelle constitué par les étudiants extra-communautaires. Après les études, le taux d’emploi des ressortissants des pays tiers diplômés du supérieur en France était de 71 % en 2013-2014, par rapport à 60 % pour leurs homologues diplômés à l’étranger et venus comme travailleurs.

La préconisation de la note d’accepter l’inadéquation du travail aux qualifications surprend aussi : en quoi ces étudiants pourraient-ils contribuer à développer certaines activités qui pourraient être jugées utiles pour la France s’ils n’exercent pas dans celles-ci ? Cela révèle une présomption que l’étudiant extra-communautaire va nécessairement apporter une valeur ajoutée économique supérieure ou complémentaire à celle du non-immigré. Il s’agit en fait de lever tout contrôle sur les transitions études-emploi, alors qu’on peut au contraire considérer qu’elles sont d’autant plus nécessaires dans des sociétés où tout est désormais mesuré.

 

La note reconnaît toutefois aussi l’importance du travail détaché  : « Hors transport routier, 251 300 salariés ont ainsi été détachés au moins une fois en France en 2019 », (p. 9).

 

(aet) L’accès des diplômés extra-communautaires au marché du travail est en fait quasiment automatique (par exemple, moins de 20 % de refus de changements de statuts en 2015), quasi-définitif par renouvellement, s’ils le souhaitent, et sans opposabilité de la situation de l’emploi à l’issue de leurs études. Pendant la durée de leurs études, les conditions sont logiques  : « limite de 60 % de la durée annuelle de travail » ou dans le cadre d’un contrat d'apprentissage correspondant à son cursus.

 

3. « Course aux talents » et concours de beauté

 

Le mot « talent » pour désigner un professionnel dont la tâche principale est de gérer des procédures de gestion, de participer avec des dizaines d’autres au développement d’un logiciel, de faire des relevés géométriques, de soigner les dents avec rigueur et délicatesse…, a une connotation un peu ridicule en français. Comme l’a écrit Victor Hugo : « Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard ». Le mot est même d’un snobisme exaspérant. Mais il traduit l’hyper-sélectivité qui préside à l’accès à l’emploi en France.

Pour apprécier la position de la France dans la « course mondiale aux talents », la note du CAE s’appuie sur un classement de l’INSEAD, une école de management international. Mais elle n’explique pas que, parmi les les 4 premiers du classement, le premier pays, la Suisse avait un taux de chômage de 2,5 % en octobre 2021, qu’il atteignait à Singapour un pic de 3 % en 2020 sur la décennie, qu’il était redescendu à 4,6 % aux Etats-unis en octobre 2021 (avec toutefois beaucoup de biais) et qu’il tournait autour des 4 % au Danemark au 2ème trimestre 2021. Il ne faudrait quand même pas laisser entendre que l’immigration professionnelle est le moteur de l’emploi dans un pays plutôt que l’inverse.

Le graphique du « nombre d’immigrés par million d’habitants selon le niveau d’éducation » avec le Canada en tête suivi par l’Australie, le RU et les Etats-unis (p. 4) révèle avant tout un modèle anglo-saxon, et même surtout canadien et australien, des quasi-pays-continents. La densité urbaine est par exemple de 430 habitants / km² à Sydney, la ville australienne la plus peuplée, tandis qu’elle atteint 8690 habitants / km² dans la métropole du Grand Paris, presque le double de Toronto, la ville canadienne la plus peuplée (4700 habitants / km2). La « pression immobilière » et les difficultés de logement ne sont donc certainement pas du même ordre (cui). Par contre si le taux de chômage de l’Australie était relativement faible à 5,2 %, celui du Canada était un peu plus élevé à 6,7 % en octobre 2021. Toutefois, l’immigration au Canada présente quelques caractéristiques notables, qui ne sont pas signalées dans la note du CAE. La sélection des « immigrants économiques » se déroule en fait en deux étapes depuis plusieurs années, de sorte qu’en 2018, une majorité d’entre eux étaient issus des « travailleurs étrangers temporaires ». Les immigrants sont aussi très suivis par les autorités, avec de nombreux rapports d’évaluation, comparant par exemple les revenus des immigrés en fonction de divers paramètres (tranches de revenus moyens au Canada avant l’immigration, « nombre d’années d’immigration »...). La posture des Canadiens face à l’immigration en fait aussi un pays à part où les autorités se réjouissent que « Selon le Recensement de 2016, près de 2,2 millions d'enfants âgés de moins de 15 ans étaient nés à l'étranger (première génération) ou avaient au moins un parent né à l'étranger (deuxième génération), ce qui représente 37,5 % des enfants canadiens. » et que « ...la proportion de la population canadienne née à l'étranger pourrait atteindre entre 24,5 % et 30,0 % en 2036. ». Comme si la hausse de la population active était la seule finalité. Mais celle de la France est naturellement vouée à croître jusqu’en 2070, même si la note du CAE tend à noyer le poisson dans le bain européen (p. 5).

 

(cui) La note rappelle que la population immigrée « a tendance en outre à se concentrer dans les grandes métropoles (80 % des immigrés résident dans des grands pôles urbains contre seulement 60 % des natifs) » (p. 2).

 

4. Impacts de l’immigration sur l’emploi

 

