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gwennadenn

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  • Premier article le 04/11/2011
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Derniers commentaires



  • gwennadenn 11 novembre 2011 14:15

    Boñjour deoc’h, ha mersi bras evit ho respontoù ! smiley 

    Les différentes langues enseignées à l’école sont les suivantes : 

    Alsacien, Basque, Breton, Catalan, Corse, les langues Créoles (antillais et réunionais), les langues Kanak (langues mélanésiennes de Nouvelle-Calédonie), Occitan, Reo-Maohi (en Polynésie, dont le certificat est obligatoire pour les enseignants qui sont formés dans le dernier système d’école normale existant). Je vous demande de m’excuser si j’en oublie : rajoutez-les dans les commentaires ! 

    D’autres langues ne sont pas enseignées, mais elles sont utilisées dans les classes, comme les deux langues de Mayotte (Shibushi et Shimaore) ainsi que les nombreuses langues de Guyane (langues amérindiennes et langues des descendants d’africains : environ une 30 aine de langues). 

    Toutes ces langues sont des langues vivantes puisqu’elles sont parlées couramment par un assez grand nombre de locuteurs. Elles ne sont pas encore morte, même si, comme le dit Yves Plasseraud dans un entretien paru dernièrement dans un hors-série du Monde associé à La Vie (L’atlas des minorités) « La France semble attendre que ses langues régionales meurent tranquillement » ! Certaines de ces langues sont très vivaces et demeurent les langues maternelles. 

    Après plus d’un siècle de mépris - parfois même de ses propres locuteurs qui ont intégré le discours ambiant au point de le penser ! - elles continuent à être transmises. Le discours selon lequel certaines langues seraient hiérarchiquement supérieures parvient donc malheureusement à faire son bonhomme de chemin dans certains esprits ... mais quelques résistants n’entendent pas lui donner raison ! 

    La plupart de ces langues ont été normées au cours du XXème siècle, ou sont en cours de normalisation. Cependant, l’apprentissage de ces langues se fait principalement à l’oral, en temps que vecteur d’apprentissage. Lorsqu’elles ont été normées, l’orthographe a été décidée de façon commune, laissant apparaître les différents dialectes de la langue à travers des signes particuliers (par exemple le <zh> en breton, qui signifie qu’il peut être prononcé <z>, <h> ou <X> = la jota espagnol). 

    Enfin, le public des classes bilingues est un public très varié - comme dans toutes les autres classes - accueillant aussi bien des enfants de « classe supérieur » que des enfants d’ouvriers, de paysans, de chômeurs, etc. Ces classes bilingues ne sont pas « réservées » à un public particulier, elles sont réellement hétérogènes ... et c’est bien ainsi qu’elles sont imaginées par les enseignants, les parents d’élèves, les politiques qui les soutiennent : la culture appartient à tous !

    Et @ Fergus : est breton celui qui le veut dixit la population « bretonne » ! C’est une identité de coeur (cf. Ronan Le Coadig, L’identité bretonne) ! 



  • gwennadenn 4 novembre 2011 20:31

    Pierrarnard, là où l’argument de l’argent est grossier, ce n’est point dans le fait d’en parler, mais plutôt dans le fait qu’à l’heure actuelle, certains pensent que dépenser de l’argent pour l’éducation est inutile, ce qui n’est pas mon cas ! S’ils veulent essayer l’ignorance, qu’ils le fassent sans nous ! 

    J’estime que tous les enfants doivent avoir le droit d’accéder aux mêmes savoirs. Or, l’école que notre gouvernement met en place depuis quelques années est une école à deux vitesses : une pour les riches dans laquelle on aura accès à tous les savoirs nécessaires ; et une autre pour les pauvres, dans laquelle on ne leur donnera que le strict minimum pour les rendre « compétents » (globish compris afin de faire des réunions en pseudo-anglais à l’intérieur même des entreprises qui emploient des francophones). 
    Laisser l’enseignement bilingue entre les mains du privé, c’est fermer l’accès à une population diverse et n’offrir ce bilinguisme qu’à ceux qui en auront les moyens financiers. 

