49-3 : L’instrument d’une guerre de classes qui ne dit pas son nom

@titi
Pour ma part, j’ai toute une série de mesure à proposer. D’ailleurs ce sont effectivement les mesures proposées par l’AGIMO dans son programme de défense des travailleurs. Je fais donc un copier/coller :

Programme de défense des travailleurs proposé par l’AGIMO

• Retrait de la réforme des retraites.
• Augmentation immédiate de 200 euros pour toutes les retraites.
• Une seule école pour tous : l’école laïque. Nous demandons l’adoption, comme première réforme de l’enseignement, de la loi Savary qui avait été refusée par Mitterrand.
• La suppression des camps de rétention. Les règles françaises pour les migrants ne doivent pas être plus répressives que celles des anglais. Les migrants ne devraient pas chercher à n’importe quel prix à passer en Angleterre. Si nécessaire, la France devra quitter l’espace Schengen.
• Indemnisation pour les manifestants estropiés notamment lors des manifestations des gilets-jaunes. Amnistie pour tous les manifestants condamnés. Remboursement des amendes.
• Suppression des forces de polices compromises dans la répression et les brutalités contre les manifestants. Remplacement par des brigades de sécurité composées de civils volontaires. Celles-ci seront placées sous l’autorité des représentants des travailleurs.
• Répudiation de la dette. Nous ne devons rien.
• Nationalisation sans indemnités ni rachat de tous les grands médias (télés, radios, journaux, revues) qui sont dans les mains d’une dizaine de milliardaires.
• Réforme de toutes les règles concernant l’information en s’inspirant du programme du CNR et de ce qui a été acquis en Argentine mais en allant beaucoup plus loin pour en finir avec les dogmes imposés et le système de pensée unique, garantir la liberté d’expression et la possibilité pour chaque courant d’avoir des canaux d’information en respectant des règles de proportionnalité et d’équité.
• Abrogation de toutes les lois liberticides notamment celles de Macron :
  • • La loi n° 2017-1510 du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.
    • La loi asile et immigration du 10 septembre 2018.
    • La loi dite anticasseurs publiée au J.O. le 10 avril 2019.
    • La loi « sécurité globale ».
• Réforme fiscale : Suppression de la CSG. Création d’un impôt sur les dividendes (Faire payer les capitalistes et non pas les salariés). Plus forte progressivité pour les impôts sur le revenu (Suppression du système par tranches. Un simple pourcentage d’autant plus élevé que le revenu est élevé). Impôts sur la fortune avec forte progressivité (même principe de calcul). 6 taux de TVA : 0% pour les produits de première nécessité, taux réduit de 5%, taux intermédiaire de 10%, taux normal de 20%, taux pour produits de luxe de 35%, taux pour produits de grand luxe de 50%.
• Ouvrez les livres de compte ! Les travailleurs disent : « Nous n’avons rien à cacher. Faites comme nous ! ». Arrêtez les truandages, les cahuzaqueries, la fraude fiscale ! Les escrocs en prison !
• Retour à l’échelle mobile des salaires qui existait avant Mitterrand. Il faut un rattrapage systématique des salaires indexé sur l’augmentation du coût de la vie.
• Sortie de l’OTAN. Sortie de l’UE. Retour en France de tous les militaires français en opération dans des pays étrangers. Il faut, en toute transparence, fournir des armes à la résistance ukrainienne et non pas aux puissances capitalistes qui les utilisent contre des peuples opprimés (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, dictature du Tchad…).
• Expropriation et nationalisation sans indemnités ni rachats de toute entreprise qui ferme avec reprise de la production sous le contrôle des travailleurs.

@Lynwec
Il s’agit des seules propositions que doit faire une organisation qui affirme défendre les travailleurs. Dans le contexte actuel où il est possible que nous nous dirigions vers une grève générale, il n’est pas réaliste d’avoir une mobilisation contre Macron, les milliardaires, le système capitaliste, en pensant que les travailleurs vont s’en tenir à la seule réforme des retraites. Ce sont donc toutes les questions posées par ce programme de défense des travailleurs qui vont être mises en débat.

