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Feng-Hsiung Hsu L’homme qui a battu Kasparov sans vraiment savoir jouer aux échecs

 

La véritable histoire de l'étudiant chinois qui a fini par vaincre le champion du monde et qui a révolutionné le monde moderne avec son ordinateur Deep Blue

Feng-Hsiung Hsu L'homme qui a battu Kasparov sans vraiment savoir jouer aux échecs Un milliard de personnes avait suivi de par le globe la bataille ultime, un match de boxe "poids lourds de la pensée" entre le champion du jeu d'échecs Garry Kasparov, symbole absolu de l'intelligence humaine, et une armoire remplie d'électronique, froide et sans âme, programmée par un étudiant chinois. L'issue du combat ne faisait guère de doutes : l'Homme allait gagner une fois de plus et renvoyer la machine Deep Blue au rayon "Quincaillerie", département qu'elle n'aurait jamais dû quitter, et humilier définitivement IBM.

Mais en ce 11 mai 1997, pour la première fois dans l'Histoire de l'Humanité et depuis la maîtrise absolue de l'écriture et du calcul, une machine conçue pour "penser stratégie" allait écraser le meilleur joueur du monde, Kasparov lui-même. A partir de ce jour, qui est aussi important que celui où l'Homme a marché sur la Lune, l'Humanité a découvert, effrayée, qu'elle était désormais en présence d'une nouvelle race, un vrai concurrent, potentiellement dangereux, exactement comme dans le film 2001 Odyssée de l'Espace ou comme dans Blade Runner où des machines ont fini par prendre le contrôle des opérations sur l'homme.

C'est cette histoire incroyable, irréelle, surhumaine, un véritable "remake" électronique de l'ancien récit biblique David contre Goliath qui est racontée ici par Feng Hsiung Hsu, celui-là même qui a écrit le code avec son équipe, fabriqué et assemblé toutes les pièces de cette machine mythique d'IBM et qui allait ouvrir "LA" nouvelle Ere, celle où les circuits imprimés se sont progressivement mis à penser, puis à remplacer hommes et femmes dans les entreprises. En 1997, le Deep Blue d'IBM (un RS-6000, capable d'examiner 200 millions de positions à la seconde) avait la taille d'une grande armoire normande.

Aujourd'hui, les mêmes puissances de "réflexion" et de calcul tiennent sur une puce à peine de la taille d'un ongle dans votre smartphone ! Imitant Dieu qui a fabriqué Adam et Eve, les enfants de ces derniers ont, à leur tour, réussi à fabriquer toute une série de "Deep Blue", des êtres/machines pour le moment assexués, mais déjà capables d'analyse et qui n'ont aucun besoin impérieux, hormis une alimentation électrique.

Ce livre retrace cette aventure extraordinaire de l'Humanité. Au delà de l'aventure intellectuelle, philosophique et industrielle, ce livre montre également que dans les combats du style David et Goliath (un total inconnu abattant une sommité par l'intelligence et non par la seule force), seules la passion et la détermination permettent, de défaite en défaite, d'arriver finalement à la grande victoire.

 


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7 réactions à cet article    


  • Astrolabe Astrolabe 5 novembre 2022 18:23

    Il a fallu atteindre 20 ans de plus pour que la machine gagne contre le meilleur joueur de Go !

    Avoir un accès rapide à toute la bibliothèque de coups du joueur ou d’autres parties de grands maitres donnent un avantage à l’I.A.

    De plus, parfois l’humain craque et couche son roi alors que la partie n’était finalement pas perdue logiquement.

    Pour finir, ce grand jeu que sont les échecs contient plus de parties possibles que le nombre total d’atomes dans tout l’univers, comme l’a démontré Shannon

    Ce nombre est encore très inférieur aux possibilités du jeu de go, qui malgré des règles plus simples, offre des possibilités de l’ordre (très approximatif) de 10600. Ceci est principalement dû au fait que le plateau de go est bien plus étendu, que la plupart des coups sont légaux et souvent plausibles.