Les économistes spécialistes de l’immigration, et même tous en France, ont un parti-pris idéologique, qu’ils peinent à dissimuler sous des modèles souvent très sophistiqués à grand renfort d’hypothèses contestables. Mais ces modèles sont surtout trop abstraits et leurs résultats sont finalement justifiés par des arguments spécieux ou des stéréotypes dans l’air du temps (aat). On peut en effet intégrer n’importe quelle variable dans un modèle statistique et en faire varier la saillance. Il est par exemple extrêmement curieux que les économistes spécialistes de l’immigration ne prennent pas en compte ou minorent systématiquement les effets de substitution. Déjà, dans un article de « Les Echos » du 11/07/07, Javier Ortega, qui est cité parmi les auteurs d’études dans la note du CAE, ne semblait pas considérer que « ...l'acceptation de salaires plus faibles exerce une pression globale sur les salaires des secteurs où les immigrés "sont appelés" à travailler, ni que cela puisse conduire à l'éviction de travailleurs locaux, au cas où il n'y aurait pas de pénurie, car l'offre globale de travail augmente ». En fait, ce dernier phénomène ne signifie pas que la demande de travail augmente au diapason. Dans une autre étude de 2011, Giovanni Peri, autre auteur cité dans la note du CAE, considérait que « ...l’immigration stimule la croissance de l’emploi en fournissant des compétences complémentaires à celles des natifs et en poussant les entreprises à créer plus d’emplois dans les secteurs à forte intensité de main d’oeuvre immigrée. Les entreprises peuvent réduire les coûts de ces emplois en payant les immigrés moins que leur productivité marginale. Cela génère des opportunités pour les travailleurs natifs avec une certaine pression à la baisse sur la productivité par travailleur ». L’idée de complémentarité des travailleurs immigrés par rapport aux compétences des natifs rejoint la formule populaire des emplois refusés par les natifs et occupés par des immigrés (voir aussi p. 7 de la note). Un rapport plus ancien du CAE en présentait d’ailleurs les aspects théoriques en détail, mais ce monde idéal ne reflète pas du tout la composition réelle de l’immigration en France (ndi), et encore moins de l’immigration professionnelle. Quand on importe par exemple des ingénieurs, le « déplacement de ces travailleurs [natifs] vers des emplois plus sophistiqués » (p. 4 de la note) suppose un potentiel et des opportunités exceptionnels. C’est d’ailleurs une contradiction de la note du CAE, qui vante la complémentarité, mais promeut une immigration plus « qualifiée » et donc plus concurrentielle.

Les effets de substitution sont très palpables si l’on veut bien s’intéresser aux parcours réels sur le marché du travail, à la composition des demandeurs d’emploi (voir par exemple « La légende du plein-emploi des cadres »), mais aussi à la composition des formations, en élargissant évidemment la prise en compte des immigrés sur le marché du travail au-delà des seuls détenteurs de visas professionnels, car les conjoints par exemple peuvent aussi être diplômés et « qualifiés » (voir « 2. Une tentative grossière de masquer les deux principaux flux d’immigration professionnelle... »). Certes, le niveau de performance des immigrés est parfois supérieur à d’autres candidats ou même à celui de leurs condisciples dans les formations, et d’autant plus qu’ils ont bénéficié de formations ou d’expériences antérieures appropriées. Mais de plus en plus d’organismes appliquent en fait des quotas implicites en faveur des étrangers par idéologie, sous une bannière très générique de « diversité » à la mode canadienne. Beaucoup d’entreprises elles-mêmes souhaitent désormais compter le plus possible d’étrangers dans leurs rangs car cela constituerait une marque de modernité et favoriserait leur expansion internationale, même quand elles n’ont pas de projet d’implantation dans les pays d’origine des immigrés. Cela produit d’ailleurs des corrélations fallacieuses entre immigration et « performances » des entreprises car les plus « performantes » peuvent faire des choix idéologiques ou peuvent tirer plus parti des opportunités de la mondialisation sans qu’on en mesure les externalités négatives. A cet égard, on notera que les auteurs de l’étude citent leurs propres travaux en leur conférant un caractère neutre : « De nombreuses études ont démontré l’impact positif de l’immigration sur les exportations » (p. 7). L’exemple d’Orange confirme peut-être une telle stratégie pour l’Afrique. A l’inverse, les éditeurs et fournisseurs de logiciels états-uniens ont exercé une domination sans partage pendant des décennies en Europe sans recourir à de tels subterfuges. L’expatriation a aussi longtemps constitué le principal mode de gestion des filiales étrangères avec des flux d’exportation vers ces filiales... « ...les effets de l’immigration sur la productivité des entreprises du fait des transferts de savoirs productifs... » (p. 7)...Bof-bof...De surcroît, tout est « en ligne » aujourd’hui.

 

(aat) Dans un « focus » complémentaire du CAE, « ...les inventeurs étrangers viennent ainsi dynamiser les secteurs innovants qui autrement manqueraient de personnel (domaines de l’informatique et des technologies de communication, ingénierie, recherche et développement...).. » (p. 1). Aucune étude ne permet de corroborer une telle assertion pour la France dans la mesure où seules des données partielles sont disponibles sur le marché du travail correspondant, essentiellement celles relatives aux effectifs et aux embauches, c’est-à-dire à la demande de travail des organisations (voir « L’ignorance du dynamisme entrepreneurial, des plans d’innovation et de formation de masse » ci-dessous).

(ndi) En 2018, 1/3 des actifs immigrés étaient diplômés de l’enseignement supérieur et 13 % d’entre eux étaient cadres ou avaient une profession intellectuelle supérieure.

 

5. L’ignorance du dynamisme entrepreneurial, des plans d’innovation et de formation de masse

 

En effet, beaucoup d’entreprises innovantes ont été créées par des immigrés aux Etats-unis (p. 5-6 de la note). Commençons donc par effectuer une telle évaluation en France, qui ne soit pas simplement rapportée à la part d’immigration professionnelle, car sinon, on trouvera toujours une corrélation quantitative positive. D’ailleurs, les variables utilisées par les économistes de l’immigration pour prouver des corrélations entre immigration et innovation ne sont pas très probantes. Si l’on prend l’exemple de la Silicon Valley en Californie, qui est encore le phare mondial pour le « numérique », et plus largement « les nouvelles technologies », on trouvera nécessairement plus d’inventeurs étrangers associés à des produits et services innovants (brevets..) que dans des zones et secteurs moins valorisés où ils sont moins présents puisque c’est là qu’ils se dirigeront dès lors qu’ils auront une spécialité correspondante et qu’ils seront préférentiellement accueillis. D’autre part, il existe déjà des programmes d’accueil d’entrepreneurs étrangers en France, par exemple le French Tech Visa for Founders . La note rappelle aussi l’existence du « passeport talent », qui « permet d’accueillir pour 4 ans les jeunes qualifiés salariés d’une entreprise innovante, les chercheurs, les créateurs d’entreprise ou encore les porteurs d’un projet économique innovant » ‘(p. 10-11). Mais, même si ce devrait être anecdotique, l’histoire du fondateur de BioNtech, évoquée au début de la note du CAE et de cet article, ne plaide pas par exemple en faveur d’une corrélation décisive entre immigration professionnelle et contribution à la création d’entreprises ou à l’innovation. Là encore, l’engouement pour la création d’entreprises, en particulier dans les domaines à composante technologique, est tel en France qu’on peut douter que les immigrés aient un impact aussi déterminant qu’aux Etats-unis, sauf éventuellement à être sélectionnés sur des créneaux très porteurs ou mal couverts, de même que des chercheurs et innovateurs pourraient l’être. Mais cela exige un gros travail d’identification de ces créneaux et technologies en amont, comme cela a été fait dans le cadre du plan France 2030

