Au reste, les mythes peuvent être « lus » à différents niveaux, dont ne se privent pas les polythéistes, ni des monothéistes d’ailleurs — en dehors des fondamentalistes, que l’on retrouve infiniment chez les monothéistes, rapport aux polythéistes, qui sont difficelement fondamentalistes, à cause de l’écléctisme du poly, plusieurs.
C’est plus clair : un dieu monothéiste n’est pas du tout de même nature ni fonction qu’un dieu polythéiste.
C’est bien pour cela que
je rejette le mot « paganisme », (ou neopaganisme), qui est une malfaçon sémantique.
Comme si vous vous revendiquer hérétique, alors que vous avez autre chose à
présenter que le christianisme. Ça marche pareil avec le mot complotiste aujourd’hui,
pour salir ceux qui ne pensent pas comme la doxa. Je ne pense pas comme la doxa
et je ne me revendique pas complotiste, je ne rentre pas dans cette pathologie.
Wikipedia, indique que
les neopaganistes sont des new age. Vous êtes d’accord ? Le new age ne
veut rien dire en soi non plus, c’est encore un mot fourre-tout, dans lequel il y a des sujets intéressants et d’autres délirants. Si vous
rejetez le new age et revendiquez le neopaganisme, vous ne faite que vous
battre avec des chiffons sémantiques, des étiquettes vides.
C’est en ce sens que je
pose les trois paradigmes fondamentaux : monothéisme, matérialisme et
monisme. C’est bien plus éclairant et à chacun de se positionner sur ce qu’il
est, au lieu de se positionner contre
qui il est sans savoir lui-même qui il est.
Ok, en fait on ne parle pas de la même chose :
vous, de morale (ou éthique…) et moi, de perception.
Il faudrait donc définir ce qu’est la spiritualité et
c’est la boite à Pandore. Et d’autant plus que l’endroit, ici, est pas mal
agité pour ce genre d’exercice. Et, ceux du fil de cet échange, ont compris que
je suis moniste (l’esprit et la matière n’existent pas sans l’autre). Ce n’est
pas un paradigme occidental, historiquement monothéiste, maintenant
matérialiste (et les deux antinomiques, et nous dans ce merdier...). Il me faudrait
de bons développements pour commencer à faire sentir à quoi ça ressemble, tout
ce que cela implique.
Sur votre sujet, pour ma part, j’utilise le
curseur bienveillant/malveillant, plutôt que bien/mal (l’enfer pavé de bonnes
intentions, le mal nécessaire, les effets indésirables à ses actions, etc…). Le
bien et le mal ont des ambivalences que la métaphysique ne présente pas, la
bienveillance est plus pragmatique.
La bienveillance sur soi est le chemin personnel
vers sa tranquillité d’esprit, sur le autres elle libère le bon côté, plutôt
que le mauvais, elle est la voie pour organiser sa vie, son propre cosmos, vers
la bienfaisance.
Après, il faut faire avec les malveillants qui
existent de toute façon. Et nous sommes en période de montée d’intranquillité,
de stress, d’agressivité, de violence, de beaucoup de perversion (mensonge,
fausses apparences, imposture, scélératesse, zombification, etc…) sur du long
terme. La société est de plus en plus malfaisante, nous vivons une période néfaste.
Peut-être connaissez-vous le paradoxe de la
tolérance, de Karl Popper :
Une tolérance sans limites ne peut que mener à la disparition de la
tolérance. Si nous étendons une tolérance sans limites même à ceux qui sont
intolérants, si nous ne sommes pas préparés à défendre une société tolérante
contre l’assaut des intolérants, alors les tolérants seront anéantis, et avec
eux la tolérance.
Si vous relisez la
phrase en remplaçant « tolérance », par « bienveillance » :
ça marche pareil. Et je vous le fais :
Une bienveillance sans limites ne peut que mener à la disparition de la bienveillance. Si nous
étendons une bienveillance sans limites même à ceux qui sont malveillants, si nous ne
sommes pas préparés à défendre une société bienveillante contre
l’assaut des malveillants, alors les bienveillants seront anéantis, et avec eux la bienveillance.