Par quelles formes pourront-elles être satisfaite ? Cette question se posera effectivement si on arrive à la grève générale c’est-à-dire au « rassemblement au grand jour des exploités contre les exploiteurs » c’est-à-dire (encore) au début classique de toute révolution. Ce sera aux travailleurs par la pratique de la vraie démocratie (le pouvoir du peuple) d’en décider.

Cette position est la seule qui puisse être tenue par une organisation qui se réclame de la classe ouvrière et n’a pas l’intention de la trahir.

@Jean Dugenêt
yesss

@Boogie_Five
C’est vrai que la question de savoir quand la population se révolte est intéressante

Elle l’est aussi pour la bourgeoisie, dans les années 80 on invoquait la théorie mathématique des catastrophes pour prévoir les ... basculements :)

Je me demande si les chercheurs d’aujourd’hui vont convoquer le Big data ou l’IA, ou les deux ? Si ca se trouve ils sont persuadés qu’une révolution est impossible.

En tout cas il y a une certitude : les grands mouvements victorieux sont plutôt en dehors des syndicats traditionnels et même contre eux, par exemple en 68

Je crois que c’était pareil en 2006 avec le CPE mais on peut pas comparer, on a gagné surtout parce que Sarkozy à saboté la réforme de Villepin en vue de 2007

En 2010 on a perdu sur la retraite à 62 ans, en 2023 l’intersyndicale n’a pas empêché le vote des 64 ans ...

Par contre en 2019 on a gagné sur la retraite à points alors que les syndicats étaient divisés !

M’enfin moi je dis ca je dis rien :)

@Ouam (Paria statutaire non vacciné)
« Vous parlez d’ou vous ? pour critiquer Macron !
 Vous n’avez pas voté pour lui comme 58% »

En effet je n’ai jamais voté pour Macron ni pour aucun candidat réactionnaire (défenseur du capitalisme).

J’ai déjà expliqué cela. D’ailleurs vous m’aviez déjà posé la question.

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bilan-de-l-election-presidentielle-241748

@Lynwec
"Réponse acceptable mais insuffisante car ce n’est pas dans l’urgence, au moment d’une révolte ou d’une révolution, qu’on peut définir un mode bien construit d’administration d’un pays« 

C’est pourtant bien ainsi que cela se passe toujours. Ce sont les révoltes et les révolutions qui font évoluer le monde et jamais les élections. Regardez en vous aidant par exemple de la Wikipédia, combien il y en a.

Voyez vous un régime politique changer par d’autres moyens. Je n’en connais aucun cas.

Quand il y a une révolte ou une révolution, le mode d’administration du pays n’est pas prédéfini. Ce qui se passe après les révoltes et les révolutions n’est pas souvent ce qui serait souhaitable. Beaucoup de révolutions sont avortées ou confisquées et ce sera toujours le cas si nous ne disposons pas d’un parti mondial de la révolution. Cela est connu de longue date. Depuis Marx nous savons qu’il faut une internationale révolutionnaire. Nous en sommes à la quatrième... »La crise de l’humanité se réduit à la crise de la direction du prolétariat". Cette internationale ne peut se construire que dans le combat des éléments les plus conscients au fil du déroulement de la lutte des classes.

C’est ce que nous essayons de faire avec l’AGIMO. C’est dans cette perspective que nous faisons nos propositions.

@Lynwec
Les philosophes du XVIIIème annonçaient par leur réflexion que des changements allaient arrivés. Leur mouvement était un signe avant coureur. Mais ce qui s’est passé n’avait nullement été préparé. On sortait d’une monarchie avec des rois en place pendant plus de 70 ans (à vérifier mais je pense que c’était le cas pour Louis XIV). Il était inimaginable pour eux qu’on puisse se passer d’un roi. Même Montesquieu dans le Livre des Lois envisage au plus une monarchie constitutionnelle. La république a été inventée dans le feu de l’action. Personne n’en avait fait auparavant un projet de société. Pourtant, les changements amenés par une révolution bourgeoise sont bien moindres que ceux que doit apporter une révolution prolétarienne. La bourgeoisie a déjà en grande partie le pouvoir économique dans les mains avant la révolution.

