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Accueil du site > Tribune Libre > Décryptage de la novlangue néolibérale (n° 2)

Décryptage de la novlangue néolibérale (n° 2)

Pour le néolibéralisme, il n’est pas une idéologie, car les idéologies, toujours employées au pluriel, ne peuvent être que socialisme, communisme, fascisme, nazisme, franquisme, salazarisme, etc. En fait, que des idéologies de gauche. Elles sont employées pour évoquer massacres, inefficacité économique, dictature. Est idéologique ce qui contribue à diminuer les revenus des plus riches. Mais, bien entendu, le néolibéralisme est une vraie idéologie qui a été conceptualisée par Walter Lippmann entre les années 1910 et 1930 avec ses concepts d’être humain inadapté aux marchés, de gouvernement invisible des experts, de manipulation des masses par la fabrique du consentement, etc. La première expérience néolibérale date de 1973 et du coup d’État du général Pinochet au Chili. Le néolibéralisme défini par l’école de Chicago de Milton Friedman a été imposé par la force. Lorsqu’en 1991, le mur de Berlin tombe en même temps que l’idéologie communiste soviétique, les politiques néolibérales s’imposent partout, y compris dans la communiste Chine.

Pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, toute idéologie développe sa novlangue destinée à rétrécir les capacités de penser autre chose que ce qu’elle promeut.

Cet article fait suite à un premier article de décryptage de la novlangue néolibérale.

Courage  : « vertu nécessaire pour s’attaquer aux classes pauvres ou moyennes qui, nul ne l’ignore, sont assistées, profiteuses, nanties et, surtout, privilégiées. À l’inverse, l’attaque des riches n’est pas courageuse mais doctrinaire, idéologique, irréaliste, suicidaire. » Anonyme

« Le consommateur est un être humain pourvu d’un organe nommé porte-monnaie. Le porte-monnaie contient un liquide appelé argent, avec lequel le consommateur nourrit sa femelle et sa progéniture. Tous les êtres humains n’ont pas un organe de la même grosseur, certains en ont un tout petit ou en sont dépourvus : on les appelle pauvres. Lorsque l’organe est gros, l’être humain s’appelle riche. Le jeu favori du consommateur est d’aller dans une grande tanière appelée magasin, où, contre son liquide, il troque des objets dont il bourre sa petite tanière. Comme le consommateur adore bourrer sa petite tanière, il ne devrait bientôt plus y avoir de place, pour lui, sa femelle et sa progéniture. Heureusement, le consommateur ne garde pas ces objets : il les casse, les brûle, les réduit en miettes, en eaux grasses, en gaz nauséabonds et nocifs, en bouillie ou en déjections, bref en immondices. On dit alors qu’il consomme.  » Anonyme

Démocratie  : au contraire de l'ultralibéralisme, l'Etat néolibéral est fort puisqu'il a pour mission d'organiser le marché libre et non faussé et d'éduquer, guider les individus à prendre les comportements adaptés aux besoins dudit marché. En effet, l’être humain est jugé incapable de comprendre la complexité du marché et de la disruption qu’il génère au sein de la société. Parce qu’il est ignorant et parce qu’il n’a pas le temps de prendre connaissance, tout accaparé qu’il est par son travail, ses loisirs et les contingences du quotidien, il n’a pas la capacité de réfléchir et de débattre sur l’organisation du pays. Par conséquent, ne pouvant pas remplir son rôle de citoyen, le peuple est vide de citoyens et ne peut donc être souverain. La souveraineté revient donc au gouvernement qui n’a plus de compte à rendre au peuple puisqu'il n'existe pas. Le seul rôle citoyen qu’on accorde à l’individu est de voter pour des élus qui sont eux-mêmes conseillés par un gouvernement invisible d’experts en psychologie comportementale (Mc Kinsey par exemple) qui ont pour rôle de conseiller le gouvernement visible sur l'agenda des réformes afin qu'il organise le marché libre et non faussé. Ces cabinets d’experts ont aussi pour mission d’adapter en douceur les individus aux besoins du marché par le nudge ou la fabrique au consentement inventée par Walter Lippmann, le théoricien du néolibéralisme.