Donc : je fuis les
malveillants, le monde est assez vaste, c’est la première chose à faire. Ou je
gère ceux que je peux selon l’étendue de ma force/ma capacité que j’ai à le
faire (c’est aussi l’entraînement à sa souveraineté personnelle). Je n’attends
pas qu’un malveillant me bouffe ma vie, me coince. Si je vois que cela approche
ma limite (qui est loin quand même), je ne tends pas l’autre joue (tant pis
pour Jésus…). Je riposte, je suis plus malveillant que l’autre jusqu’à me
débarrasser complètement de la sienne.
Ce que je dis, c’est bien qu’il faut utiliser et réunir ces deux manières de voir, pas les opposer, justement et bien au contraire. Savoir comprendre ET ressentir le monde, c’est le top. C’est une belle évolution, je n’y vois pas de déviation.
Donc ça, c’était mon affirmation. A vous de préciser ce que vous vouliez dire ?
Je ne sais pas, je ne fréquente pas particulièrement les « new âge ». Et en général, je ne m’intéresse pas au collage d’étiquettes.
Mais je prends la science au sérieux. Je me suis plongé dans les ouvrages de Lovelock, justement, et de Lynn Margulis, sa comparse dans leurs travaux scientifiques. J’écoute les vidéos de David Louapre. J’essaie de comprendre où en sont les astros dans le quantique. On parle de « lyfe », peut-être un nouveau chapitre qui m’intéresse, etc...
Mais je rejette le scientisme, les zézétics en tocs qui sont des crétins abrutis, heu, et des pignoufs toxiques, je rejette le transhumanisme, etc...
En fait, il y a deux manières de percevoir le monde :
Le comprendre : par la pensée, la connaissance, la science et spéculer.
Le sentir : par les sensoriels, instinct, intuitions, contemplation, méditation, etc...
Les cosmologies
de la plupart des autres religions anciennes que vous évoquez sont très
emberlificotées, où préexiste déjà un avant monde structuré et des divinités
multiples, et un scénario à rebondissements.
Oui…
Les physiciens aussi vous diront aussi que c’est très emberlificoté. Il leur reste plein de
questions et ils se cassent les dents sur la mécanique quantique.
Mais on
parle de religions qui ne sont pas de même démarche.
Les
Hébreux, dispersés par Nabuchodonor étaient sans attache, comme les sédentaires :
pas de territoire commun, pas de raison ni destin commun. Et le souvenir des
Royaumes de Juda-Israël. Ils ont donc rédigé la Torah (ancien testament de la Bible chrétienne) pour se donner un dieu et un sens commun. C’est l’Alliance avec le peuple juif, élu de dieu qui le reconnait, grâce qui il sera ainsi
éternel, même s’il est sans terre. La Genèse est donc l’histoire de la relation
entre les humains et un dieu qui s’occupe de leur sort. Pour la création de l’Univers,
la Genèse, il s’agit juste de planter la scène. Il n’y a pas d’immanence dans
les religions abrahamiques : que de la transcendance.
Dans
les religions et philosophies monistes, c’est parti du « qu’est-ce qu’on
fait là ? » ou « pourquoi on est là ? ». Le « Livre »,
c’est la nature, et le ciel, plus loin, où siège la Terre, pour
comprendre soi, créature ultime de la nature. Et les dieux figurent les lois
naturelles, ils sont les gardiens de l’ordre du monde à comprendre, qu’il ne
faut pas bousculer, pour y prendre place et y participer.
J’ai
parlé de James Lovelock plus haut, (un scientifique reconnu, qui a fait ses preuves), sa théorie Gaïa : elle ne peut pas se
vérifier par le transcendance, mais essentiellement par l’immanence (même s’il est bon de savoir utiliser les deux dimensions).
Normalement,
science et spiritualité devraient être les deux entrées, les deux versants de
la même montagne, pas les aimants retournés qui s’opposent.