    • Astrolabe Astrolabe 5 novembre 2022 18:29

      lire : 10 puissance 600 et non 10600


    • Wladimir 5 novembre 2022 18:48

      @Astrolabe
      Ce chiffre est très contestable car si on tient compte des parties déjà jouées en 2022 et d’un certain nombre de finales théoriques , beaucoup de parties sont supprimées . Petit exemple 1.f4 e5 2.g4 Dh4x . Partie déjà terminée . Toute suite autre que 2. ... Dh4x est débile même si beaucoup de débutants pourraient continuer autrement ne l’ayant pas vu . Mais il ne s’agit plus de partie intelligente . J’ai pris un exemple simpliste . Mais il y en a un grand nombre plus élaborés . Et il y a une théorie des finales avec laquelle , en se limtant aux finales abordables par un joueur moyen , le nombre de parties se limite considérablement . Même pour un joueur moyen , la partie est gagnée ou perdue alors qu’il faudrait encore au moins 15 coups pour parvenir au mat . 


    • Wladimir 5 novembre 2022 18:26

      Ce qui fait la valeur d’un être humain , ce n’est pas du tout sa force cérébrale , son intelligence , ses capacités de calcul , sa raison qui sont du domaine du corps ... mais ce qui est-au-dessus de ce corps , l’âme avec notamment les sentiments et ses aspirations élevées . 

      Donc la supériorité de la machine ramène à l’humilité ceux qui croient que l’intelligence est une supériorité définitive de l’homme . Kasparov est réputé formidable joueur d’échecs ... mais pas pour sa sagesse ! Kasparov grand-maitre des échecs ... un grand-maitre de sagesse , c’est infiniment mieux .


      • Tolzan Tolzan 5 novembre 2022 22:07

        Bien sûr, un être humain peut programmer un ordinateur qui réussira à le battre. Exemples : les échecs, le jeu de Go, le poker, etc. Dans ces cas, l’ordinateur gagne sur un problème particulier.

        Ensuite, l’homme peut créer un programme de traduction automatique... un programme de reconnaissance de forme, de calcul de la structure d’un pont... de prédiction météo, etc ... et chaque fois l’ordinateur programmé par l’homme devient capable de produire des résultats qui vont surpasser ceux que pourrait produire tout seul son créateur.

        Mais, dans cette approche, si on considère un problème nouveau... et si l’ordinateur n’est pas programmé, il ne produira RIEN !

        Tout le problème est de doter l’ordinateur de capacités d’abstraction pour qu’il définisse des problématiques nouvelles (c’est-à-dire qu’il SORTE DE SES PROPRES REGLES ET DE SA BASE DE CONNAISSANCES construite par l’homme ou qu’il aurait étoffée par ses propres expériences stockées dans sa mémoire.

        Il faudrait aussi que l’ordinateur soit en mesure ,TOUT SEUL de construire un algorithme adapté à la problématique considérée. C’est une partie très complexe de la programmation et pour le moment, je ne crois pas qu’il y ait de solution systématique. C’est finalement le challenge central de l’intelligence artificielle. . Il faudrait munir l’ordinateur d’un algorithme pour écrire des algorithmes ! ! 

        On pourrait aussi utiliser une des bibliothèques existantes qui proposent des algorithmes clef en main pour résoudre les principales classes de problèmes mathématiques identifiés !

         Wouah. allez, au boulot !!!!!!!!!!!!!!!!!!



        • Le Gueux Le Gueux Républicain 7 novembre 2022 17:25

          @Tolzan
          C’est l’objet de l’excellent livre de SciFi de Rayer :

          https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Lendemain_de_la_machine


        • velosolex velosolex 7 novembre 2022 10:41

          Aucune machine ne sera assez maline pour foutre un coup de pied dans l’échiquier si la partie tourne mal. C’est en cela que l’homme est supérieur. 

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