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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Le conseil de l'Europe face au « livre noir du communisme »


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Sylvain Reboul (---.---.188.242) 24 janvier 2006 09:15

Il faut distinguer en effet les communistes qui se réclament de la démocratie formelle lorsqu’ils sont dans l’opposition et les communistes au pouvoir qui le transforme en démocratie populaire à parti unique se prétendant l’avant garde de la classe ouvrière, c’est à dire en dictature du prolétariat ; ou, pour mieux dire, en dictature « sur » le prolétariat (Rosa Luxemburg).

En France, le PC a été essentiellement un parti de résistants anti-nazis sous l’occupation à partir de la fin du pacte germano-soviétique et en parti d’opposition démocratique à fonction « tribunicienne » (dénonciatrice) avant l’occupation et par la suite ; lorsqu’il a été au gouvernement (de 45 à 47) il a été un bon régulateur des conflits sociaux (« Il faut savoir terminer une grêve », Maurice Thorez) et sous la gauche unie et plurielle il a joué un rôle de soutien indéfectible de la social-démocratie la plus traditionnelle. Du reste un nombre impressionnant des ministres et responsables communistes de cette période est devenu socialiste ou très proche (ex : Juquin, Krazuky, Fiterman, Gayssot, Herzog etc..)

C’est bien ce que leur reproche, avec quelques raisons, les soi-disant révolutionnaires de la phrase que sont La LCR et LO. C’est pourquoi ils refusent d’aller au gouvernement et de compromettre avec les responsabilités démocratiques.

Il y a donc un écart significatif entre les communistes au pouvoir et les communistes dans l’opposition et entre les communistes obligés d’être unis aux socio-démocrates pour gouverner et les communistes dominant le pouvoir.

C’est cet écart qui explique les tensions et scissions internes permanentes des PC. Dans la période présente, le PCF a renoué avec sa fonction tribunicenne irresponsable, ce qui rend difficle son alliance éventuelle avec le PS pour revenir au gouvernement, voire préserver ses derniers députés ou élus locaux, mais ce qui ne lui permet pas, compte tenu de son rôle dans les différents gouvernements de gauche, de s’unir avec l’ultra-gauche. Il se trouve entre le marteau et l’enclume et se déchire en interne.

LE PC va très mal, comme du reste le PS dont certains croient encore qu’il peut être à la fois un parti de gouvernement et un parti sinon révolutionnaire, du moins un parti radical-réformiste en rupture avec le capitalisme.

Quant à la dérive rouge-brun toujours possible, le cas Doriot (et dans une moindre mesure Marcel Déat) en France, mériterait d’être développé par des historiens professionnels, ce que je ne suis pas.


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