• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Les solutions de la BCE face à une crise économique

Les solutions de la BCE face à une crise économique

JPEG

Face aux crises économiques que nous vivons actuellement, l’économie se détériore : la dette publique augmente (98,1% du PIB en 2019 contre 115,1% du PIB en 2020), l'emploi chute (recule de 0,9% en 2020) et l’inflation diminue le pouvoir d'achat de nos ménages.

Mais alors comment les banques centrales peuvent-elles influer positivement sur la situation économique des différentes zones régulées ?

Les chefs d’orchestres de ces politiques monétaires sont en effet les banques centrales. Dans la zone Euro, c’est la B.C.E. dirigée par Christine Lagarde (ancienne directrice générale du F.M.I.) qui choisit quelle politique appliquer au sein de l’Eurosystème. L’objectif de ces politiques monétaires est de ré-engendrer une croissance (ou l'inverse) tout en retenant l’I.P.C.H. (Indice des Prix à la Consommation Harmonisée), plus connue sous le nom d’inflation, en dessous des 2%.

On distingue deux types de politique monétaire : la politique conventionnelle et la politique non conventionnelle qui, née de la crise des subprimes de 2008, est mise en place quand la conventionnelle s’avère inefficace.

Parmi les politiques monétaires conventionnelles, on retrouve celles reposant sur le T.I.D. (Taux d'Intérêt Directeur) : c’est le taux auquel la B.C.E. prête de l’argent aux banques de second rang (B.S.R.). 

On distingue dès lors : 

➔ La politique monétaire de relance. Cette dernière consiste pour la B.C.E. à diminuer le T.I.D. Cela va entraîner une augmentation de la masse monétaire qui va entraîner une hausse de la demande de biens et services, qui elle-même, va accroître la production, donc l’emploi et enfin, les recettes publiques.

➔ La politique monétaire de rigueur (ou d’austérité). Cette dernière consiste cette fois à rehausser le T.I.D, qui entraînera une baisse de la masse monétaire (car moins d'argent sera emprunté par les ménages). Cela aura pour conséquence de diminuer la demande et donc la production de biens et services, ce qui provoquera une désinflation. Le but de cette politique est de limiter l’inflation et ainsi de modérer une économie qui s'emballe.

La B.C.E. peut aussi opérer des opérations de refinancement :

➔ Parmi elles, on trouve les opérations d’open market c’est-à-dire des interventions sur le marché interbancaire (lieu où les établissements de crédit s’octroient mutuellement des prêts en monnaie centrale) de la part de la banque centrale qui achète et vend de titres.
➔ La banque centrale de l’EuroSystème peut aussi appliquer les facilités permanentes. Elles permettent de fournir ou de retirer des liquidités, de manière automatisée ou à l’initiative des établissements de crédit. Les taux de rémunération sont décidés par la Banque Centrale Européenne (BCE).

Enfin, les réserves obligatoires sont des dépôts obligatoires des établissements financiers auprès de la banque centrale. Ces derniers ne sont pas forcément rémunérés (cela dépend du pays). Le montant de la réserve constitue un pourcentage (coefficient de réserve) de l’encours de leurs dépôts. En modifiant les coefficients de réserve, la banque centrale agit directement sur la liquidité bancaire.

Aux politiques que je viens de décrire, peuvent s’ajouter les nouvelles politiques monétaires, dites NON conventionnelles : elles ont été imaginées après l’enfer de la crise de 2008. A la suite du constat de l’inefficacité de la baisse du T.I.D. par les banques centrales, ces dernières imaginent des mesures non conventionnelles. Parmi elles, figurent le "quantitative easing” et le “qualitative easing”.

En premier lieu la banque centrale peut pratiquer le quantitative easing. Cette dernière consiste pour la banque centrale à intervenir de façon massive, généralisée et prolongée sur les marchés financiers en achetant des actifs aux banques. Les actifs achetés par la B.C.E. sont principalement des obligations émises par les États de la zone euro, achetées sur le marché secondaire. En achetant massivement des titres aux banques, les banques centrales augmentent la liquidité en circulation et font baisser les taux d’intérêt, agissant ainsi indirectement contre le risque de déflation et le ralentissement de la croissance. En bref, le quantitative easing permet d'accroître la quantité de liquidité dont disposent les banques.

La B.C.E. peut aussi appliquer la politique de qualitative easing qui consiste à fournir des liquidités à taux fixe en répondant favorablement à toutes les demandes des banques. Financer les ménages et les entreprises devient alors beaucoup moins risqué. Les taux d’intérêt baissent, donc les ménages et les entreprises peuvent assumer des crédits et financer leurs activités. Cette pratique s’appelle le “qualitative easing” (assouplissement qualitatif). Par exemple, la B.C.E. a, entre 2011 et 2012, prêté aux banques plus de 1000 milliards d’euros à 3 ans et avec un taux d'intérêt de 1%.