Égalité  : en néolibéralisme, l’égalité c’est pas bien. « L’égalité serait tout d’abord synonyme d’uniformité. L’inégalité est alors défendue au nom du droit à la différence, au prix d’une double confusion, entre égalité et identité d’une part, entre inégalité et différence de l’autre. De surcroît, l’égalité serait synonyme d’inefficacité. En garantissant à chacun une égale condition sociale, elle démotiverait les individus et ruinerait les bases de l’émulation et de la concurrence. Elle serait donc contre-productive, tant pour l’individu que pour la collectivité. Les inégalités profiteraient en définitive à tout le monde, aussi bien aux perdants qu’aux gagnants. Telle est, par exemple, la position de Friedrich Hayek et de ses épigones. […] L’égalité serait synonyme de contrainte, d’aliénation de la liberté, notamment en portant atteinte au « libre fonctionnement du marché ». Elle conduirait inévitablement à ouvrir la voie aux pires enfers totalitaires.(Alain Bihr). La seule égalité qui vaille en néolibéralisme c’est « l’égalité des chances ». Gerhard Schröder en dit ceci : « Je ne pense plus souhaitable une société sans inégalités... Lorsque les sociaux-démocrates parlent d’égalité, ils devraient penser à l’égalité des chances et pas à l’égalité des résultats. » En effet, l’un des piliers du capitalisme est la concurrence pour que la main invisible d’Adam Smith harmonise le marché pour le meilleur des mondes, mais aussi parce qu’en néolibéralisme, la méritocratie, l’autre nom du darwinisme social, élimine les plus faibles pour ne garder que les plus forts. L’égalité des chances était une idée pétainiste chère à son élaborateur : « Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des « chances », données à tous les Français de prouver leur aptitude à servir... Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous ». « Certes, de nos jours, l’expression « égalité des chances » renvoie plus banalement à la conception libérale anti-égalitaire ou à sa variante dite sociale-libérale. Il n’en reste pas moins qu’elle permet de diluer et de dénaturer l’idée d’égalité, à la fois comme réalité et comme horizon. Car là où il y a égalité, par définition il n’y a pas besoin de chance ; et là où il y a chance, il n’y a pas égalité, mais hasard, gros lot ou lot de consolation... Le mot chance ne renvoie-t-il pas au monde de la loterie, un monde où l’on parie ? Un monde où quelques-uns gagnent... et où la plupart perdent ? » (Alain Bihr). En néolibéralisme, ce qui est bien, c’est l’inégalité. Ce qui est certain, c’est que le monde néolibéral est criant d’inégalités à tous les étages, et si le monde s’en porte mal, l’essentiel est que le marché s’en porte bien.

L’employabilité nous est présentée comme « la capacité d'évoluer de façon autonome à l'intérieur du marché du travail, de façon à réaliser, de manière durable, par l'emploi, le potentiel qu'on a en soi ». En néolibéralisme cette employabilité exige servilité et concurrence pour s’adapter parfaitement aux besoins du marché. Mais alors, comment croire qu’il soit possible de réaliser le potentiel qu’on a en soi puisque le marché est le donneur d’ordre et que ses exigences sont uniquement dirigées par son intérêt et non celui de l’employé ? A moins que le potentiel qu’on a en soi, soit celui d’être le plus fort dans la concurrence. En fait, c’est bien cela : selon l’école néolibérale, développer le potentiel qu’on a en soi s’apprend dès le plus jeune âge par la mise en compétition avec ses camarades selon le principe de la lutte pour la vie pour l’élimination des moins aptes et la survie des plus aptes.

Flexibilité : au sens propre, ce qui est souple, ce qui se plie aisément. Au sens moral, docile, souple, obéissant, se soumettant à toutes les adaptations, à toutes les conditions de travail ou de salaire. Pour le Robert historique de la langue française, le terme correspond aux dogmes du libéralisme économique. Pour bien le comprendre dans ce sens, il ne faut pas le prendre dans son acception positive (ce qui est flexible étant gracieux, pratique, utile), mais dans son acception négative – l’intendant qui se courbe jusqu’à terre devant le satrape, l’esclave devant le maître, l’obséquieux devant le patron. La flexibilité est l’une des conditions de l’employabilité.

