Je ne pense pas qu’Abstention 2007 ait fait une quelconque apologie de Sarkozy. Sans doute, Sarkozy avait en tête la « crise des banlieues » et a voulu faire passer un message « exemplaire » comme quoi on peut faire mieux que brûler les voitures des voisins. Mais après tout, ce n’est pas faux.
Dénoncer Ségolène Royal et François Bayrou, ce n’est pas pour autant épargner Nicolas Sarkozy. Vous ne pouvez pas accuser de faire l’apologie de Sarkozy quelqu’un qui vous renvoie à ces deux articles :
Sarkozy, Bush, médias, lobbying... et ce qu’on nous prépare (1)
Grand tapage et peu d’informations lorsque Nicolas Sarkozy et George Bush se sont rencontrés le 11 août. Surtout, les médias français nous parlent peu : des transactions entre compagnies pétrolières qui se trouvaient en toile de fond de cet entretien « informel » ; de la politique de militarisation de l’Europe ; de l’alliance Europe - USA en vue de la domination de la planète ; des conséquences des délocalisations... Il y a, en revanche, une vaste publicité sur le nouveau « couple de l’Elysée » et sur la « dissidence » supposée de Cécilia Sarkozy, ainsi qu’une avalanche d’articles du genre « ça va très mal ». Il y aurait, semble-t-il, une « crise financière » et une « faible croissance » en France et en Europe. Une « hausse des prix » serait inévitable suite à la « flambée des cours des matières premières », etc... Sous-entendu, pour la France : « il faut que Sarkozy fasse quelque chose » très prochainement. Apparemment, le forcing législatif du mois de juillet n’a pas suffi. Quant à la « gauche » et aux directions syndicales, elles ne s’opposent guère à la politique du nouveau Président de la République. A la rentrée, qu’on nous prépare déjà, il faudra s’attendre au pire.
Nicolas Sarkozy, capitalisme de choc et alliance impérialiste Europe-USA
On entendait dire jadis : « attention, dans les périodes de calme apparent, le capitalisme finit toujours par reprendre ce qu’il avait dû céder sous la pression des mobilisations populaires ». Après plus de trois décennies d’activité intense des réseaux capitalistes et impérialistes, et de dégénérescence des organisations ouvrières et citoyennes, le bilan est très sombre et le sursaut citoyen plus nécessaire que jamais. L’intervention de Nicolas Sarkozy à l’Université d’été du MEDEF, la plus influente organisation du patronat français, ne fait que confirmer cette ancienne constatation historique.
(...)
[fin des citations]
Mais Abstention 2007 a raison de dire que le rappel de Guy Môquet et des jeunes résistants fusillés par les occupants tranche par rapport à l’enseignement de plus en plus individualiste, arriviste, réac, pro-débrouillardise... que le jeunes reçoivent depuis deux décennies, autant de la part de leurs parents que des institutions, du patronat...
C’est sans doute là que le projet de Sarkozy a profondément dérangé. Malheureusement, Guy Môquet n’est pas l’exemple que la majorité des parents de l’an 2000 souhaitent pour leurs enfants. Ce n’est pas, non plus, celui que prêchent au quotidien les entités de toutes sortes, publiques comme privées. Mais c’est malgré tout le bon exemple.
Je ne pense pas qu’il faille croire aux sondages. Mais, en l’occurrence, il paraît évident que la grande majorité des Français veulent être consultés sur un projet de Constitution européenne auquel ils ont déjà dit non.
D’autant plus que cette fois-ci, c’est l’abandon effectif de la souveraineté française pour « construire » une grande puissance impérialiste « USA-bis », à nos frais et avec une très lourde facture financière, sociale et humaine.
Si cette Constitution passe, nous deviendrons les vassaux d’une Europe pleine de monarchies, les payeurs malgré nous d’une machine militaire, éventuellement ses soldats, et les alliés de la machine militaire US dans les guerres de domination du monde.
Plus le dumping social, le nivellement par le bas des salaires et des standards sociaux, etc...
N’amalgamons pas le peuple des Etats-Unis avec sa « classe politique ». Les élections US sont un incroyable bourrage de crâne, avec une presse complètement contrôlée par les milieux financiers et industriels. C’est une « démocratie » purement de façade, que le peuple subit.
Quant à l’article, bien évidemment c’est très louable de dénoncer les pratiques des administrations républicaines. Daniel Ellsberg mérite bien d’éloges pour s’être opposé à ces gens et avoir osé rendre publiques des informations « sensibles ». Mais en rester là ne servirait strictement à rien, car une administration « démocrate » peur faire les mêmes ravages sous d’autres formes.
D’abord, c’est un ancien collaborateur de la présidence de Bill Clinton, l’ancien directeur de la CIA John Deutch, qui « pousse » en ce moment (notamment, au sein de la Commission Trilatérale) le nucléaire planétaire assorti d’un contrôle par les USA et la « grande Europe » des régimes politiques de tous les pays, voir :
Ensuite, la « transversalité » existe aux Etats-Unis autant qu’en France, voire même depuis bien avant, assortie d’une répression musclée de « ceux qui dérangent ». Lire notamment :
Enfin, quasiment personne ne dénonce la mise en place d’une grande gendarmerie mondiale basée sur l’alliance militaire de la « grande Europe » avec les USA :
C’est, à mon sens, ce qui manque à l’article pour devenir une véritable dénonciation du système politique US tel qu’il est en réalité. A savoir, un instrument de l’oligarchie financière internationale, comme le sera la « grande Europe » militarisée. Et l’éventuelle élection de Mme. Clinton ne changera RIEN au problème.
Cet incident entre l’UNEF et Sarkozy arrive après CINQ mois de consensus rapproché entre ce syndicat et l’actuel Président de la République. C’est en effet inadmissible qu’une telle affiche ait suscité la réaction que l’on sait, mais il ne faudrait pas pour autant oublier le comportement de l’UNEF entre mai et octobre.
Après avoir laissé Sarkozy faire passer sans aucune vague deux sessions extraordinaires du Parlement, les syndicats majoritaires (pas seulement l’UNEF) organisent des mobilisations de façade maintenant que le pire a été fait.
L’UNEF a passablement soutenu la loi Pécresse et a même freiné des mobilisations contre cette loi. Lire, par exemple :
Quant à Valérie Pécresse, il y a eu silence radio dans le monde politique et syndical sur les liens de sa famille proche avec des multinationales connues :