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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « L’Art d’être Grand-père » de Victor Hugo à Jean-Claude Drouot (...)

« L’Art d’être Grand-père » de Victor Hugo à Jean-Claude Drouot au Lucernaire

Les monstres sacrés sont des personnalités qui, en passant de l’autre côté du miroir, ne cessent de hanter la mémoire collective tout en lui offrant une présence hors du temps.

Qu’ils soient encore de ce monde ou non, l’attraction qu’ils exercent échappe aux stratégies promotionnelles pour laisser place à une plénitude charismatique bien fondée.

 

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L’ART D’ÊTRE GRAND-PÈRE
© LOT

  

Souvent quelques interprétations magistrales leur ont forgé cette fameuse renommée impossible à anticiper… mais la voulaient-ils ? La recherchaient-ils seulement ? Rien n’est moins sûr et quelques fois même, il est patent que la surexposition aura véritablement constitué le fardeau de leur carrière.

En prototype d’une telle destinée, voici mesdames et messieurs, un comédien de 83 ans dans toute sa force d’âme avec un magnétisme physique intact dont le regard bienfaisant continue d’éclairer l’auditoire suspendu à ses lèvres… applaudissons ici et aujourd’hui Jean-Claude Drouot, ex-pensionnaire de La Comédie-Française.

Cet artiste qui interprète le dernier recueil de poèmes écrits par Victor Hugo à la fin de sa vie, installe en salle Noire du Lucernaire chaque soir à 18h30, un envoûtement rhétorique exclusivement dédié à la quête de sens que l’humanité en communion avec la nature est en droit d’espérer… cet espace magique où convergent apaisement, curiosité et émerveillement, c’est tout simplement l’enfance que Victor Hugo ne cesse de redécouvrir à Paris et à Jersey au travers de ses petits-enfants orphelins, Georges et Jeanne.

 

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L’ART D’ÊTRE GRAND-PÈRE
© LOT

  

A l’instar d’un Jean-Jacques Rousseau qui voudrait leur faire apprécier comme à Emile, la beauté et les mystères l’accompagnant, c’est en aïeuls admiratifs de toutes les pulsions qui animent ces mômes que Victor et Jean-Claude s’unissent en chœur pour se mettre à l’écoute de leurs interrogations, de leurs étonnements, de leurs allégresses ravissant ainsi les sentiments d’affection menacés par la jachère et la désolation amoureuse du grand âge.

Cette sincérité des affects s’exprimant ainsi à travers des poèmes évoquant l’existence humaine dans sa complexité, ses contradictions, sa soif d’absolu a le don d’éveiller en chacun des lecteurs, ici en chacun des spectateurs, cette proximité avec les origines et la source de la création dans sa grandeur, sa profusion et ses allégories.

Confortablement installé dans son fauteuil au sein de la maisonnée, l’acteur se parle à lui-même, il s’adresse à Jeanne, à Georges et par-delà, à nous qui l’écoutons intensément et voyageons ainsi par l’intermédiaire de la poupée, la marionnette qu’il chérit, qu’il cajole sous notre regard amusé…

Ô temps suspend ton vol !.. Quand le lyrisme de Victor Hugo vient ainsi se superposer à la sérénité, la stature, la profondeur d’une âme bien décidée à donner ce qu’elle a de meilleure au profit de tous, c’est ce qu’on est en droit d’appeler « l’état de grâce » qui se propage de la scène à la salle.

 

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L’ART D’ÊTRE GRAND-PÈRE
© LOT

  

Ce soir-là d’ailleurs, au rappel ultime que le public a souhaité forcer de ses applaudissements renouvelés, le comédien Jean-Claude Drouot a repris sa propre parole et dit en substance : « Si vous avez aimé, sachez que moi aussi j’y prends un grand plaisir. C’est précisément pour ces instants de communion que nous montons sur scène et que nous pouvons, jour après jour, toujours aller plus loin dans notre recherche du juste… ».

Oui, c’est bien ainsi que le spectacle est réellement vivant !

  

photos 1 à 3 © LOT
photo 4 © Theothea.com
  

L'ART D'ÊTRE GRAND-PÈRE - ***. Theothea.com - de Victor Hugo - adaptation & mise en scène Jean-Claude Drouot - avec Jean-Claude Drouot - Théâtre du Lucernaire

 

  

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L’ART D’ÊTRE GRAND-PÈRE
© Theothea.com

 


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6 réactions à cet article    


  • Sergio Sergio 20 décembre 2021 11:46

    Sympa l’article, Jean Claude Drouot me rappelle Laurent Terzieff, ce sont tous les deux des comédiens très puissants dont seul le théâtre révèle leur grand talent


    • hans-de-lunéville 20 décembre 2021 18:45

      Super, c’est pas lui qui faisait Thierry le Fronde ?


      • Sergio Sergio 20 décembre 2021 22:38

        Si et les Gens de Mogador, je fais le boulot de l’auteur


      • Sergio Sergio 20 décembre 2021 22:39

        @hans-de-lunéville

        Si et les Gens de Mogador, là je fais le boulot de l’auteur


      • Theothea.com Theothea.com 21 décembre 2021 04:08

        @Sergio 
        Sachez cher Sergio que l’auteur n’était pas peu fier d’avoir écrit un article sur Jean-Claude Drouot en ayant réussi à ne pas faire allusion au fait que celui-ci avait incarné Thierry la fronde sur le petit écran dans les années soixante ; ce qui aurait pu faire grand plaisir au comédien qui, depuis, ne peut quasiment jamais effectuer la moindre création artistique sans être ramené au héros de ce feuilleton. Je pensais lui avoir épargné pour une fois cette frustration mais je constate que la destinée est à nouveau plus forte. Alors assumons ce patrimoine culturel ; oui ce Jean-Claude Drouot qui déclame des poèmes de Victor Hugo sur la scène du Lucernaire est aussi celui qui a enchanté la jeunesse des babyboomers. JM / Theothea.com


      • Sergio Sergio 21 décembre 2021 10:44

        @Theothea.com

        Merci pour votre réponse, je plaisantais sur le fait que vous ne répondiez pas à Hans-de-Luneville, bien sur que le contenu vous appartient. Cordialement

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