La focalisation de certains économistes sur l’immigration les conduit aussi à ignorer les plans pour l’innovation, de formation de masse, et même d’immigration, qui devancent en partie leurs attentes. Les grands axes de France 2030 ne comprennent pas le « numérique », sachant que plusieurs de ces axes font néanmoins appel à des applications et infrastructures numériques. Mais le gouvernement a parallèlement défini des plans dans trois domaines effectivement porteurs relevant du « numérique », en dépit de sa maturité : l’informatique en ligne à la demande (« cloud »), l’ « intelligence artificielle » et la cybersécurité. Or, par exemple dans le cadre de la stratégie [dite] nationale d’intelligence artificielle, plus d’1 Md€ sera consacré à « former et attirer les meilleurs talents internationaux en IA » et à « un plan de formation massif à l’IA au sein des universités et des grandes écoles ». Ni la note du CAE, ni ses recommandations, ne sont a priori nécessaire pour réaliser ces objectifs, sachant que la même idéologie est à l’oeuvre de la part du gouvernement, aucune étude sérieuse n’ayant précédé leur définition. Les organismes de formation initiale et continue au « numérique » pullulent, en particulier dédiés à la gestion des données, dont les technologies dites d’ « intelligence artificielle », et plusieurs milliers de professionnels en sortent chaque année. De nombreux développeurs informatiques adoptent des techniques et algorithmes de gestion des données, qui sont simplement complémentaires de ceux qu’ils utilisaient déjà et qui sont désormais en partie des algorithmes dits d’ « IA ». Que traite-on dans l’informatique depuis ses origines, sinon des données ??? Mais aucune évaluation n’est faite de ces plans, aucune donnée consolidée n’est disponible sur le nombre des formations, le nombre d’apprenants, le nombre des diplômés, le nombre de demandeurs d’emploi etc. Pour un secteur qui a trouvé un nouveau moteur dans la communication sur les « datas », ce désert statistique témoigne qu’il joue aussi sur des ressorts de croyance archaïques pour asseoir sa domination. Tartuffe est même maître en ce royaume dès lors que l’ouverture des données est une priorité proclamée du gouvernement, mais qu’on ne connaît même plus depuis 2018 la ventilation des demandeurs d’emploi par « métier ». Les organismes de formation font toutefois part d’un très grand engouement pour les formations au « numérique », à la « datascience »..., avec beaucoup de rejets de candidatures en raison des débouchés relativement moindres. Pour leur part, les employeurs relèvent leurs exigences au fur et à mesure de la hausse de l’offre de travail, ce qui leur permet de continuer à déplorer des pénuries de personnels. En France, mais aussi aux Etats-unis, la remarque de la note du CAE à propos de ce dernier pays sonne creux en 2021 :« Par exemple, en 2011, 56 % des doctorats en science de l’ingénieur, 51 % en informatique.. ont été délivrés à des immigrés aux États-Unis. Ils complètent ainsi l’offre de travail des natifs. » (p. 5). En fait, ils évincent maintenant les natifs.

 

6. Vers un contrôle administratif renforcé de l’immigration professionnelle ?

 

Une politique de gestion de l’immigration professionnelle qui s’appuierait sur des quotas ou des « listes de métiers en tension » (lmt) ne peut donc reposer seulement sur les déclarations d’intention des employeurs, mais plutôt sur des analyses complètes secteur par secteur, impliquant toutes les parties prenantes, alors que les démarches qui ont été menées jusqu’à présent et ont donné lieu à des assouplissements législatifs ont été archaïques et que cette note du CAE prolonge de telles démarches.

Elle reprend toutefois l’idée d’un projet ancien de « centralisation électronique » (mce). Mais celui-ci n’a de sens que si est rétablie la vérification administrative que des résidents ne peuvent occuper les postes proposés aux candidats à l’immigration, soit l’ « opposabilité de la situation de l’emploi ». Elle prévalait avant 2006 et a été redéfinie dans une version de l’article R5221-20 du code du travail par le décret du 7 mars 2008. Mais elle était déjà contournée par les « listes de métiers en tension » et d’autres dispositifs de facilitation (loi du 20 novembre 2007...). Avec tous les aménagements postérieurs, la preuve du besoin de main d’œuvre immigrée n’est plus qu’une formalité : la publication pendant trois semaines de l’offre d’emploi « auprès des organismes concourant au service public de l'emploi sans avoir été satisfaite ». Il n’y a pas aujourd’hui de système de recommandation assez performant pour garantir l’appariement de telles offres avec des demandeurs d’emploi susceptibles d’y répondre. Mais le gouvernement est au service des entreprises et des simplifications triviales. Un tel outil devrait surtout permettre d’analyser un très grand nombre de profils de demandeurs d’emploi à l’échelle de la France entière pour évaluer leur adéquation avec l’offre d’emploi de l’organisation, d’abord destinée à un immigré pour une raison qui devrait être justifiée.

