• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Comprendre le comportement régional de l’Iran

Comprendre le comportement régional de l’Iran

JPEG

Ce n’est un secret pour personne que les Arabes - ou du moins la plupart des Arabes, en particulier dans les pays du CCG - considèrent l’Iran comme une menace pour leur sécurité et leur stabilité. C’est loin d’être une conclusion gratuite ou un ralliement à une grande puissance alliée. Ce n’est pas non plus le résultat d’une hostilité idéologique ou d’un conflit régional traditionnel.

C’est avant tout une conséquence du comportement du régime iranien depuis la révolution de Khomeiny en 1979.

Depuis lors, les graines de la haine ont germé et le comportement politique et sécuritaire de l’Iran est devenu une véritable source de danger  : De la rhétorique se félicitant de l’exportation de la révolution, à la poursuite de l’occupation des trois îles des EAU (Grande Tunb, Petite Tunb et Abu Mousa) avec un rejet constant et répété des efforts visant à trouver une solution pacifique à cette question, en passant par le financement de milices sectaires qui mènent des attaques contre certains pays du CCG avec des missiles et des avions iraniens, jusqu’à la soif d’hégémonie, de domination et de slogans qui contredisent la réalité de la situation iranienne.

Pour protéger leur sécurité nationale contre l’arrogance du voisin iranien, les pays du CCG ont récemment compté sur la création d’alliances et de partenariats stratégiques avec des pays importants, dont les États-Unis.

Cependant, face à l’évolution des priorités et à l’émergence d’un nouvel ordre mondial dans le sillage de la pandémie de coronavirus et du déclenchement de la guerre russe en Ukraine, les pays de la région n’ont eu d’autre choix que de trouver une stratégie de défense commune qui les protégerait des menaces existantes et potentielles.

C’est dans ce contexte qu’il convient de comprendre et d’interpréter certains événements et développements récents. Il s’agit notamment des efforts déployés par les pays du CCG pour construire des ponts avec l’Iran voisin.

Ces pays s’efforcent également d’apaiser les crises régionales et de créer une atmosphère propice à la mise en œuvre de plans de développement nationaux, loin du climat de violence et de conflit qui règne dans plusieurs pays arabes.

Ils repensent également leurs stratégies dans leurs relations avec Israël et cherchent de nouvelles alternatives aux slogans et idéologies de confrontation qui ne servent que les organisations terroristes.

Il ne fait aucun doute que les accords d’Abraham signés entre plusieurs pays arabes et Israël représentent une évolution naturelle des changements dans l’environnement des relations internationales et régionales. Cela ne concerne pas l’Iran ou qui que ce soit d’autre, mais les orientations souveraines des pays signataires de ces accords.

Curieusement, le régime iranien fait appel à des théories du complot pour interpréter tous les mouvements des pays régionaux, comme si Téhéran voulait faire entrer toutes les capitales régionales dans son orbite stratégique.

Cela n’a aucun sens et ne correspond pas aux véritables rapports de force, contrairement à l’imagination politique de l’Iran qui ne se concentre que sur la construction d’armes et d’équipements et ignore totalement le développement des autres ressources de la puissance globale.

Les Iraniens ont affirmé par le passé que les alliances des pays du Golfe avec les grandes puissances se faisaient contre eux. Aujourd’hui, ils adoptent le même ton lorsqu’il s’agit des relations entre certains pays du CCG et Israël.

Si nous acceptons la légitimité et le réalisme de ces affirmations, la réponse évidente ne sera pas d’escalader les comportements hostiles et d’élever le ton du discours politique contre tous.

Il faudrait plutôt comprendre correctement ces développements et les traiter politiquement et diplomatiquement dans l’intérêt de Téhéran, plutôt que de scander des slogans et de rabâcher sans cesse les principes de bon voisinage et la volonté de coopérer, tout en ordonnant à leur armée milicienne de nuire aux intérêts de leurs voisins.

L’Iran devrait se soucier de refroidir l’atmosphère avec les pays voisins et repousser toute tentative d’exploiter les relations froides ou frigides avec les pays du Golfe. Aucun État ni aucun système politique ne peut emprunter une voie unique et inchangée.

Les États doivent suivre les variables changeantes de leur environnement et réagir avec souplesse à tout ce qui est incompatible avec leurs intérêts. Pourtant, le régime iranien campe sur son arrogance et son sentiment de supériorité et rejette toute tentative de rapprochement avec son voisinage arabe.

Les diplomates iraniens, fameux pour leur extrême patience de négociation dans leurs relations avec d’autres pays, n’en montrent aucune trace lorsqu’il s’agit de leur voisinage  ; tout ce que l’on voit, c’est de la langue de bois, des platitudes et des tentatives de s’imposer et de dicter des conditions, assorties de démonstrations de force incessantes dans une hystérie de manœuvres et d’exercices.

Que certains pays du CCG cherchent ou non à s’allier avec Israël, il est surprenant qu’un État régional influent comme l’Iran ne comprenne pas ses voisins et se contente de menaces qu’il estime suffisantes pour faire face à tous les développements stratégiques importants dans la région et dans le monde.

Le problème du régime iranien est qu’il n’a pas de véritable projet de développement qui nécessite une atmosphère de stabilité et de paix. Bien au contraire.

Il poursuit un projet expansionniste, hostile au climat de stabilité régionale, fondé sur la diffusion de la violence, du chaos et de l’expansion idéologique par l’exploitation des immenses ressources énergétiques du pays, sans tenir compte des intérêts de son peuple.

Ce comportement exagérément et chroniquement hostile est aujourd’hui principalement lié à la recherche d’hégémonie et non à un manque d’alternatives et de réalisme politique. La preuve en est que le régime, systématiquement hostile à son environnement régional, n’hésite pas à négocier, même indirectement, avec ceux qu’il considère comme des ennemis du peuple iranien.


Moyenne des avis sur cet article :  1.71/5   (7 votes)




Réagissez à l'article

1 réactions à cet article    


  • Jetokex Jetokex 15 avril 2022 11:50

    Je crois que tu as délibérément amalgamé les sunnites et les arables, la.

    L’iran est le pays musulmans le plus réussi, ou le moins raté. 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité