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Jacques-François Bonaldi

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Tableau de bord

  • Premier article le 27/02/2008
  • Modérateur depuis le 19/05/2009
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Derniers commentaires



  • Jacques-François Bonaldi 2 décembre 2016 06:28

    Je joins un autre extrait de mon livre (parution prochaine) consacré à des commentaires au discours prononcé par Obama à La Havane le 22 mars 2016. Il donne un autre son de cloche que celui à poncifs de l’auteur de l’article :

     

    Obama demande ensuite à Raúl de laisser le peuple cubain « voter pour ses dirigeants ». Là encore, on reste pantois. De deux choses l’une : soit il ignore à peu près tout de l’ordonnancement politique de la Révolution cubaine, de la structure du pouvoir de l’État, des différents organes qui le composent, soit le seul système électoral valable à ses yeux est celui de son pays, dont on sait pourtant qu’il est l’un plus compliqués et des moins démocratiques du monde développé. En fait, dans cette attitude il y a sûrement un mélange des deux choses.

    Qui a dit à Obama que le peuple cubain « ne vote pas pour ses dirigeants » ? Certes, il ne vote pas comme cela se passe aux États-Unis où, que je sache, le peuple ne les élit pas non plus directement ! Le système électoral cubain n’a rien à voir avec ce qui se passe aux États-Unis où les élections semblent plutôt un cirque médiatique qu’un exercice sérieux de démocratie et de participation citoyenne, où les sommes d’argent engagés par les candidats pour subsister à des campagnes de primaires qui durent des mois et des mois sont absolument indécentes, où, surtout, moins de la moitié des électeurs daignent se rendre aux urnes, où des millions de personnes en âge de voter ne peuvent pas le faire faute de parvenir à passer à travers les nombreux filtres et entraves mis à la participation des Noirs et des Latinos. Non, les élections cubaines sont d’un tout autre ton et d’un tout autre niveau, à commencer par les taux de participation qui dépassent généralement 95 p. 100 des électeurs et en finissant par le fait que les candidats ne dépensent pas un sou en campagnes électorales, tout simplement parce que celles-ci n’existent pas à Cuba.

    Alors, expliquons une nouvelle fois comment est structuré le système exécutif et législatif à Cuba et en quoi consiste son système électoral. Tout d’abord, le système socialiste n’est pas l’héritier de Montesquieu et des démocraties bourgeoises : on n’y prétend pas équilibrer les fameux trois pouvoirs en les rendant indépendants les uns des autres, puisque, comme le reconnaît la Constitution, le pouvoir est au peuple et en ses mains. La Constitution, à son chapitre IX, article 68 : « Principes d’organisation et de fonctionnement des organes de l’État » parle de « démocratie socialiste », en vertu de laquelle, entre autres, « tous les organes représentatifs du pouvoir d’État sont électifs et renouvelables » ; « les masses populaires contrôlent l’activité des organes d’État, des députés, des délégués et des fonctionnaires » ; « les élus ont le devoir de rendre compte de leur action et peuvent être révoqués à tout moment » ; « la liberté de discussion, l’exercice de la critique et de l’autocritique et la subordination de la minorité à la majorité régissent dans tous les organes d’État collectifs ».

    Trois innocentes questions : Quand, en démocratie bourgeoise, les électeurs ont-ils le droit de révoquer leurs élus ? À quel moment un député rend-il compte de ce qu’il fait à son poste à ceux qui l’ont élu ? Où le peuple contrôle-t-il l’activité des organes d’État ?

    Le chapitre X définit quels sont les « organes supérieurs du Pouvoir populaire ». À Cuba, cet organe suprême est l’Assemblée nationale du pouvoir populaire, qui « représente et exprime la volonté souveraine de tout le peuple » (69), qui constitue « le seul organe de la République à pouvoir constituant et législatif » (70), qui « se compose de députés élus au suffrage libre, direct et secret » (71) pour « un mandat de cinq ans » (72), qui « élit en son sein le Conseil d’État, formé d’un président, d’un premier vice-président, de cinq vice-présidents, d’un secrétaire et de deux vingt-trois autres membres », ce président étant « chef d’État et de gouvernement », et ce Conseil d’État étant responsable devant l’Assemblée nationale à laquelle il rend compte de toutes ses activités » (74).