Selon Alain Beitone, Emmanuel Buisson-Fenet, Christine Dollo et Emmanuel le Masson (co-auteur.e.s de l'ouvrage Économie) les banques centrales ont tendance à combiner les 2 types d’interventions.


Moyenne des avis sur cet article :  2/5   (8 votes)




Réagissez à l'article

19 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 22 août 2022 08:40

    Allez ! Allez ! Achevez-moi ce dinosaure, il a fait le taf, transférer la richesse du vieux continent vers les pays barbares...

    « L’Europe, c’est la paix ! » « L’Europe, c’est la prospérité ! »

    Les cocus, colonne par deux, départ en chantant, en avant, marche !


    • Clark Kent Philippulus 22 août 2022 08:49

      « Christine Lagarde (ancienne directrice générale du F.M.I.) qui choisit quelle politique appliquer au sein de l’Eurosystème. »

      1. Avant d’être catapultée au FMI, Christine Lagarde a été de 1995 à 2002, membre du cercle de réflexion enter for Strategic and International Studies(CSIS), où elle coprésidait la commission Action États-Unis-UE-Pologne avec Zbigniew Brzeziński. Elle a aussi été ministre de l’Économie, des Finances et de l’Emploi (transformé ensuite en ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi) de 2007 à et a fait l’objet d’une enquête pour « complicité de faux » et « complicité de détournement de biens publics » au motif qu’elle se serait personnellement impliquée dans un processus qui comporterait « de nombreuses anomalies et irrégularités » dans l’affaire Tapie-Adidas pour lequel elle a été déclarée coupable de « négligence », mais dispensée de peine et de l’inscription de cette condamnation à son casier judiciaire, en raison de sa « personnalité » et de sa « réputation internationale » (sic). Il ne s’agit donc pas exactement d’une oie blanche, et ses actions ont toujours servi les intérêts des Etats-Unis où elle a étudié de 1974 à 1977 grâce à l’association American Field Service et où elle a été diplômée du lycée Holton-Arms School à Bethesda (Maryland), et effectue un stage au Capitole en tant qu’assistante parlementaire de William S. Cohen, représentant du Parti républicain du Maine, devenu ensuite secrétaire à la Défense de Bill Clinton.
      2. La politique qu’elle « choisit » d’appliquer est celle de la FED, la maison mère du système dollar-euro.
      3. Ce n’est même pas la FED qui détermine la stratégie financière de l’empire US, mais le lobby des banquiers privés. Les dettes des états ne sont d’ailleurs pas contractées auprès d’autres états ni de la banque centrale comme c’était possible en France avant la loi Pompidou, mais auprès de ces banques privées qui ont tout intérêt à enfoncer le bouchon.

      Tout ça pour dire que les « crises » ne sont pas des fléaux météorologique, mais des cycles mécanique permettant aux créanciers de faire éclater les bulles financières en ruinant les petits porteurs qui se font avoir à tous les coups, ce qui ne serait que le retour du bâton qu’ils ont donné pour se faire battre, mais surtout en renflouant leurs trésoreries avec ce qu’on appelle « inflation » qui n’est que la dévaluation des monnaies compensée par la hausse des prix au détriment des salariés-consommateurs.

      Alors, la BCE, pouêt-pouêt !


      • Clocel Clocel 22 août 2022 08:58

        @Philippulus

        T’emmerde pas... Dans cette mafia, tu trouveras personne « en ligne », il n’y a que des voyous et des psychopathes même chez le dernier des grouillots...


      • chantecler chantecler 22 août 2022 08:53

        Vos données remontent à 2020 ...

        De l’eau a coulé sous les ponts .

        D’autre part avec une économie mondialisée il serait bon de parler des balances commerciales ...

        Si vous augmentez la masse monétaire circulante quel impact sur la balance commerciale de notre pays qui n’est pas bien brillante surtout si vous prenez en compte l’importation nécessaire des sources d’énergie ; gaz , pétrole, (uranium) et matières premières ...

        Sur les marchés , c’est la flambée .

        Chacun est libre de penser que les M.P d’origine russe en sont absentes .

        Sauf que c’est faux et les sociétés de distribution se fichent bien de l’origine de ces M.P ...

        Guerre ou pas guerre , les affaires sont les affaires et l’inflation a bon dos .

        La preuve : le CAC 40 se porte bien .


        • Clark Kent Philippulus 22 août 2022 08:58

          @chantecler

          CUI BONO ?


        • chantecler chantecler 22 août 2022 09:07

          @Philippulus
          Bono cui cui .