La préparation d’une révolution prolétarienne nécessite seulement un parti révolutionnaire mondial. Une internationale révolutionnaire. Il faudrait expliquer ce qu’est un parti révolutionnaire (section d’une internationale) suffisamment puissant pour permettre qu’une révolution prolétarienne aboutisse à une victoire. Un tel parti n’est pas nécessairement composé d’un très grand nombre de militants mais aucun cadre d’un tel parti de doit être compromis dans la politique politicienne des carriéristes de la politique. Il faudrait prendre des exemples comme la révolution russe de 1917 ou la révolution bolivienne de 1952 qui fut finalement un échec.

C’est le projet de l’AGIMO qui propose sur le plan international une fusion de trois organisations internationales existante et au plan national le rassemblement d’une avant-garde actuellement très insuffisante mais nous avons une stratégie pour aboutir. Il est certain que nous ne nous compromettrons pas dans la politique des carriéristes.

@Mozart
Je suis parfaitement lucide. Je sais que le monde qui vous satisfait mène l’humanité tout entière à sa perte. Nous n’avons pas d’autre choix pour la sauver que de passer à un système qui n’aura pas pour fondement la recherche du profit pour les capitalistes mais le bien-être et le mieux-être pour tous. Cela s’appelle le socialisme. Ce n’est pas parce que la voie qui y mène est jonchée d’obstacles avec bien des défaites que c’est utopique.

Regardez d’ailleurs comment est né votre monde que vous affectionnez tant. La république a été la réalisation d’un projet né au cours de la révolution de 1789-93. Or, il a fallu attendre la IIIème république pour que ces idées prennent réellement corps. Combien d’échec avant ? 2 monarchies très différentes, 2 empires, la commune de Paris écrasée dans le sang... Un siècle de combats avec de multiples échecs.

Alors il y aura encore probablement des échecs et des demi-réussites mais, je le répète, c’est la seule voir pour tenter de sauver l’humanité. L’autre voie c’est la troisième guerre mondiale. Il n’y aura pas de quatrième. Les derniers zombies ne vivront pas assez longtemps. Sans aller jusque là, ce qui vient de se passer en Irak, Afghanistan, Lybie, Syrie, tchéchénie... donne une idée de ce que nous promet le système capitaliste s’il perdure.

@Lynwec
Je ne pense pas avoir parler de révolution mondiale mais je vais le faire. J’ai parlé de la nécessité de construire une internationale révolutionnaire.

Je fais une première remarque à ce sujet avant même d’en expliquer la nécessité. Dans tout le mouvement ouvrier, il était admis par tous les cadres et les militants des organisations qu’une internationale était nécessaire. C’était le cas pour les anarchistes qui se réclamaient de la 1ère internationale. C’était le cas pour les socialistes dont le parti s’appelait la SFIO (Section française de l’Internationale Ouvrière). C’était le cas pour le PCF qui revendiquait sa participation à la IIIème internationale. C’était le cas aussi pour les trotskystes (4ème internationale). Avant 1960, et certainement même quelques années après, personne n’aurait osé créer une organisation franco-française avec la prétention de défendre la classe ouvrière. C’était une chose acquise pour tout le monde.

Pourtant les révolutions sont toujours au départ nationales. Mais, c’est largement prouvé par l’expérience, une révolution qui reste isolée dans un pays ne peut pas perdurer sainement. Elle sera vaincue ou elle dégénérera... Révolution et socialisme ne peuvent être se concevoir qu’au niveau international.

N’attendez pas une « description précise, honnête et détaillée préalablement disponible pour les peuples ». Qui pourrait se permettre de décider, pour les peuples ; avant un mouvement révolutionnaire de ce que 

devront faire les peuples ? C’est un paradoxe ou un non-sens. Ce sont les peuples qui font les révolutions et non pas les révolutionnaires. Les révolutionnaires ont un rôle particulier à jouer mais ils ne substituent pas au peuple. Personne ne peut décider à l’avance de ce que feront les peuples quand ils prendront leur destin en main.