    Par ailleurs, décréter qu’annuler ces concours permettrait de faire des économies est absurde : la quantité d’élèves reste la même, donc il faudra bien des professeurs à mettre en face ! Que celui-ci soit bilingue ou non ne change rien. Mais soyez sûrs que les postes fermés en filières bilingue ne seront pas ouverts ailleurs. Si l’on annule le poste de professeur bilingue d’une classe de 35 élèves que fait-on des élèves ? Cet argument sert juste à brouiller le tout avec des chiffres qui ne veulent rien dire. 

    Comme le fait remarquer C Barratier, la manoeuvre consiste à annuler les concours afin d’avoir des professeurs à moindre coût. C’est déjà ce qui se passe depuis la réforme IUFM concernant les concours de Professeurs des Ecoles : les étudiants passent le concours et le M2 la même année. S’ils ont le concours, mais pas le M2, ils sont mis en classe, mais ne sont pas validés. Ils ont un an pour valider leur M2. S’ils ont le M2 mais pas le concours, ils peuvent être employés comme « maître auxiliaire » ... cela permet un beau « stoc » de remplaçants payés au lance-pierre et expédiés à droite-à gauche selon les besoins et le bon-vouloir des inspections. Comment travailler sérieusement et construire sa vie dans de telles conditions ?

    Pour finir et aller dans le sens de C Barratier et de docdory, il me semble effectivement que ce sujet est lié à un problème de fond : il s’agit de casser l’école de la République, de la privatiser. Mais puisque les suppressions de postes commencent à se voir, l’attaque porte sur une petite partie de la population afin de ruiner tout effort de réaction : la finalité est la même, mais puisqu’on s’en prend à des écoles bilingues plus ou moins bien cotées par la société (en raison d’une méconnaissance), on peut espérer que peu de monde prendra sa défense. Dès lors, la suppression de ces postes devient possible. Toute la population sera touchée - de la même façon qu’elle le serait si d’autres postes ferment - cependant, les risques de voir la société dans la rue sont moindres puisque ces écoles ne concernent que certaines régions. 
    Une fois de plus, le gouvernement utilise sa chère tactique : diviser pour mieux régner !

    Or, là où la division devrait effectivement se faire, c’est entre public et privé : l’Etat devrait être garant de l’école publique. 

    Si certains trouvent honteux de payer des impôts pour une école bilingue publique (qui par ailleurs affiche régulièrement de très bons résultats), je voudrais bien savoir ce qu’ils pensent quant à ces mêmes impôts versés aux écoles confessionnelles. 


  • gwennadenn 4 novembre 2011 16:51

    J’observe une certaine méconnaissance des écoles bilingues publiques de votre part. En effet, ces dernières ne remettent aucunement en cause la langue française comme étant la langue de la République. Il est nécessaire que toutes les écoles publiques enseignent le français. Cependant, notre cerveau est assez vaste pour accueillir deux langues, et cela me semble fâcheux de s’en priver. Par ailleurs, une partie des citoyens de diverses régions sont demandeurs de ces écoles : pourquoi les priver de ce choix (car c’est un choix : ces écoles ne s’imposent pas) ? Obliger ces langues à n’exister que dans un contexte privé, c’est établir à nouveau un amalgame entre langue et religion, langue et extrémisme, ce qui est tout à fait erroné. J’essayerai d’expliquer ce que sont ces écoles dans un prochain papier.


    Quant à cet argument du coût, il est simplement grossier. 

    Enfin, en ce qui concerne Babel - référence liée à la Religion ! - , vous pouvez imaginer toutes ces langues comme un danger potentiel, et alors, mettons-nous de suite au globish afin d’en finir une bonne fois pour toute ! Mais je n’ai pas remarqué que le fait de parler la même langue stoppe net tout conflit malheureusement.
    Ou bien, vous pouvez les voir comme Wade Davis les décrit c’est à dire une « ethnosphère » (lire à ce sujet http://www.bastamag.net/article1758.html ). Dans ce cas, la diversité des langages aurait autant de valeur (non marchande !!!) que la diversité biologique. 
    C’est une question de point de vue. 

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