        • tashrin 22 août 2022 09:53

          Le quantitative easing, c’est l’autre nom de la planche à billets

          Et vu qu’elle tourne à plein régime depuis plusieurs années, ben le résultat c’est l’inflation

          Si au moins on l’avait utilisée pour réaliser des investissements, corriger ce qui part en lambeaux, ou investir sur l’avenir... Mais non, juste pour boucher des trous et payer la piscine du dirigeant de pfizer... 

          C’est pas comme si on était pas au courant... 


          • Clark Kent Philippulus 22 août 2022 10:00

            @tashrin

            « payer la piscine du dirigeant de pfizer... » et les intérêts de la dette aux banques privées qui ne demandent qu’à nous endetter davantage, pour améliorer l’ordinaire. Pfizer est un rouage, pas le mécanisme lui-même.


          • tashrin 22 août 2022 10:26

            @Philippulus
            Tout à fait, c’etait un exemple parmi d’autres de notre saine gestion des priorités
            Pis bon, c’est pratique au fond. Ca permettra de justifier les mesure contraignantes à venir. La suisse commence déjà à preparer l’opinion à des coupures de jus de 12h/24 cet hiver, assorties de contraintes de déplacement pour éviter les pillages et assurer la sécurité. Lol


          • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 22 août 2022 10:29

            Ils fabriquent des crises pour mettre en place leurs solutions.

            « Ils » c’est le système du FMI, des banques centrales, avec la coopération des états et des institutions. Le reste c’est du vent ^^


            • Clocel Clocel 22 août 2022 10:34

              @bouffon(s) du roi

              Disons la cabale et n’en parlons plus...


            • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 22 août 2022 10:37

              @Clocel

              Ce n’est pas un complot, c’est dit et affiché (comme si les crises nous tombaient dessus d’on ne sait où, ni comment).


            • Clocel Clocel 22 août 2022 10:52

              @bouffon(s) du roi

              Lorsque tu disposes de tous les leviers, en premier lieu la création monétaire, tu peux te permettre de parader sous les projecteurs et d’humilier tes victimes, mais ce que nous vivons n’a jamais été débattu en assemblée ordinaire...


            • Lynwec 22 août 2022 11:38

              Crise économique....mon œil...

              https://nouveau-monde.ca/enquete-sur-la-loi-du-3-janvier-1973/

              Comment s’attribuer tous les pouvoirs en volant aux nations leur souveraineté monétaire ...

              Une fois que c’est fait, c’est reparti comme en 29... Crise organisée, faillites, rachats au cours le plus bas et gavages des mêmes...


              • sylvain sylvain 22 août 2022 21:55

                @Lynwec

                Une fois que c’est fait, c’est reparti comme en 29... Crise organisée, faillites, rachats au cours le plus bas et gavages des mêmes...

                et guerre mondiale quelques années plus tard . Effectivement, on a l’air d’y aller, mais en toute connaissance de cause cette fois

              • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 22 août 2022 17:46

                Peut-être faudra-t-il faire comme au Japon où l’on pousse les jeunes à consommer plus de boissons alcooliser pour faire entrer de l’argent frais dans les caisses de l’Etat déficitaire chronique


                • https://reseauinternational.net/tiens-un-imprevu-dans-le-nouvel-ordre-mondial/

                  Ainsi, pendant que la France continuait sa descente dans les absurdités macronesques habituelles sur le mode « Vite, vite, faisons venir à grand frais des pompiers étrangers au statut vaccinal inconnu pour ne surtout pas réintégrer les pompiers français non vaccinés », pendant que la situation internationale continuait de se dégrader à tous points de vue tant du côté de l’Asie que de l’Ukraine, et pendant que tout ceci se déroulait avec forces gros titres et fines analyses dans les médias grand public, une nouvelle fracassante passait totalement inaperçue.


                  • En France la violence des colles blanc n’est plus un secret .


                    • Parrhesia Parrhesia 24 août 2022 09:49

                      >>> La B.C.E. peut aussi appliquer la politique de qualitative easing qui consiste à fournir des liquidités à taux fixe en répondant favorablement à toutes les demandes des banques.<<<

                      Oui !

                      Mais c’est précisément ce qui ne va pas !!!

                      Pour être à la fois efficace et bénéfique, ce genre de financement (qui reste du domaine de la recette, ou pire, de la combine) ne devrait être accordé qu’à des banques de qualité, dans des conditions économiquement et humainement justifiées, par des autorités à la fois honnêtes, compétentes et socialement responsables.

                      Ce qui n’est apparemment pas le cas de la nébuleuse mondialiste et capitaliste-financiarisée qui tient, dans l’ombre, toutes les manettes occidentales.

                      Or, lorsque toutes les conditions ci-dessus ne sont pas remplies, cela donne... la situation mondiale actuelle, avec en contrepoint les situations particulières telles que celle de Bill Gates et consort !!!

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article

BCE


Palmarès



Publicité