 

A priori, le « système à points » aussi préconisé par les auteurs de la note, n’a aucun intérêt en France, caractérisée par un fort taux de chômage, une population active en croissance, des professionnels de haut niveau... - même si on peut cuisiner l’opinion publique en racontant que, décidément, les résidents ne sont pas aptes à occuper les postes proposés par les entreprises. Il a d’autant moins d’intérêt lorsque des filières ont été correctement identifiées pour lesquelles des postes pourraient être disponibles en raison de l’ampleur des investissements qui y sont faits (voir « L’ignorance du dynamisme entrepreneurial, des plans d’innovation et de formation de masse » ci-dessus). En effet, comme l’expliquent les auteurs de la note, un « système à points  » « sélectionne les immigrés en fonction de caractéristiques telles que l’âge, le niveau de qualification, de compétences linguistiques, d’expériences professionnelles et de capacités d’intégration...et ne nécessite pas de présenter une promesse d’embauche afin d’être candidat à l’immigration, », (p. 10). En l’état, cela ressemble donc à une pompe aspirante en fonctionnement permanent, sans qu’aucun besoin ne soit manifesté. Par contre, du fait du contrôle administratif qu’il implique, il pourrait compenser le laissez-faire qui règne actuellement en France en matière d’immigration professionnelle, telle que pilotée par les entreprises et le système d’enseignement supérieur, en complétant les procédures actuelles, mais sans accorder de droits nouveaux, notamment en termes de durée de séjour.

 

(lmt) Voir la critique de telles listes dans « Faut-il encore faciliter l’immigration professionnelle ? ».

(mce) Non pas que le centralisme soit un modèle, mais en rattachant un tel service électronique aux marchés du travail locaux, à l’échelle nationale, il susciterait aussi de la mobilité intra-nationale.

 

7. Diversification de l’immigration

 

Illustrant la dimension plus politique qu’économique de leur démarche, les auteurs de la note du CAE proposent de cibler « certains pays qui ont un excédent de jeunes diplômés et sont peu représentés dans notre immigration » (p. 1, 10). Il est vrai que de nombreux pays hors de l’UE se sont lancés depuis des décennies dans une production effrénée de diplômés qui ne trouveront pas de débouchés sur leur marché du travail (dic). La France aurait ainsi la charge d’absorber les excédents de diplômés de ces pays, sans prendre en compte l’excédent de diplômés en France, notamment par rapport aux postes de cadres à pourvoir. On peut aussi se demander en quoi les pays peu représentés dans notre immigration fourniraient ces talents susceptibles de plus promouvoir la croissance que ceux déjà représentés ou les résidents français et européens (ddi). En fait, les auteurs visent probablement les continents asiatique et américain : « Certains pays de naissance sont sur-représentés dans l’immigration française : en 2020, 70 % des immigrés non européens résidant en France sont nés sur le continent africain » (p. 2). Sur le continent asiatique en particulier, les diplômés scientifiques abondent (dic), mais la France accueille déjà de très nombreux étudiants chinois, par exemple plus de 27 000 en 2019/2020. Or, on rencontre là un paradoxe. Beaucoup d’investissements d’avenir sont en fait dictés par la concurrence internationale et les discours publics sont truffés de références à celle-ci (« ne pas se laisser dépasser », « ne pas se voir dicter notre futur... »…). Mais on confie néanmoins volontiers les clés de ce futur à des immigrés qui se mettraient ainsi au service de leur pays d’accueil par une révélation d’ordre divin. Pourtant, les Etats-unis par exemple ne font pas simplement montre de paranoïa quand ils débusquent des espions entrés dans le cadre de leurs études ou avec des visas professionnels.

Les auteurs de l’étude, universitaires, voient aussi dans l’augmentation des étudiants extra-communautaires, un moyen de financement des universités : « Il faudrait simultanément augmenter la qualité de l’encadrement et de l’enseignement afin de proposer des formations de meilleure qualité. Pour en financer le coût, il faudrait, comme cela se fait dans les pays anglo-saxons, augmenter les frais d’inscription des ressortissants extra-communautaires via les frais différentiés. » (p. 11).

 

(dic) Selon la note, « 10 millions de nouveaux diplômés rejoignent le marché du travail indien chaque année et le taux de chômage des diplômés (12,7 %) était trois fois supérieur à la moyenne nationale en 2017 » (p. 11).

(ddi) La notion de « diversité » appliquée à l’immigration, telle que mise en exergue par les économistes de l’immigration, apparaît comme une dérive du même vocable traversant les sociétés occidentales.

 

Finalement, quoi qu’en dise les élites en se contredisant systématiquement, même si cela s’inscrit dans un certain flou entretenu par les forces de la mondialisation, elles contribuent bien à l’avènement d’une élite mondiale, traversant les frontières au gré des opportunités. A cet égard, les délocalisations de services ne font que commencer. On aurait en effet tort de croire qu’une forme de déversement serait à l’oeuvre avec des embauches massives dans les secteurs précités (« cloud », « IA », cybersécurité) car les gains de productivité gigantesques que produisent déjà les deux premiers de ces champs technologiques , même s’ils sont encore mal captés, s’appliquent d’abord à eux-mêmes . Dans les autres domaines du « numérique », les investissements stimulés par le contexte de la crise sanitaire sont provisoires et portent sur des adaptations incrémentales au plan technologique.

D’autre part, l’immigration dans ces secteurs entraînera encore plus de délocalisations, comme les pratique Cap Gemini, l’entreprise de services numériques franco-indienne. Pourquoi en effet les immigrés ne trouveraient-ils pas opportun de confier la réalisation des projets à des équipes moins chères installées dans leurs pays d’origine, dans des domaines où tout peut être géré à distance ? L’immigration professionnelle est de toute façon une des pires formes de délocalisation car elle provoque des effets de substitution directs et immédiats.