Marchés : autre nom de Dieu. Il ne faut pas perdre leur confiance en commettant des péchés, le premier étant de les nier. Ils sont la seule forme d’existence, contrairement à la démocratie, qui n’est qu’épiphénomène. Autre nom des marchés : les investisseurs. Lieu de culte : la Bourse. Dans le capitalisme libéral ou non, c’est aux individus de s’adapter aux marchés et non l’inverse. En néolibéralisme, l’être humain ayant du retard sur l’évolution commet des fautes qui dérèglent les marchés et rendent la main invisible d’Adam Smith inopérante. À moins qu’on l’éduque. C’est tout le travail de nos cabinets d’experts qui ont réussi à nous faire accepter l’auto-attestation de sortie d’une heure alors même que sans en nous rendre compte, nous auto-attestions notre consentement à 23 heures d’enfermement.

Modernité : dernier avatar d’un concept connu également par les verbes et expressions restructurer, rationaliser, dégraisser, présenter un plan social ou un plan de sauvegarde de l’emploi et qui ne signifient rien d’autre que licencier, jeter les gens à la rue, tailler dans les effectifs. Mais on n’est plus aussi grossier : on est moderne.

Mondialisation : processus par lequel un maximum de richesse est concentré en un minimum de mains, au détriment d’un maximum de gens. Mondialiser, c’est agrandir le gâteau plutôt que partager les richesses : à l’issue de la mondialisation le riche a droit à deux louches de caviar au lieu d’une, le pauvre à deux épluchures de pomme de terre plutôt qu’à une de carotte. En néolibéralisme, la mondialisation est centrale, car elle met tous les pays, qu’ils soient extrêmement pauvres ou extrêmement riches ou des entreprises petites ou très grandes en compétition les uns avec les autres avec les conséquences qu’on peut deviner. Et pourtant, la mondialisation est partout (ou presque). Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsqu’un pays est exsangue, il fait appel aux institutions issues des accords de Bretton Woods. Celles-ci s’appellent le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et constituent les courroies de transmission des politiques néolibérales. Celles-ci vont l’aider en contrepartie de la mise en place d’un certain nombre de mesures : la libéralisation de son économie ; la réduction des dépenses de l’État qui doit se traduire par la fermeture de services publics ; la privatisation d’un certain nombre d’entreprises publiques ; la dévaluation de la monnaie qui rend immédiatement tous les produits d’importation beaucoup plus chers en face de salaires qui perdent leur valeur ; la réorientation de l’économie nationale vers les exportations : mesure par laquelle, inéluctablement, le pays pauvre augmente sa dette de manière faramineuse ; la vérité des prix qui interdit toute subvention aux produits de première nécessité, au logement ou à la santé par exemple ; la libéralisation des investissements et la vérité des salaires qui consiste à délocaliser dans le pays des entreprises issus des pays riches et de faire glisser les salaires vers le bas et licencier les détenteurs de hauts salaires.


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10 réactions à cet article    


  • Attila Attila 22 octobre 2022 23:39

    Vous avez raison, le néolibéralisme est bien une idéologie.

    Une des meilleures descriptions du néolibéralisme se trouve dans le célèbre livre de Naomi Klein, économiste canadienne :

    « La stratégie du choc ».

    Elle y montre comment les puissances de l’Argent utilisent les catastrophes pour mettre en œuvre des mesures néolibérales pendant que les populations sous le choc ne peuvent pas réagir.

    L’application du néolibéralisme abouti toujours à ce que les plus riches s’enrichissent et les plus pauvres s’appauvrissent.

    .


    • chantecler chantecler 23 octobre 2022 07:17

      Quand je lis sur les frontons de nos édifices publics :

      « Liberté ,Egalité , Fraternité » , concepts qui représentent soi disant la République , j’ai plus qu’ un doute .

      Apparemment le néolibéralisme ne colle pas avec ce cadre .

      La fameuse liberté dans ce système néolibéral est la liberté du renard dans un poulailler .

      Et ce renard s’est débrouillé pour avoir tous les droits , tous les pouvoirs , en transformant la population en volaille .


      • Clark Kent Clark Kent 23 octobre 2022 09:25

        « Ultralibéralisme » (capitalisme sauvage) est le mot utilisé pour désigner l’épouvantail fantasmé par la gauche pour masquer le fait qu’elle a toujours mené une politique « néolibérale » (capitalisme « régulé »), comme la droite quand elle est au pouvoir.

        Quand des projets correspondant à ce fantasme émergent dans la réalité, ils ne font pas long feu, la droite et la gauche s’entendent pour neutraliser ceux qui les portent pour ne pas sombrer avec le navire. Liz Truss vient d’en faire les frais. Les Anglais ont encore en mémoire le Titanic « insubmersible ».