    Nous ne sommes donc pas en France, avec son pouvoir exécutif constitué d’un président (chef d’État) et d’un Premier ministre (chef de gouvernement) et son pouvoir législatif (Assemblée nationale et Sénat), ou aux USA, où le pouvoir exécutif est aux mains d’un président et d’un vice-président, et le pouvoir législatif aux mains de la Chambre des représentants et du Sénat. À Cuba, le président du Conseil d’État, élu par l’Assemblée nationale du pouvoir populaire, est à la fois chef d’État et du gouvernement, et il dirige au nom et en représentation de l’Assemblée nationale formée de députés élus au suffrage direct et secret, et qui est à la fois pouvoir exécutif et pouvoir législatif. C’est un cas de figure sans rapport avec les deux autres susmentionnés. Et donc, impossible à comparer. Pour être élu président du Conseil d’État et par conséquent chef d’État, il faut donc avoir été d’abord élu député à la base au scrutin direct et secret, les électeurs étant tous les Cubains âgés de plus de seize ans.

    (à suivre)



  • Jacques-François Bonaldi 1er décembre 2016 19:34

    Puisque vous nous présentez votre vision condescendante et hautaine de la « démocratie cubaine », même si elle fait de clichés et d’a-peu-près, vous voudrez bien, j’espère, lire la mienne : elle est tirée d’un livre sur Cuba qui sera publié prochainement sur Internet.
    Bien à vous
    Jacques-François Bonaldi (La Havane)

    Que se passe-t-il dans le pays si vilipendé en matière de « démocratie », où, à en croire la presse internationale, sévit la féroce dictature de deux frères impitoyablement accrochés au pouvoir comme des arapèdes à leur rocher depuis plus d’un demi-siècle ? Eh bien, il s’avère que toutes les grandes décisions, toutes les lois capitales touchant l’ensemble de la société et la vie des citoyens sont, non seulement votées en fin de parcours, mais encore, dès le départ, analysées, consultées, amendées par l’ensemble de la population à travers ce qu’on appelle ici les organisations sociales et les organisations de masse (d’aucuns les appelleraient aujourd’hui d’un terme plus à la mode : la « société civile »…), à savoir les Comités de défense de la Révolution (CDR) institués au niveau de quartier, la Fédération des femmes cubaines (FMC) qui regroupe volontairement les membres du sexe féminin à partir de quatorze ans, l’Association nationale des petits agriculteurs (ANAP), qui rassemble les paysans privés, la Fédération des étudiants (FEU), la Fédération des élèves de l’enseignement secondaire (FEEM), autrement dit les lycéens, la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), qui concerne tous les travailleurs. Le premier exemple de ce débat intense étendu à tous les secteurs de la société cubaine remonte à 1975-1976 quand, une fois dépassée la pire époque de lutte de classes et de combat ouvert contre l’impérialisme étasunien, la Révolution cubaine décida de s’ « institutionnaliser » et se dota d’une Constitution inscrite dans les fibres même de la nouvelle société : son avant-projet fut discuté, à compter du 10 avril 1975, par 6 216 000 personnes dans des milliers de réunions d’un bout à l’autre du pays. La commission constituante créée dans ce but prit en considération les modifications proposées à l’Introduction du texte et à 60 des 141 articles ; le Premier Congrès du Parti communiste (décembre 1975) approuva cet avant-projet qui fut soumis, en février 1976, à référendum : 5 602 973 Cubains, soit plus de 98 p. 100 des électeurs, l’entérinèrent. Cette Constitution, promulguée le 24 février 1976, fut soumise à ce même processus en 1992, quand, les circonstances internationales et donc les conditions de survie nationales de la Révolution ayant radicalement changé, elle fut remaniée dans un certain nombre de ses articles clefs, débattue dans tout le pays puis adoptée par référendum. En juin 2002, face à la politique extrêmement agressive de l’administration Bush fils, résolument décidée à obtenir ce qu’aucune des précédents n’avait obtenu, liquider la Révolution cubaine, 8 198 237 Cubains votèrent un amendement à la Constitution aux termes duquel le socialisme à Cuba était irréversible et irrévocable (soit dit en passant, la Constitution française a prévu ce même cas de figure puisque son article 89 stipule : « La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision ») et qu’aucun gouvernement ne peut établir de relations avec une nation étrangère en butte à des pressions ou à des menaces.

    Ce fut le cas, toujours dans les années 70 et 80, du Code de la famille. Ce fut le cas, dans ce même contexte de Période spéciale, pour les lois économiques et sociales modifiant un certain nombre de règles du jeu, qui furent toutes analysées auparavant dans ce genre d’assemblées (sans référendum cette fois-ci). En 2008, ce fut celui de la nouvelle Loi de sécurité sociale qui, non par motivation idéologique néolibérale, mais à cause de circonstances économiques et démographiques contraignantes dans un petit pays sous-développé (pour cause de vieillissement de la population, il manquera 700 000 bras d’ici 2018), éleva graduellement l’âge de la retraite de 55 ans à 60 ans pour les femmes, et de 60 à 65 ans pour les hommes, institua une petite prise en charge par les travailleurs de la sécurité sociale et modifia le nombre d’années de travail. Le Code du travail, qui datait de décembre 1984, fut débattu dans les mêmes conditions voilà quelques années.