 

REFERENCES

 

L’immigration qualifiée : un visa pour la croissance, Emmanuelle Auriol, Hillel Rapoport, 11/2021, Conseil d’analyse économique (CAE)

Faut-il encore faciliter l’immigration professionnelle ? Jean-Charles Colombot, 9/01/20, Agoravox

LOI n° 2007-1631 du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile

LOI n° 2016-274 du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers en France

LOI n° 2018-778 du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie

La légende du plein-emploi des cadres, Jean-Charles Colombot, 19/12/19, Agoravox

 

1. Un peu de démagogie pour commencer

 

Emploi et activité par sexe et âge (1992-2020) - données annuelles, Eurostat

Entretien dans « Les experts »-BFM-Business, Eric Heyer, 12/11/21

Mexico Net Migration Rate 1950-2021, macrotrends

 

2. Une tentative grossière de masquer les deux principaux flux d’immigration professionnelle : le regroupement familial et les étudiants

 

Mobilité étudiante : les chiffres-clés 2020, 9/03/20, fle.fr

Les étudiants étrangers en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur français - 2019/2020, Ministère de l’intérieur

Faut-il encore faciliter l’immigration professionnelle ?, Jean-Charles Colombot, 9/01/20, Agoravox

Le recrutement des travailleurs immigrés : France 2017, OCDE

Articles R5221-26 à R5221-29, Article R5221-20 , article R5221-2 du code du travail

 

3. « Course aux talents » et concours de beauté

 

La situation sur le marché du travail en octobre 2021, Secrétariat d’État à l’économie, Confédération suisse

Statistical Table : Unemployment - Overall Unemployment Rate and Number, 29/10/21, Ministry of manpower, Singapore

Employment Situation Summary, U.S. Bureau of labor statistics

Unemployed persons, Statistics Denmark

Labour Force, Australia – October 2021

Labour Force Survey, October 2021, Statistique Canada

Sélection des immigrants en deux étapes : tendances récentes de la situation des immigrants sur le marché du travail, 22/07/20, Statistique Canada

Immigration et diversité ethnoculturelle : faits saillants du Recensement de 2016, 25/10/17, Statistique Canada

Les spécificités du chômage en France, Jean-Charles Colombot, 12/10/19, Agoravox

 

4. Impacts de l’immigration sur l’emploi

 

International Migration and Innovation : France in a Comparative Perspective, Francesco Lissoni, Ernest Miguelez, 11/2021, Conseil d’analyse économique (CAE)

The Aggregate Effects of Trade and Migration : Evidence from OECD Countries, Francesco Ortega, Giovanni Peri, mars 2011, Forschungsinstitut zur Zukunft der Arbeit

Analyses économiques de l'immigration de travail, Jean-Charles Colombot, 30/07/10, LesEchos.fr

6. Vers un contrôle administratif renforcé de l’immigration professionnelle ?

Intégration des immigrés sur le marché du travail, O5/2021, Infos migrations, Ministère de l’intérieur

 

5. L’ignorance du dynamisme entrepreneurial, des plans d’innovation et de formation de masse

 

French Tech Visa for Founders, welcometofrance.com

France 2030 : un plan d’investissement pour la France de demain, 12/10/21, gouvernement.fr

Une nouvelle phase pour la stratégie nationale d’intelligence artificielle, 8/11/21, gouv.fr

Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, 27/10/21, DARES

 

6. Vers un contrôle administratif renforcé de l’immigration professionnelle ?

 

Faut-il encore faciliter l’immigration professionnelle ? Jean-Charles Colombot, 9/01/20, Agoravox

Article R5221-20 du code du travail (version selon le décret du 7 mars 2008)

LOI n° 2007-1631 du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile

Article R5221-20 du code du travail (version du 1/05/21)

 

7. Diversification de l’immigration

 

La légende du plein-emploi des cadres, Jean-Charles Colombot, 19/12/19, Agoravox

Les étudiants étrangers en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur français - 2019/2020, Ministère de l’intérieur

China's 5 Steps for Recruiting Spies, wired.com, 31/10/18

 

Conclusion

 

Marché du travail du « numérique » : la grande esbroufe ? Jean-Charles Colombot, 13/09/19, Agoravox