        Et on peut continuer comme ça à se passer le témoin entre bonnets blancs et blancs bonnets.


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 24 octobre 2022 10:52

          @Clark Kent
           
           ’’une politique « néolibérale » (capitalisme « régulé »), comme la droite quand elle est au pouvoir.’’
            >
           Capitalisme régulé utilisé en lieu et place de néolibéralisme est amha un euphémisme qui cache le corporatisme lequel est un autre nom du fascisme, comme on a pu le voir avec le covidélire et les milliards engrangés par Big Pharma.

          « Le Fascisme devrait plutôt être appelé Corporatisme, puisqu’il s’agit en fait de l’intégration des pouvoirs de l’État et des pouvoirs du marché. » Mussolinini, un qui touchait sa bille en la matière, et qui a été pendu par les pieds je crois (Mise en direction de qui vous savez ...).


        • Adèle Coupechoux 23 octobre 2022 09:50

          Le marché n’est en effet rien d’autre qu’une dictature. 

          Même la pauvreté, la maladie y sont soumises. Parce que le marché les rend rentables. 


          • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 24 octobre 2022 11:01

            @Adèle Coupechoux
             
             ’’ Le marché n’est en effet rien d’autre qu’une dictature.’’
              > Cela est vrai quand tout (*) est marchandisé.
             
             Lire à ce sujet :
             
            Les élites néolibérales ne veulent plus transiger avec le corps social par Romaric Godin :
            « Ce que j’ai essayé de montrer, c’est quelle était la nature du néolibéralisme, qui est souvent mélangée avec d’autres notions par les milieux militants, notamment l’ultra-libéralisme ou simplement le libéralisme etc. Or il me semblait quand même que le moment actuel, enfin depuis 40 à 50 ans, avait une particularité par rapport à ce qu’on a pu connaître dans d’autres phases du capitalisme, notamment avant la crise de 1929 ou au XIXe siècle, qui étaient aussi des moments très libéraux. Mais la grande différence par rapport à ces moments-là, la caractéristique du néolibéralisme, c’est qu’on a, au niveau mondial, un mode de gestion du capitalisme qui s’appuie sur un État au service du capital contre le travail.
            « On peut ainsi définir le néolibéralisme non pas uniquement comme un ensemble de théories, ou comme une théorie cohérente, mais plutôt comme un mode de gestion du capitalisme, comme un paradigme dominant qui trouve dans chaque économie particulière un mode d’inscription propre, mais qui relie l’ensemble des capitalismes nationaux entre eux dans un même ensemble. On a eu après la crise de 1929 un autre paradigme plutôt keynésien-fordiste, et maintenant on est passés au paradigme néolibéral qui lui-même, depuis 2008, est entré dans une phase de crise.
            « Ce néolibéralisme se définit donc par la prise en compte de l’État. La grande leçon de la pensée autrichienne, de Hayek et Mises, c’est de dire que le marché est le lieu de la justice – là-dessus il n’y a pas de doute – mais que si on le laisse aller tout seul, il crée des excès, il crée du chaos. On a donc besoin de la puissance publique pour, d’une part, encadrer le marché, et d’autre part le développer pour que toutes les sphères de la société soient marchandisées, puisque ce marché reste, une fois qu’il est encadré, le porteur de la justice. Cette idée a été beaucoup développée par les ordo-libéraux allemands, plus encore que par les Autrichiens : l’État doit être au service de la marchandisation du monde et, dans le cadre du marché, du capital contre le travail puisque le travail n’est qu’une matière première au service du marché.
             On est plutôt dans une réorganisation des moyens de l’État au profit du capital et au détriment du monde du travail.
             »
             
             
            (*) y compris et surtout la santé, comme on l’a vu avec le covidélire.


          • Adèle Coupechoux 23 octobre 2022 09:59

            Asséner que le néolibéralisme n’existe pas va de paire avec « essayez donc la dictature ».


            • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 24 octobre 2022 10:51

              ’’Est idéologique ce qui contribue à diminuer les revenus des plus riches.’’

                > Cette définition entre autres, aurait trouvé sa place dans l’excellent dictionnaire de Jean-Louis Fournier : Les mots des riches, les mots des pauvres

              lequel Fournier aurait également pu noter : « Communauté » est un mot de pauvres, « Réseaux » est un mot de riches.