    Dans un autre contexte, en 2011, le parti soumit ses Orientations de la politique économique et sociale du parti et de la Révolution, non simplement à ses militants, mais à l’ensemble de la population, car il estimait que ce document capital qui trace la voie à suivre dans la « modernisation et l’actualisation du modèle économique et social de Cuba » pour les prochaines années, devait être analysé, débattu et amendé par l’ensemble de la population. Et celle-ci le fit pendant des mois : 163 079 réunions réunissant 8 913 838 participants (cellules, centres d’étude, centres de travail, quartier, CDR, etc.) qui firent 3 019 471 interventions regroupées finalement en 781 644 opinions, dont plus de 395 000 furent finalement acceptées et servirent à la reformulation des 291 Orientations initiales pour les augmenter jusqu’aux 313 Orientations finales que le Sixième Congrès du parti communiste adopta en avril 2011.

    Et c’est justement parce que, en avril 2016, le Parti, jugeant que le Septième Congrès serait centré sur l’analyse de la mise en œuvre de ces Orientations et qu’il ne s’agissait, somme toute, que du suivi du précédent, n’a pas soumis les documents correspondants au même débat public que des militants et des secteurs de la population ont estimé qu’il manquait quelque chose et que, soumis à cette pression, le parti a décidé de ne considérer les documents comme définitifs que lorsqu’ils auront été débattus dans les prochains mois par les organisations sociales et les organisations de masse ! Si bien qu’à compter du 12 juin et jusqu’au 22 septembre 2016, les deux documents clefs débattus au Septième Congrès du Parti communiste et engageant l’avenir de la nation seront discutés par l’ensemble de la population dans les  centres de travail et à travers les organisations politiques et de masse qui regroupent l’ensemble de la population, à savoir : « « Projet de Conceptualisation du modèle économique et social cubain de développement socialiste » et « Projet de Plan national de développement économique et social d’ici à 2030 : Proposition de vision de la nation. Axes et secteurs stratégiques ».

    De même, il a été annoncé qu’au moment opportun la population devra débattre de différents amendements à introduire dans la Constitution pour l’ajuster une fois encore aux modifications apportées dernièrement à l’ordre économique du pays, puis les approuver par référendum.

    Que je sache, rien de ce genre n’existe dans les si « démocratiques » États-Unis, pas plus d’ailleurs qu’en Europe… Dois-je rappeler que la classe politique française a voté en 2008 (rien moins qu’à Versailles, de si sinistre mémoire pour le peuple révolutionnaire, quel symbole !) une profonde réforme de la Constitution française, et tout ceci en catimini, sans que ledit peuple ait eu son mot à dire. Les syndicats ont-ils eu quelque chose à voir, fût-ce de loin, avec la loi Macron ? Une seule des lois ou décisions néolibérales d’un gouvernement censément « socialiste » a-t-elle discutée avec les travailleurs ou la population ? De quoi se plaignent les travailleurs français et pourquoi sont-ils descendus dans la rue et font-ils grève depuis deux mois sinon parce que, justement, la loi du travail (oui, « du », parce que je me refuse à écrire ce français qu’on prendrait pour de l’anglais !) a été préparée sans leur participation et « votée » par l’Assemblée nationale à coup, une fois de plus, de 49.3 ? Dois-je rappeler comment a été entériné le nouveau traité de Lisbonne, ou le mépris par lequel on a traité le vote irlandais, ou encore, dans un autre contexte, la façon dont on a fait la guerre à Hamas parce que le peuple palestinien de la bande de Gaza avait « mal voté »… !