* Le paradis des « intelligences artificielles

* Un marché d’offres de compétences diversifié


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26 réactions à cet article    


  • Étirév 14 novembre 2021 09:33

    L’immigration n’a qu’un but : servir les objectifs de l’oligarchie.
    En effet, personne ne quitte son sol natal sans y avoir été obligé (guerre, famine, pauvreté, etc.)
    À ce propos connaissez-vous la « Société fabienne » ou « Fabian Society » ?
    Né à la fin du XIXème siècle, le fabianisme est un mouvement radical basé à Londres dans le but de renverser l’ordre existant et d’établir un gouvernement mondial socialiste contrôlé par ses dirigeants et par les intérêts financiers qui leur sont associés.
    La principale organisation radicale de promotion du socialisme en Angleterre fut l’Association internationale des travailleurs, alias la Première Internationale, fondée par Karl Marx le 28 septembre 1864 à Londres au Saint-Martin’s Hall. Le système communiste en Russie, dit-il, était une « expérience britannique » destinée à devenir à terme le modèle socialiste fabien pour la prise de contrôle britannique du monde par le biais des Nations Unies et de l’Union européenne ; Eléonore Marx, fille du fondateur du communisme et Eduard Bernstein, l’un des théoriciens majeurs du socialisme de la fin du XIXe siècle, comptèrent parmi les membres éminents de la Société fabienne. Citons également Annie Besant (et sa société théosophique aux conceptions purement occidentales, bien souvent modernes et de connivence avec l’action politique liée à « l’impérialisme britannique », dont René Guénon démonte les rouages dans son ouvrage « Le Théosophisme, histoire d’une pseudo-religion »), et Arthur Balfour (et sa « Déclaration Balfour », premières étapes dans la création de l’État d’Israël). Aristide Briand, qui fut l’un de leurs plus fervents collaborateurs, est un des personnages clés dans la construction de la future « Union Européenne » ; c’est lui qui, également, est l’initiateur et le rapporteur de la loi de séparation des Églises et de l’État adoptée en 1905, codifiant la laïcité en France.
    Parmi les zélateurs modernes du projet « fabien », nous trouvons l’ancien Président de la République française Valery Giscard d’Estaing (de 1974 à 1981), Co-fondateur de la « French-American Foundation » en 1976, et fossoyeur de la France, alors ministre de l’Économie et des Finances sous la présidence de Pompidou, grâce à sa loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France, appelée aussi « loi Pompidou-Giscard » ou encore « loi Pompidou-Giscard-Rothschild » (Georges Pompidou a travaillé à la banque Rothschild à Paris, avant de devenir Président de la République française, tout comme Emmanuel Macron : on le voit, le véritable pouvoir en France n’a guère changé en 50 ans) ; la France lui doit aussi une réforme majeure dans le domaine de l’immigration, la mise en place du « regroupement familial » : la politique d’intégration des étrangers transformera à partir de là le modèle d’assimilation culturelle et d’adoption totale de la culture française selon la République « Une et Indivisible » qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », par un multiculturalisme, libéral, forcé et communautaire, selon le modèle anglo-saxon, et conduisant à toute une kyrielle de malheurs sociaux, culturels, économiques et politiques, individuels ou collectifs (apparition et croissance, au sein d’un peuple, de tensions et de divisions, perte de l’identité, éradication brutale de la mémoire et de tous ses symboles, déracinement et errance culturels, perte des repères linguistiques que sont la grammaire et la syntaxe, donc de la capacité de bien structurer sa pensée si l’ethnie dominante est d’une autre langue, réduction de la capacité à s’exprimer correctement pour être bien compris et participer pleinement à la vie collective, ghettoïsation et paupérisation de pans entiers de la population les moins souples à s’adapter, etc.), et à terme, à ce que l’écrivain français, Renaud Camus, désigne sous l’appellation de « grand remplacement ».
    Subtilement, pour accompagner cette « marche forcée » et en faciliter l’intrusion, la seconde moitié du XXème siècle allait voir la culture américaine, notamment musicale, envahir l’Europe et ouvrir la voie à une pénétration à grande échelle et à un remplacement progressif de la culture européenne par des traditions non européennes. Elle comprenait d’abord de puissants éléments afro-américains tels que le jazz, renforcés ensuite par les traditions afro-caribéennes comme le reggae puis, grâce à l’afflut de genres afro-américains apparentés, le rap, le hip-hop, etc. faisaient leur apparition.
    Parmi les autres zélateurs plus ou moins actuels, nous trouvons Javier Solana, José Manuel Barroso, Tony Blair, Gordon Brown, David et Edward Miliband, Helmut Schmidt, Gerhard Schröder, Jacques Delors, Michel Rocard, Lionel Jospin, François Hollande, etc... l’indéboulonnable Angela Merkel et sa social-démocratie mâtinée d’un peu religion, et le « commis » Emmanuel Macron, sorte d’aboutissement, des plus hideux, avant l’effondrement total et la disparition programmée des autorités en charge de la France, d’une social-démocratie ultra libérale, politique insensée, sourde, méprisante, arrogante, violente, en roue libre et totalement décadente, gérée par un jeune adulte irresponsable, voire même déséquilibré, sous la coupe de « curateurs » de moins en moins invisibles, et qui n’a donc, peut-être, même pas conscience du mal qu’il fait à son pays et, surtout, des souffrances économiques, sociales et notamment morales, qu’il inflige au peuple de France et à ses enfants.
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    • Colombot 15 novembre 2021 00:48

      @Étirév

      Il y a un quiproquo. Je ne suis pas un opposant politique de tous ceux que vous avez cités, même si j’admets que les plus récents n’ont pas fait grand-chose pour ralentir le déclin, peut-être car ils n’en perçoivent pas certaines causes ou se sentent impuissants vis à vis d’elles et privilégient d’autres leviers (mesures en faveur du développement économique, réformes sociales plus ou moins justes...).

      Mais Karl Marx fut, selon moi, un grand économiste et « sociologue » du 19ème siècle, même s’il a aussi écrit de grosses bêtises dans des tavernes enfumées. Je ne connaissais pas la « Fabian society », mais je vois des aspects intéressants sur la fiche Wikipedia, et bien éloignés du « wokisme », par exemple.

      Je n’ai pas grand-chose à redire à la loi de 1905. Giscard a regretté d’avoir mis en place le « regroupement familial » et Giscard-Schmidt fut un bon duo pour l’UE. Les Etats-unis ont libéré l’Europe du joug nazi et étaient déjà intervenus lors de la 1ère guerre mondiale. Même si je n’aime pas les derniers mouvements musicaux que vous citez, jazz et reggae sont au contraire de la vraie musique, qui peuvent même atteindre des sommets de l’art.

      Bien sûr, il y a toujours des germes du futur sous la gangue du présent et des causes historiques aux tragédies, mais ce sont surtout les tartuffes et cyniques du présent qui m’exaspèrent car les tragédies sont inéluctables.


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vaccinné) 15 novembre 2021 18:47

      @Colombot
      Bonjour.
      Plusieurs points
      En 1er vous seriez vous tres qualifié (donc le candidat à l’immigration) vous choisiriez vous la France comme destibnation ?
      Bien sur que non, alors l’immigration tres qualifioée qui va venir poser ses penates ici surtout si il / elle est marié et si il / elle à des enfants , sauf a etre dans l’irrealité la plus totale vous n’estes pas serieux

      le deuxieme point
      Il y a combien de chomeurs et de precaires dans ce pays, quel est le seuil de pauvreté, je suppose que vous connaissez ces chiffres
      Il est donc d’urgence d’essayer d’enrayer la misere de certainees couches sociales ici, en formant les gens et en leur donnant un salaire digne comme des conditions de travail qui ne frisent pas l’esclavage ultra liberal tant proné par le merdef et consort qui tire à chaque fois vers plus de precarité poiur les uns et de richesses indescriptibles pour d’autres
       
      Anectote de qq jours.
      J’ecoutais , la ce we MLP qui etais dans un salon pour l’emploi
      Un grand patron industriel expliquais qu’il avais bcp de mal à embaucher des Francais et donc que son agence d’Interim se nommais....
      France terre d’asile
       
      Si de votre coté vous ne trouvez pas cela purement scandaleux,
      de mon coté je suis totalement scandalisé,
      ce type devrai moisir en tole

      La meme reflexion me viens avec l’exellent reportage d’Elyse lucet sur les recyclables (et son scandale) le patron est interviewé,
      ecoutez cette emission elle doit encore etre accessible et permet de bien refléchir sur les negriers qui sont tres majoritairement pour cette « immigration ».
       
      Je ne vous évoque meme pas des problemes générés aux autre pays du au pillage de leurs compétances ou forces vives.
       
      Etre pour l’immigration, dans les conditions actuelles , c’est etre pour l’esclavage et le grand patronnat, etes vous un grand patron ? ou un grand oligrache ?
       


