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Martine Gross

Ingénieure de Recherche en Sciences Sociales, CNRS
Présidente d’honneur de l’Association des Parents Gays et Lesbiens (APGL)
a publié
M. Gross Que sais-je ? L’homoparentalité, PUF, 2003, 3ème édition 2007
M. Gross, M. Peyceré Fonder une famille homoparentale, Ramsay 2005

Deux papas, deux mamans qu’en penser ? Débat sur l’homoparentalité avec E. Antier, Calmann-Lévy, 2007

Tableau de bord

  • Premier article le 19/07/2008
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Derniers commentaires



  • Martine Gross 21 juillet 2008 10:26

    Les situations dramatiques dont se font écho  les media, comme celle que vous rapportez et il y en a des pires encore,  viennent toutes de l’absence d’encadrement légal.

    Une convention de GPA doit énoncer les droits et les obligations de chaque personne dans l’intérêt des trois parties : l’enfant, la mère porteuse et les parents intentionnels. Ceux-ci doivent accueillir l’enfant quelque soit son état et la contrepartie c’est que la mère porteuse doit remettre l’enfant quoi qu’il arrive. Lui permettre un délai de rétractation comme le propose le rapport du Sénat  c’est entériner une représentation de son acte comme étant un "abandon". Si c’est un abandon, alors on conçoit qu’elle ait du mal à se séparer de son enfant. Les témoignages de mères porteuses américaines indiquent que dés le départ elles ont le sentiment de porter un enfant qui n’est pas le leur et que c’est ce sentiment qui leur permet de mener à bien la GPA. Le délai de "repentir" (terme utilisé dans le rapport du Sénat) est culpabilisant et entraine l’idée de l’abandon qui stigmatise tout le processus.

    Une convention de GPA doit aussi comporter une clause sur l’avortement thérapeutique. Mère porteuse et parents doivent se mettre d’accord avant la conception. Surtout qu’aux USA, il est possible que les mêmes femmes qui sont d’accord pour porter un enfant pour autrui, soient opposées à l’avortement.

    Indépendamment de la convention, l’enfant est généralement conçu par FIV avec les gamètes des parents intentionnels. Il existe un lien génétique qui peut être démontré et les parents intentionnels ne peuvent pas se dédire aussi facilement en prétextant les relations sexuelles de la mère porteuse avec son compagnon, comme dans l’histoire que vous rapportez.

    Je voudrais revenir sur le débat initial. Certains voient dans mon article, une ode au "droit à l’enfant". Je ne crois pas qu’il existe un "droit à l’enfant". Je ne faisais que mettre en évidence qu’on parle de "droit à l’enfant" pour le combattre quand on évoque le désir d’enfant des homosexuels et qu’on parle de "souffrance à soulager" quand on évoque le désir d’enfant des hétérosexuels. Il semble bien que ce droit existe un peu plus pour les uns que pour les autres. C’est cela que je critique.
    je ne crois pas que l’hétérosexualité donne une assise plus légitime au désir d’enfant. je ne crois pas qu’ont est plus légitimement un parent parce qu’on peut faire les enfants "naturellement".






  • Martine Gross 21 juillet 2008 09:00

    Le risque d’exploitation de la misère est réel.
    Mais un encadrement éthique peut  le limiter. Il peut par exemple prévoir que les candidates dont les ressources sont faibles soient exclues.
    il peut fixer la compensation financière de manière à ce qu’elle couvre uniquement les frais liées à la grossesse, comme c’est le cas en grande-bretagne avec une liste des indemnités prévues pour un remboursement.
    La loi peut aussi prévoir que la gestation pour autrui ne puisse pas devenir une manière de gagner sa vie en limitant le nombre de gestations que mènera une personne.

    Dans un domaine connexe, celui de l’adoption, un encadrement éthique international a su être mis en place, la convention de la Haye, pour éviter les tractations indignes et les trafics d’enfants. Pourquoi ne pourrait-on mettre en place un encadrement légal qui permette d’éviter le pire ou de le limiter au maximum tout en permettant le recours à cette pratique.



  • Martine Gross 20 juillet 2008 15:16

    Claude,
    je suis d’accord avec vous. les mères porteuses ont probablement une grande force de caractère. Elles sont probablement aidées par la conviction qu’elles portent l’enfant des parents intentionnels et qu’elles font un don.
    contrairement aux femmes qui ont du confier leurs enfants à l’adoption parce qu’elles ne pouvaient pas faire autrement, elles peuvent être dans la logique du don davantage que dans celle de l’abandon.
    mais Il faut effectivement prévoir un encadrement légal pour éviter que soient exploitées la détresse et la misère économique de certaines femmes. afin aussi d’éviter la marchandisation.
    L’interdiction pure et simple entraîne un risque accru de marchandisation parce que les gens ont tout de même recours aux pratiques prohibées mais leurs parcours n’est pas balisés par un encadrement éthique légal
    et je suis d’accord aussi sur votre conclusion : si le recours aux mères porteuses est autorisée, il faut qu’il le soit sans discrimination  de sexe, d’origine sociale, d’orientation sexuelle, à tout couple ou toute personne



  • Martine Gross 20 juillet 2008 14:29

    Philippe,

    je ne crois pas que l’absence de procréation personnelle empêche que se développe une cellule familiale et entraine au delà des conséquences dramatiques sur le lien social. Les familles adoptives sont la meilleure preuve qu’il est possible d’être un parent sans avoir donné la vie.
    Avoir donné ses gamètes ne fait pas de vous un parent. Il faut une parole, un acte pour transformer un géniteur en parent. Qu’il s’agisse de mariage (un engagement à l’avance de prendre pour enfant ceux qui naitront de l’épouse, c’est la présomption de paternité), de  reconnaissance ou d’adoption, il faut une parole instituante. L’instinct n’est ni suffisant ni nécessaire.
    Dans les familles homoparentales, les parents réunissent dans la même cellule familiale, un parent biologique et un parent non relié biologiquement (ni légalement). Il y a de la procréation personnelle, il y a de l’adoption dans ces familles. Ce qui relie le parent non biologique à son enfant ne se raccroche probablement pas à un instinct de reproduction mais à autre chose qui s’apparente davantage au lien adoptif et peut-être dans bon nombre de cas au projet parental  du couple. ce que vous exprimiez avec l’idée que ça n’aurait pas été la même chose si l’enfant était d’une autre femme que la vôtre.

    Quand on écoute les parents (hétéro ou homo) qui ont eu du mal à procréer, on s’aperçoit qu’il mette une importance à un point ou à un autre en fonction de la solution qui leur a permis de fonder une famille.

    - si c’est un don d’ovocyte, les mères diront que l’important c’est davoir porté l’enfant et que le lien génétique ne compte pas

    - si c’est une gestation pour autrui, les mères diront que l’important c’est d’avoir les mêmes gènes et que la gestation ce n’est que 9 mois

    - si c’est un don de sperme, le père dira que l’important ce sont les liens concrets avec l’enfant et que les gamètes sont peu de choses

    - si c’est une adoption, les parents diront que l’important c’est ce qui se construit avec l’enfant, la paternité et la maternité relationnelle,
    etc
    l’expérience de chacun modifie son point de vue
    Pour vous, c’est l’instinct qui est le plus important, pour moi c’est l’engagement parental et les liens au quotidien.



  • Martine Gross 20 juillet 2008 12:51

    je réagissais à un autre commentaire que le vôtre. Pour une raison que j’ignore, je n’arrive pas à poster mes réactions au bon endroit. désolée donc.


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