  • Jacques-François Bonaldi 1er décembre 2016 19:25

    @asterix
    Mon Dieu, on ne vous regrettera pas trop.
    Chaque fois que vous intervenez, vous parlez du haut de vos quatre années de vie à Cuba, sans jamais nous avoir dit ce que vous y faisiez...
    Si vous étiez ici aujourd’hui, et si vous étiez honnête, vous constateriez que vos statistiques sont bel et bien farfelues : je peux vous assurer que 99,9 p. 100 des Cubains pleurent la mort de Fidel et les témoignages de tous ces jours-ci de deuil le prouvent. Vous devez parler espagnol, je suppose : alors, lisez tous les témoignages qui apparaissent minute après minute sur les sites cubains, dont CubaDebate, et vous serez édifiés. Mais pour cela il faut être honnête.
    Je ne sais quelle aventure vous avez vécue à Cuba, mais j’ai rarement vu quelqu’un d’ausi haineux que vous !
    En tout cas, adieu et bon débarras.
    (La Havane)



  • Jacques-François Bonaldi 30 novembre 2016 20:50

    @Jacques-François Bonaldi
     Dont acte :

    "Vous comprendrez bien que je ne vais pas engager des débats théoriques sur le jeune Marx."



  • Jacques-François Bonaldi 30 novembre 2016 20:41

    Curieux ! Je m’efforce de « donner à lire » Fidel et quelque chose (une part minime, soit dit en passant) de ses idées, et les commentateurs s’arrêtent uniquement aux propos que j’ai placés en guise d’introduction… Comme si l’important, c’était le rédacteur du prologue et non l’auteur ! Si ça voulait dire que les lecteurs sont d’accord avec les idées avancées par Fidel, ce serait au moins une belle satisfaction pour moi, mais je sais que sur Agoravox (ni ailleurs, soit dit en passant), il n’a jamais bonne presse et que rares sont ceux qui lui vouent quelque sympathie…

    Vous comprendrez bien que je ne vais pas engager des débats théoriques sur le jeune Fidel. Les discussions au coin du feu et les révolutions en chambre et en pantoufles ne m’intéressent absolument pas : je préfère vivre ici une vraie, où l’on se salit les mains de cambouis, avec toutes ses difficultés, ses erreurs, ses problèmes, mais aussi avec ses réussites et ses grandeurs. Une révolution de celles qui transforment la vie des gens, pas de celles dont on discute peinardement en sirotant. De celles qu’on bâtit au jour le jour.

    Quant à l’homme nouveau, je peux vous dire, moi, que je l’ai vu, pas seulement en puissance, mais en réalité, à différents moments de la Révolution cubaine, ne serait-ce que, pour donner qu’un seul petit exemple, les coopérants cubains capables de se rendre dans les endroits les plus inaccessibles, là où le personnel du cru ne va jamais, pour soigner des malades et sauver des vies, ou encore, sur un autre registre, les combattants partis pour défendre l’indépendance de l’Angola et, dans la même foulée, infliger une si cuisante déroute aux agresseurs racistes sud-africains qu’elle a entraîné à terme, entre autres facteurs, l’indépendance de la Namibie, la libération de Mandela et l’effondrement de l’apartheid.

    Et si vous aviez vécu ce que nous vivons ici depuis vendredi dernier, 25 novembre, si vous aviez partagé l’immense douleur des Cubains, si vous aviez écouté les innombrables témoignages de gens ordinaires, si vous aviez vibré aux réactions d’une qualité humaine parfois extraordinaire qui traduisent une identification vitale avec ce qu’on appelle encore ici Révolution, si vous aviez pleuré avec nous la disparition physique du fondateur de la nation cubaine libre, alors, vous auriez pu découvrir que, oui, à Cuba, même si l’homme ancien occupe encore une bonne part du devant de la scène, l’homme nouveau a su se faire une place parmi les seconds rôles et qu’il n’est pas aussi inexistant que vous voulez le croire…  Mais, ça, cela dépasse la simple théorie…

    Alors que je vous écris (il est 14 h à La Havane), les cendres de Fidel ont commencé leur retour vers Santiago de Cuba, un parcours d’un millier de kilomètres qui reprend à l’inverse l’itinéraire suivi début janvier 1959 par l’Armée rebelle pour atteindre La Havane, ce que l’on a appelé la Caravane de la liberté. Et, partout, de chaque côté de la route, des milliers et des milliers de Cubains se massent pour saluer les restes de celui qui leur a consacré chaque moment de sa vie. La révolution, voyez-vous, c’est aussi cette réalité-là et ce vécu.

    Bien entendu, si vous ne lisez que la presse transnationale, vous n’en saurez jamais rien, pas plus que vous ne saurez à quel point la mort de Fidel a fait surgir, telle une lave, dans l’immense majorité du peuple cubain, tous âges confondus, cette énorme manifestation de douleur, mais aussi et surtout de reconnaissance et d’amour envers celui qui a fait de cette petite île des Antilles, de concert avec lui, un haut lieu de dignité et peut-être le seul où l’espérance collective d’un avenir meilleur reste possible.

    (La Havane, 30 novembre 2016)

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