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Commentaire de Jirah

sur Les Casques bleus sont-ils des soldats d'opérette ?


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Jirah (---.---.183.30) 12 août 2006 00:21

Le peuple haïtien a le dernier mot

Nous sommes un peuple dont les ancêtres ont été esclaves. Grâce à leur sens élevé de dignité, de fierté et de l’honneur, ils ont, par des actes héroïques, brisé les chaînes de l’esclavage. Pourtant, après l’indépendance, nous continuons à subir une autre forme d’esclavage. La misère continue, une petite équipe s’est accaparé de toutes les richesses du pays, laissant la grande majorité dans la misère, l’analphabétisme, le mépris et l’humiliation. Ceux qui ont dirigé le pays, depuis l’assassinat de DESSALINES jusqu’à aujourd’hui, n’ont jamais pensé qu’à leurs propres intérêts. Les uns tirent à boulets rouges sur les autres, mais, en fait, c’est la même logique : l’individualisme. Nous avons comme devise : « l’Union fait la Force » c’est une vérité, mais cela n’existe que dans les mots. Dans la réalité, c’est chacun pour soi. Si aujourd’hui la misère du peuple haïtien devient de plus en plus amère, c’est parce que personne n’a jamais pensé à la collectivité. Car dans une société où c’est l’individualisme qui règne, il ne peut y avoir de progrès. Car la recherche d’intérêts particuliers conduit à la division, à la trahison et au déchirement. Tandis que dans une société où il n’y a pas de place pour l’individualisme, c’est tous ensemble qui construisent l’économie ; car tout se fait dans le souci de la collectivité. C’est pour cela que nous oeuvrons pour une société qui soit construite sur la base des intérêts collectifs, une société où la préoccupation politique de la répartition de plus de bonheur possible au plus grand nombre remplacera celle des gains financiers. Aujourd’hui, en Haïti, il y a encore une chance que les choses changent, mais pour ce faire, il faut se démarquer de toute une série de faux politiciens et de faux amis. Il faut penser et croire qu’aucun gouvernement étranger ne va permettre à ce qu’Haïti soit développé et devienne autonome politiquement et économiquement. Les grandes puissances ont besoins de marchés pour écouler leurs produits face à la crise récurrente de la surproduction. C’est pourquoi qu’elles s’efforcent, bien entendu, de maintenir un développement unilatéral des économies des pays du tiers-monde et surtout à développer le moins possible le niveau de vie de la population, ce à quoi veillent les plans d’ajustement structurels élaborés par les instances économiques internationales (FMI, BANQUE MONDIALE, OMC)... Quant aux politiciens réactionnaires, ils sont monnayés par les impérialistes pour faire leur sal boulot, empêchant ainsi qu’il y ait une stabilité dans le pays ; car pour pouvoir bien nager, il leur faut des eaux troubles. Face à cela, le peuple Haïtien, qui connaît sa voie, a besoin de s’appuyer sur des leaders progressistes qui jurent de ne jamais vendre ni trahir ce pays, afin de mener la lutte ensemble, tous ensemble, pour la victoire finale. En ce moment de confusion, nous voulons dénoncer les manœuvres des impérialistes qui alimentent la violence à Port-au-Prince, par le biais de leurs troupes, afin de rester le plus longtemps possible dans le pays, une façon de continuer à le piller et le maintenir dans le chaos. Nous dénonçons également les tactiques des bourgeois compradores qui veulent acheter la conscience de nos jeunes étudiants, afin de prendre le pays en otage et maintenir ainsi le peuple haïtien dans la misère et l’ignorance. Nous dénonçons la cruauté de certains faux intellectuels mal intentionnés qui désirent vendre le pays aux impérialistes, pour satisfaire leurs seuls intérêts. Nous dénonçons enfin les magouilles de nos soi-disant politiciens qui n’ont jamais cessé d’être des instruments aux mains des impérialistes et qui empêchent le peuple haïtien de connaître un autre mode de vie. Ainsi, nous demandons au peuple haïtien de prendre en main sa destinée, afin de faire échec à tous ses ennemis de classe, pour qu’enfin luise le soleil sur Haïti. Nous demandons à tous les petits marchands, les cordonniers, les chauffeurs de taxi, chauffeurs de camions et de camionnettes, tous les gens de petits métiers, les masses populaires, les paysans, les prolétaires et la jeunesse de ce pays, de se lever et de faire entendre leur voix, dans un élan patriotique. Car personne ne va ni ne peut changer notre situation ; il revient à nous, peuple haïtien, de montrer que nous pouvons être les seuls maîtres de notre sol.

S. Jirah, Le 11 août 2006


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