L’oiseau est libéré
Dmitry Medvedev, ancien Président de la Fédération de Russie et actuel Vice-Président du Conseil de sécurité, ne pouvait s’empêcher de placer cette boutade au café du commerce planétaire « Twitter » : « Bonne chance, Elon Musk. Surmonter la dictature idéologique et les préjugés politiques ne sera pas une sinécure. Mais, sortez de cette affaire « Starlink » en Ukraine !
En effet, à la demande du gouvernement ukrainien, le fournisseur d’accès à internet par minisatellites « Starlink », une filiale de « SpaceX », y marque sa présence dès le 26 février 2022, deux jours après l’invasion russe, dans le but de rétablir les connexions internet, détruites par l’armée russe. (1)
Actuellement près de 10'000 terminaux « Dishy McFlatface », installés sur le territoire de l’Ukraine, captent les ondes des minisatellites « Starlink », placés en orbite terrestre basse par le lanceur spatial « Falcon 9 » de la maison « SpaceX », remplaçant les câbles fibre optique, tranchés par l’armée russe. Outre la contribution du généreux mécène sud-africain et de nombreux autres volontaires, l’opération est financée par les gouvernements français, polonais et naturellement américain, par l’intermédiaire de la célèbre agence « pour la paix et les changements de régime dans le monde » USAID, qui a également fait ses preuves au Venezuela. (2)
Elon Musk qui, à l’instar de son pendant Bill Gates, le pape de la vaccination, est né avec une cuillère d’argent dans la bouche, entretien, dès son plus jeune âge, des contacts privilégiés avec les responsables de la NASA, « National Aeronautics and Space Administration », l’agence fédérale pour le programme spatial civil, notamment avec son ancien administrateur, l’ingénieur aérospatial Michael Griffin, un peu comme le fondateur de Microsoft entretenait des liens privilégiés avec l’entreprise IBM.
Soucieux de « réduire la fraction numérique dans des zones peu peuplées » sa société « SpaceX » a d’ores et déjà déposée une demande, le 7 octobre 2019, auprès de l’Union internationale de télécommunication UIT, une agence des Nations Unies, située à Genève, d’en construire 30'000 unités supplémentaires ce qui ne manque pas d’inquiéter les spécialistes qui craignent d’importantes carambolages dans l’atmosphère terrestre.
Selon les estimations du ministre ukrainien de la transition numérique 10'000 terminaux permettent actuellement à 150'000 ukrainiens de rester online, ce qui laisse à penser que le but de l’opération est plutôt d’ordre militaire que civil et humanitaire, comme le célèbre milliardaire tente de nous faire croire. En réalité, grâce à la technologie de « Starlink », le conflit a pris un tournant décisif en défaveur de l’armée russe, devenant même la pierre angulaire de l’artillerie ukrainienne. (3) 5 :27 – 8 :22
Elle avait également permis au célèbre « bataillon Azov », une unité spéciale de l’armée ukrainienne dont l’idéologie s’inspire du Nazisme (Figaro), piégée dans les souterrains de l’usine métallurgique « Azovstal » à Marioupol de poster des vidéos de propagande sur internet. Pour la petite histoire, en 2015 le Congrès américain avait certes tenté d’ajouter une disposition expresse dans la loi, permettant de fournir de l’aide miliaire à l’Ukraine, disposition ayant eu pour but d’exclure les combattants du « bataillon Azov » en tant que bénéficiaires, mais le Pentagone n’en avait pas voulu.
En tout cas, un de ses directeurs, Dave Tremper, responsable pour la guerre électronique, n’a pas assez de mots élogieux pour le programme « SpaceX » en déclarant : La façon dont les forces ukrainiennes ont réussi à rester connectées au réseau me fait monter les larmes aux yeux. (4)
La guerre en Ukraine n’est pas la pierre de touche de la technologie « Starlink ». La société du milliardaire sud-africain reçoit régulièrement des contrats juteux de la part du Pentagone depuis fort longtemps, que ce soit pour le lancement de satellites d’espionnage, la guerre par l’intermédiaire de drones ou d’autres opérations de guerre téléguidées. En 2018, le lanceur spatial « Falcon 9 » fut choisi pour le lancement en orbite d’un système GPS, fabriqué par Lockheed Martin, un contrat du Pentagone d’une valeur de 500 millions USD, sans mentionner d’autres commandes de la part de US Air Force et NRO « National Reconnaissance Office », une des 17 agences de renseignement, de lancement de satellites, munis de dispositifs de repérage, également utilisés par la CIA et la NSA. (1)
L’ancien inspecteur en désarmement, Scott Ritter, membre de la commission spéciale des Nations Unies, chargée de désarmer l’Iraq, démissionnaire en 1998 après avoir accusé l’administration du Président Bill Clinton de saboter le travail de la commission, répond au tweet du sémillant milliardaire, suite à sa prise de contrôle du réseau social de microblogs « Twitter » : « The bird is free » par une saillie douce-amère sur son blog sur la plateforme « Substack » « Scott Ritter Extra » sous le titre « Meet the boss, same old boss ». (5)
« Il n’y a pas d’enjeu plus crucial actuellement que celui de la paix ou la guerre. Dans ce contexte, le conflit en Ukraine représente une menace réelle pour la paix et la sécurité internationale voir le potentiel d’une guerre nucléaire. »
« Le 5 avril dernier j’ai publié le tweet suivant : » La police ukrainienne a commis des crimes contre l’humanité à Bucha » étayant mes allégations de façon détaillée. »
« Le 6 avril j’ai reçu un message de « Twitter » m’informant que mon compte avait été suspendu pour violation des règles « Twitter » contre le harcèlement sur internet. »
« Après avoir suivi la procédure d’appel, citant mon argumentaire, j’avais reçu un nouveau message de la part de « Twitter », stipulant que mon compte n’enfreignait pas les règles et sera donc réinstallé. »
« Trois jours plus tard, le 9 avril, « Twitter » sort l’artillerie lourde et suspend mon compte de façon permanente pour un autre tweet, antérieur à celui du 6 avril, date de la première suspension, mentionnant les événements de « Bucha ». »
« Sur mon intervention répétée « Twitter » répond qu’a apparemment le premier « incident » s’était ajouté au deuxième et que l’équipe allait reconsidérer le cas et si j’avais d’autres éléments à fournir, ils seraient reconnaissants de les recevoir et qu’ils apprécieraient mon aide. Je n’ai jamais eu de feedback de la part de « Twitter » et mon compte reste suspendu. »
« Apprenant, le 28 octobre dernier, la prise de contrôle définitive de « Twitter » par Elon Musk, je ne pouvais m’empêcher de faire un test via un nouveau compte, utilisant mon vrai nom, envoyant le message « Test, test, test, « Bucha » était un crime de guerre commis par l’Ukraine Test, test, test. Ce compte est en violation des règles » Twitter » qui interdisent aux personnes « bannies » d’ouvrir d’autres comptes. »
Elon Musk : « Des comptes suspendus pour des violations mineures et raisons douteuses seront libérés de la prison « Twitter ». Nous établirons un conseil de modération, englobant une diversité d’opinions de de points de vue. Aucune décision concernant les comptes suspendus sera prise avant son instauration. »
Deux heures plus tard, Elon Musk : « Nous n’avons pas changé la politique de modération. »
« Sans surprise, le lendemain quand j’essayais d’écrire un nouveau « tweet » je reçus le message familier : Votre compte est suspendu. »
Est-il libre, l’oiseau ?
(5) Meet the New Boss…Same as the Old Boss - Scott Ritter Extra
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