Moi aussi, j’aime la France, j’ai vécu loin pendant une dizaine d’années et y suis revenu. Mais je ne suis pas d’accord avec vous, il y a un fort distinguo entre Français à faire. Surtout pour la catégorie arabo-musulmane qui est très éloignée de ce qu’est être français hormis posséder une « carte d’identité » et aller voir les matchs du PSG.
L’assimilation, c’est aussi ce qui nous différencie, et cela est moins prégnant ailleurs ... bien que ...
Je le disais, il y a peu ici même, le français est aussi un drôle d’animal, un des plus politisés que j’ai pu rencontrer, et avec une lucidité assez bonne de ce qui touche le monde. Râleur à ses heures, mais pas un mauvais bougre au fond.
Ce qui m’a toujours fait rire, c’est de certaines qualités ou certains défauts, dont on nous affuble. Un exemple parmi d’autres : nous sommes arrogants et prétentieux.
Pour celui, qui connaît un peu les Américains ... non eux ne le sont pas ... ils sont patriotes dira-t-on ! Ben voyons... la différence, c’est qu’au moins sans être des lumières, on a un surplus d’intelligence qui est indéniable.
Idem, pour un Anglais ... à qui je reconnais une vertu, celle d’avoir été un peuple de valeureux guerrier et cela se ressent encore...
Alors, on n’est pas forcément meilleurs, mais en rien pires ... par contre, oui il y a un remplacement que l’on nous force à accepter et qu’il faut rejeter par tous les moyens, car c’est cette identité qui est en jeu.
Et si les gens sont un peu honnêtes, il y en a beaucoup qui ont entendu le discours de touristes venus dans la capitale ou ailleurs et qui sont choqués par la proportion de couleurs que l’on trouve et qui ne reconnaissent pas la France comme telle désormais.
Ma femme qui n’est pas française et ne parlait pas notre langue (la apprise mal avec le temps bien sûr) m’a un jour dit alors que nous étions en voiture et que j’écoutais le titre « Ma France » de Jean Ferrat : « cette France n’existe plus » ... je pense qu’elle à mille fois raison.
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirai pas d’écrire ta chanson
Ma France
Au grand soleil d’été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche
Quelque chose dans l’air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France
Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu’on la fusille
Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d’Éluard s’envolent des colombes
Ils n’en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu’il est temps que le malheur succombe
Ma France
Leurs voix se multiplient à n’en plus faire qu’une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l’histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche
A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain
Ma France
Qu’elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l’avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France
Qu’il parle peuple, qu’il use de mots du langage courant, je m’en fiche d’une force, après tout pourquoi pas. Un Chirac n’était en rien un poète, et on le considérait cela avec bienveillance.
Ce qui me dérange, ce sont tous ces tours de vis successifs envers les pauvres qui trinquent de plus en plus, alors que des comptes on devrait d’abord les demander à Gattaz et tous ses potes.
Car les plus grands trous sont d’abord creusés par les professionnels exemple dans le domaine médical, où 10% seulement des escroqueries sont le fait du quidam de base.
Tous nos libéraux, qui n’ont qu’amour et yeux de biche pour ce qui se fait aux « States » ; oublient volontairement où non, que c’est un pays qui a aussi énormément de contraintes et si tu n’es pas dans les clous, tu prends cher ... le mythe du tout est possible est bien souvent un mirage. Exemple là aussi, un chômage réel autour des 20 % et une masse de 40 millions de personnes qui a recours aux « food stamps » ... mais chut, c’est le modèle qu’il faut suivre.
C’est le second billet que je lis de vous, et merci pour ces mises en lumière, pour la majorité des profanes que nous sommes. Vous exercez un bien beau et utile métier.
Cela dit, j’ai une question :
- pourquoi publiez-vous sur un tel site ?
Non, pas que je considère Avox comme un mauvais endroit (il est intéressant bien que très perfectible)