               

              Le pauvre qui adopte le vocabulaire des riches pour faire chic

              et le citoyen qui use du vocabulaire néolibéral pour faire bien pensant, le feront bientôt comme Mr Jourdain : naturellement, en vertu du principe énoncé par Pascal : « faites semblant de croire et bientôt vous croirez. »

              Ils seront alors tôt ou tard affectés à leur insu du syndrome du larbin.

               

              À Tout hasard pour ceux que ça intéresse, je signale ce petit article publié en 2008 :

               La novlangue néolibérale, ou la rhétorique du fétichisme capitaliste

              Chapeau : « Cet ouvrage d’Alain Bihr paru récemment vise, selon les propres mots de ce professeur de sociologie à l’université de Franche-Comté, ’’ à établir dans quelle mesure le discours néolibéral qui règne aujourd’hui en maître dans toutes les sphères de la société, ressortit à la catégorie orwellienne de la novlangue ’’ ».


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 24 octobre 2022 20:33

                @Francis, agnotologue
                J’avais utilisé dans mon premier exercice de décryptage, il y a quelques jours, des passages d’Alain Bihr. C’est d’ailleurs en découvrant ce livre que j’ai eu envie de me lancé dans cette petite série. Un 3e est déjà en préparation. J’y vais à petites doses. 


              • Vivre est un village Vivre est un village 6 octobre 2023 09:37

                Mondialisation : processus par lequel un maximum de richesse est concentré en un minimum de mains, au détriment d’un maximum de gens. Mondialiser, c’est agrandir le gâteau plutôt que partager les richesses : à l’issue de la mondialisation le riche a droit à deux louches de caviar au lieu d’une, le pauvre à deux épluchures de pomme de terre plutôt qu’à une de carotte. En néolibéralisme, la mondialisation est centrale, car elle met tous les pays, qu’ils soient extrêmement pauvres ou extrêmement riches ou des entreprises petites ou très grandes en compétition les uns avec les autres avec les conséquences qu’on peut deviner. Et pourtant, la mondialisation est partout (ou presque). Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsqu’un pays est exsangue, il fait appel aux institutions issues des accords de Bretton Woods. Celles-ci s’appellent le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et constituent les courroies de transmission des politiques néolibérales. Celles-ci vont l’aider en contrepartie de la mise en place d’un certain nombre de mesures : la libéralisation de son économie ; la réduction des dépenses de l’État qui doit se traduire par la fermeture de services publics ; la privatisation d’un certain nombre d’entreprises publiques ; la dévaluation de la monnaie qui rend immédiatement tous les produits d’importation beaucoup plus chers en face de salaires qui perdent leur valeur ; la réorientation de l’économie nationale vers les exportations : mesure par laquelle, inéluctablement, le pays pauvre augmente sa dette de manière faramineuse ; la vérité des prix qui interdit toute subvention aux produits de première nécessité, au logement ou à la santé par exemple ; la libéralisation des investissements et la vérité des salaires qui consiste à délocaliser dans le pays des entreprises issus des pays riches et de faire glisser les salaires vers le bas et licencier les détenteurs de hauts salaires.

                La fermeture de Flextronics affecte Laval

                Le sous-traitant électronique Flextronics, basé à Singapour, a fermé le 31 décembre 2005 son usine de Laval, donnant congé à ses 503 salariés. L’usine, vendue en 2001 par Alcatel (elle comp-tait alors 830 salariés), a été déstabilisée par la perte de son principal client, la coentreprise franco-chinoise TCL Alcatel Mobile Phones, spécialisée dans les terminaux téléphoniques mobiles. Cette dernière représentait près de 50 % de la charge, bien que Flextronics Laval ait engagé une diversification dans d’autres secteurs avec des clients comme Thales, Thales Avionics, Blaupunkt ou Nortel. Cette disparition a fragilisé des sous-traitants, dont Geodis Logistics Ouest qui a supprimé 228 emplois. La reprise du site de Flextronics, avec 90 de ses salariés, par Cofidur a un peu atténué ce coup dur pour l’économie locale. Toutefois, le chef-lieu mayennais s’est ouvert des perspectives comme la reconstruction de l’usine Mann + Hummel, un équipementier automobile, et l’implantation du centre d’appels Virgin Mobile.

                https://www.usinenouvelle.com/article/la-fermeture-de-flextronics-affecte-laval.N52627

                A bientôt.
                Amitié.

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