@Mozart
Bonsoir,
Il serait plus rigoureux, quand vous faites référence à ce que j’ai écrit, que vous citiez exactement les termes que j’ai employés. Il suffit de faire un copier/coller.

Je ne vois pas en effet à quoi vous faites référence en écrivant :
— "Si je devais reprendre vos termes, le rêve de tout prolétaire est un rêve petit bourgeois, à savoir : travail/famille/maison/confort.« 
— »Et vous avez tort en disant que le monde évolue dans votre sens« 

Ce n’est pas pour réaliser des rêves que les prolétaires se mobilisent. C’est très concrètement pour se défendre quand ils sont attaqués par leur ennemi de classe qui veut toujours les exploiter davantage comme c’est le cas aujourd’hui. Je ne dis pas que le monde évolue dans un sens ou un autre. Je dis que nous sommes face à une alternative : Socialisme ou Barbarie. Le monde évolue vers la barbarie si le capitalisme perdure. Nous risquons très concrètement une troisième guerre mondiale qui, avec les armes atomiques, pourrait faire disparaître l’humanité. Il peut évoluer aussi plus calmement comme il vient de le faire en Afghanistan, en Irak, en Tchétchénie, en Syrie, en Libye... Êtes vous satisfait des magnifiques progrès dont jouissent les populations dans toute cette région du monde ?

Tout ce que vous trouvez à dire pour vanter les mérites du capitalisme c’est :
 » C’est ce dernier qui a été généré par des Henry Ford, des Thomas Edison, des Bill Gates... et qui permet tant de choses aujourd’hui« 

Il n’y a pas de quoi être fier et satisfait. Henry Ford a en effet amélioré la productivité avec le »travail à la chaîne« . C’est tout dire ! Bill Gates est un affairiste qui s’est imposé en micro-informatique, grâce à des techniques purement commerciales, avec un Système d’exploitation bien médiocre (MS-DOS). Il a alors cassé toute la créativité et l’inventivité de chercheurs qui avaient beaucoup mieux à proposer.

Les sciences et les techniques évoluent en effet rapidement mais elles pourraient évoluer encore bien plus rapidement si la recherche était moins guidée vers la volonté d’un rendement immédiat et la volonté de produire des armes. Mais surtout, cette évolution des sciences et des techniques ne permet plus une amélioration du bien être de la plupart des humains : vivre mieux, plus longtemps, en meilleure santé, avec plus de loisirs, plus de culture... C’est le contraire qui se passe. Je vous ai donné une liste de pays... Mais il y en a d’autres et on voit même une diminution de l’espérance de vie dans des pays dit évolués. Malgré les progrès de la médecine nous sommes sans doute davantage menacés par des épidémies...

 »Etre trotskyste aujourd’hui rélève d’un retard de plus d’un siècle sur l’évolution du monde et ne pas le comprendre« .
Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Être trotskyste, c’est être marxiste, c’est notamment chercher toujours la vérité et la dire. Pour cela, il faut se débarrasser de toutes les idéologies et pratiquer la dialectique. Il y a en effet plus d’un siècle que Marx en a jeté les bases. Aucune méthode ne permet mieux que celle-là d’appréhender la réalité.

Le mot »Révolution" vous fait souffrir. Les propriétaires d’esclaves eux aussi détestaient que les esclaves se révoltent et ils ont fait d’énormes massacres pour mater des rebellions. Il y en a eu beaucoup d’autres depuis. Les peuples colonisés se sont défendus contre les colons... C’est très moche n’est ce pas. Etait-il possible qu’un propriétaire d’esclaves libèrent ses esclaves de son plein gré ? Les seigneurs étaient-ils prêts eux aussi à libérer les serfs ?

Non ! De tous temps les exploités se défendent contre des exploiteurs qui sont davantage enclins à les massacrer qu’à les laisser vivre en paix. C’est encore le cas aujourd’hui. Le sang des exploiteurs est-il plus précieux que celui des révoltés qui se font massacrer ? C’est pourtant uniquement celui-là que vous ne voulez pas voir couler.