    • zygzornifle zygzornifle 15 novembre 2021 09:01

      On nous bassine avec cela, les qualifiés ont plus de chance de trouver du travail dans leurs pays car ces pays ont aussi besoin de main d’œuvre et leurs diplômes quand ils en ont n’ont pas la même valeur qu’en EU, ils ne sont pas auusi stupide de laisser partir leurs têtes pensantes, ceux qui arrivent ici ne sont pas qualifiés et ce n’est pas parce qu’ils baragouinent un peu d’anglais que ce sont des génies, d’ailleurs est ce qu’ils sont piquousés et ont t’ils un pass alors que nous nous sommes traqués pour cela .... 


      • Esprit Critique 15 novembre 2021 09:06

        C’est evident : Queleques millions demineurs isolés males hautement qualifiés en Charia et Djihad, c’est de ça que la France a besoin !

        Pour abreger l’agonie.


        • ZenZoe ZenZoe 15 novembre 2021 09:50

          La France a besoin d’un vrai ministère de l’immigration, comme tous les grands pays à forte immigration, qui définisse une vraie politique avec définition des besoins du pays et des quotas annuels, établissement des budgets et répartition des moyens.
          Comment cette stratégie basique de chez basique n’a pas encore été mise en oeuvre chez nous montre bien que la France préfère toujours blablater sans fin et se faire des noeuds au cerveau plutôt qu’agir.


          • Esprit Critique 15 novembre 2021 10:10

            @ZenZoe
            Dans les circonstances actuelles et pour cinq ans au moins, ce devra etre un Ministére de l’arret de l’immigration.


          • zygzornifle zygzornifle 15 novembre 2021 10:54

            @ZenZoe

            La France a besoin d’un vrai ministère de l’immigration


            Mélenchon ministre ?


          • Le421... Refuznik !! Le421... Résistant 15 novembre 2021 13:40

            @zygzornifle
            Tss tss tss !!
            Allons, allons !!
            Barbelés, miradors et pourquoi pas des GAU-19/A en haut...
             smiley


          • ZenZoe ZenZoe 15 novembre 2021 17:14

            @zygzornifle
            Mélenchon ministre ?

            J’avais plutôt en tête Sandrine Rousseau.


          • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vaccinné) 15 novembre 2021 18:57

            @Le421... Résistant
            Barbelés, miradors et pourquoi pas des GAU-19/A en haut...


             
            Ce n’est pas ce que l’on à subi la recemment avec le frontieres aux portes de la maison avec les gardes chouimes du pouvoir pret a te verbaliser jusqu’a sur une plage déserte ?
            et « en meme temps » les nationales elles ouvertes à tous vents ?
             
            Les couvre feux répétitifs et interminables (y compris meme jusqu’au jour de l’an sigh)
             
            Le paSS sanitaire ?
             
            Tss tss tss !!
            Allons, allons !!



          • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vaccinné) 15 novembre 2021 18:59

            @ZenZoe
            "J’avais plutôt en tête Sandrine Rousseau.

            "

            Remarque si elle deconstruit aussi le paSS sanitaire et la macronie
            Le sujet reste à l’étude
            Bref... T.S.M. 


          • zygzornifle zygzornifle 15 novembre 2021 10:53

            Ils sont tellement qualifiés qu’il partent dans les barcasses voir a la nage via l’Angleterre qui reconnait mieux leurs valeurs, ils se rendent bien compte qu’en Rance on les veux mais surtout on n’en veux pas et qu’ils risquent de trainer toute leur vie dans la rue ou dans des camps démantelés tous les 6 mois, en plus ils ne sont même pas vaccinés et n’ont bien entendu pas de pass  ....


            • lecoindubonsens lecoindubonsens 15 novembre 2021 11:36

              Avec des millions de chomeurs, c’est clair et evident = pas besoin d’immigration !

              Mais sans doute besoin de formations, revisions des remunerations, moins d’assistanat et un peu d’organisation, bref de bon sens !.

              Français, sommes nous incapables d’avoir ces qualités et d’être autonomes ?

              Allez un peu de bon sens, arrêtons de raler, bossons et organisons nous avec plus d’équité.


              • Le421... Refuznik !! Le421... Résistant 15 novembre 2021 13:43

                @lecoindubonsens

                Avec des millions de chomeurs, c’est clair et evident = pas besoin d’immigration !

                Comme disait Hitler, 5 millions de chômeurs, 5 millions d’immigrés, le compte est facile...
                Il a dit aussi en 36 : « Confiez-moi l’Allemagne et dans dix ans vous ne la reconnaîtrez pas !! »
                Et oui, Hitler disait aussi des choses exactes...  smiley


              • Eric F Eric F 15 novembre 2021 12:10

                La question de l’« immigration qualifiée » se pose dans la mesure où la France reçoit très majoritairement des migrants peu qualifiés, contrairement à d’autres pays plus sélectifs. Il s’agit de mettre en adéquation les besoins réels du pays et la sélection des nouveaux arrivants.

                Ceci dit, l’auteur indique avec raison qu’il n’y a pas en France de déficit du nombre de jeunes qui entrent sur le marché du travail ("Selon l’économiste Eric Heyer, les entrées de jeunes sur le marché du travail baisseraient de 100 000 chaque année en Allemagne et augmenteraient de 200 000 en France« ).

                A propos de la  »formation", elle n’est absolument dispensée en France en fonction des débouchés, il faudrait augmenter de manière conséquente les filières professionnelles en alternance, et réduire la formation universitaire sans débouché (l’objectif d’augmenter quantitativement le nombre de diplômés est une ineptie, on diplôme chaque année plus d’historiens ou de psychologues que l’Europe entière ne pourrait absorber).


                • Iris Iris 15 novembre 2021 12:39

                  @Eric F

                  augmenter de manière conséquente les filières professionnelles en alternance, et réduire la formation universitaire sans débouché

                  Il me semble avoir toujours entendu ça, il y a la question du collège unique aussi.
                  Le soucis est bien sur d’éviter que les boulots les moins qualifiés ne reviennent automatiquement aux enfants des parents les plus pauvres. 
                  Je vais faire hurler les « libéraux », mais je suis plutôt pour installer un service civique périodique.

                • Eric F Eric F 15 novembre 2021 18:23

                  @Iris
                  Il y a en effet en France des réticences face aux filières professionnelles pour des raisons idéologiques, car considérées comme moins prestigieuses et destinées aux classes populaires. Mais elles aboutissent à de vrais emplois, alors que certains diplomes universitaires ne conduisent à aucun poste correspondant après 5 ans d’étude, et le diplomé se résoudra à des boulots inférieurs à sa qualification ...et parfois inférieur à un bac pro qui a déjà 5 ans d’ancienneté professionnelle (et a engrangé des trimestres pour sa retraite).
                  En Allemagne ou en Suisse, les filières en alternance sont favorisées, et la qualification « sur le terrain » entraine des promotions professionnelles.

                  La notion de service civique périodique est d’une autre nature, mais je pense qu’on se leurre en pensant que cela conduit à un brassage social significatif (pas plus que l’ancien « service national » ne brassait vraiment). Ce devrait être l’école le lieu de brassage social, ou à défaut les activités péri-scolaires. L’urbanisme peut aussi y contribuer en instaurant de petits ensembles de logements sociaux éparpillés dans différents quartiers plutôt que créer de nouveaux quartiers dédiés. 


                • Iris Iris 15 novembre 2021 19:27

                  @Eric F

                  Tout à fait d’accord pour les filières professionnelles.

                  Difficile d’imposer des lieux de brassage social, le démantèlement des services publiques et la désertification rurale n’aident pas beaucoup.

                  Le but spécifique du service civique périodique que j’évoquais est plus pragmatique, il s’agit de partager les tâches les plus ingrates.


                • Eric F Eric F 16 novembre 2021 09:36

                  @Iris
                  « service civique périodique [...] partager les tâches les plus ingrates »
                  En ce cas cela rappelle les « corvées » au moyen âge, en les généralisant.


                • Iris Iris 16 novembre 2021 21:18

                  @Eric F
                  Exactement, corvée de chiotte, enfin pas tout à fait, car imposé par la collectivité dans ce cas.


                • microf 15 novembre 2021 15:40

                  La géopolitique du chaos et ses conséquences

                  https://youtu.be/FKjnxQDCR14


                  • zygzornifle zygzornifle 15 novembre 2021 16:57

                    S’ils sont aussi bon qu’on nous le rabâche a longueur d’années alors remplaçons les branquignols qui nos gouvernent par eux ....


                    • Colombot 15 novembre 2021 18:55

                      Dans la mesure où ce magazine revendique une ligne éditoriale, « le libéralisme », avec force publicité, il y a dans le n° de « L’Express » paru la semaine dernière un bel exemple de téléscopage cognitif.

                      Un des articles, « Etudes à l’étranger : le plan B des déçus de Parcoursup », explique que certains excellents élèves ne sont pas admis dans les filières d’enseignement supérieur qu’ils ont choisies sur « ParcoursSup » et sont obligés de s’exiler à l’étranger.

                      Mais dans le même n°, D. Olivennes fait la promotion de l’immigration « qualifiée », « Face à Zemmour, il faut une immigration qualifiée et de l’innovation », dans un billet qui ne mentionne même pas la note du CAE, alors qu’il y puise manifestement la plupart de ses chiffres.

                      Il doit ignorer que l’immigration professionnelle des étudiants dépasse celle de ceux admis au séjour à ce titre et que 90 000 étudiants extra-communautaires ont été admis au séjour en France en 2019, en augmentation ininterrompue depuis des années.


                      • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vaccinné) 15 novembre 2021 19:03

                        @Colombot
                        Votre article de l’extpress confirme ce que je vous disais plus haut sur les migrants qualifiés pas con qui ne choisirons JAMAIS la France car eux ont CE choix.
                        Vous me citez l’Allemagne comme modele mais vous ommettez bien de specifier qu’en Allemagne ce n’est pas le droit du sol mais le droit du sang, ce qui change redicalement tout.


                      • Colombot 15 novembre 2021 20:55

                        @Ouam

                        Je ne sais pas si vous avez bien compris mon point de vue. Je critique les partisans de l’accroissement de l’immigration « qualifiée » dans cet article. Pas le contraire.

                        D’ailleurs, les auteurs ne font pas tant l’éloge de l’Allemagne que des pays anglo-saxons (et d’autres mieux classés pour l’immigration professionnelle).

                        D’autre part, vous vous trompez sur l’attraction – ou la volonté d’attraction - respective de l’Allemagne et de la France. Je n’ai effectivement pas mentionné les chiffres de l’immigration à titre professionnel en Allemagne. Mais la note présente un graphique, « Nombre d’immigrés (population de plus de 15 ans) par million d’habitants selon le niveau d’éducation en 2015-2016 » (p. 4), selon lequel ceux d’ « éducation supérieure » en Allemagne y dépassent à peine ceux enregistrés en France. Pourtant, il semble que ces chiffres intègrent l’immigration intra-européenne. C’est une nouvelle preuve que cette note est manipulatrice car elle met en avant que la « libre circulation intra-européenne » est proportionnellement beaucoup plus élevée en Allemagne qu’en France.

                        Mais dans mon article, j’ai aussi rappelé que, pour la première fois depuis des années (décennies ? Siècles ?), l’Allemagne devançait la France de 500 étudiants étrangers. Or, la population totale de l’Allemagne est supérieure de près d’1/4 à celle de la France

                        En fait, j’ai même sous-estimé le nombre d’étudiants étrangers en France qui s’est établi à 358 000 en 2018/2019, dont 113 442 visas de long séjour, les 290 470 en 2019/2020 (283 714 en 2018/2019) correspondant à la « mobilité internationale » ou « diplômante ».

                        La France attire donc proportionnellement à sa population beaucoup plus d’étudiants étrangers, dont une large partie des étudiants extra-communautaires convertissent leur visa en visa de travail, et pas moins d’immigrés d’ « éducation supérieure ». C’est pourquoi j’ai écrit dans mon article que ce graphique « révèle avant tout un modèle anglo-saxon, et même surtout canadien et australien ».

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