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Commentaire de manu

sur Heures supplémentaires défiscalisées : quels risques ?


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manu 10 mai 2007 00:55

@l’auteur,

Content de vous voir aborder ce sujet que je prends souvent en exemple pour montrer l’hypocrise de cette mesure qui masque une toute autre réalité, que vous expliquez par le mécanisme production/consommation mais qui devrait être plus fouillée sur 2 points principaux et incontournables qui « décridibilisent » la porté de cette mesure « attrape électeurs » :

Premièrement, les entreprises se sont adaptées aux 35H et ne feront pas machine arrière, à l’image de NS qui le reconnaissait durant le ’duel’. Je veux dire par là que les 35heures ont constituées la soupage de flexibilité que leur interdisait les contraintes sur les licenciements.

Ne pouvant se séparer d’une partie de sa main d’oeuvre en fonction de l’évolution du marché, l’entreprise à modulé sa charge de main d’oeuvre en :
- faisant appel aux interims sur quelques semaines ou mois
- en utilisant les heures supplémentaires « compensées ». C’est a dire que les heures sup. effectuées par les salariés lors d’un sucroît de commande (bien ou service) ne sont pas payées mais donné en repos compensateur. (je travaille dans une entreprise de 10.000 salariés en France et c’est LA REGLE) ; Quel intêret pour cette entreprise « type », de payer des heures sup, même détaxés, sur une période pour se retrouver après avec un coût d’exploitation trop lourd en période creuse ?

Deuxième point qui n’a pas été abordé et le « transfert » du gain marginal. En effet, même si l’entreprise n’était pas dans le cas cité au dessus, l’utilisation par celle ci, d’un réservoir de main d’oeuvre 40% moins cher au delà de 35 heures, aurait pour premier interêt, cela a été en partie relevé, de réduire le cout de revient marginal et donc d’accroitre la marge nette du produit/service vendu. De façon fort logique, cette marge supplémentaire permettrait de satisfaire directement les actionnaires, et ne sera pas « grilles tarifaires semestrielles ou annuelles » oblige répercuté sur le prix de vente.

L’intêret de cette mesure est donc avant tout ’patronale’ (pas au sens péjoratif) en permettant l’amélioration de la rentabilité.

Quand à la partie ’salariale’ vous l’avez analysé, elle ne fait qu’appuyer une chose, cette mesure restera marginale sur le revenu « moyen » des Français (l’entreprise ne fait pas faire d’heure sup a tout le monde, 60% de la consommation se fait sur des produits d’imports, une partie de ce revenu servira au salarié à se prémunir contre la précarité). En tout état de cause, ce réservoir de 15 à 30% de MOD réduite, ne fera que « bloquer » la possible embauche.. loin de l’objectif de 5% de chômeurs. Les pays pris en exemple par Sarkozy (Irlande) s’approchent du plein emploi non pas par les heures sup, mais par la précarisation du travail (déréglementation totale de l’emploi) et amène ce « modèle » au RECORD d’EUROPE de la pauvreté ! 20,8% de la population vis en dessous du seuil de pauvreté !

En tant que démocrate, je pense qu’il aurait été plus judicieux de permettre aux employés qui se voyent offrir ou peuvent faire des heures sup, de gagner certes plus (diminution des charges transférés en net salarial) et ce sans favoriser le recours systématique à ces heures (le transfert se faisant de charge à salaire net, laissant un coût global similaire pour l’employeur) permettant ainsi de satisfaire le salarié en période de ’pointe’ mais aussi de favoriser l’embauche en période d’augmentation durable de la demande puisqu’au delà d’un certain besoin il est plus rentable d’embaucher en heures ’normales’ plutôt que recourir systématiquement aux heures sup qui seraient restées plus chères. Cette mesure concommitante avec les 2 emplois sans charge de Bayrou aurait justement permis un appel d’air vers ces entreprises qui auraient eu un GRAND intêret à embaucher, tout en satisfaisant quelques salariés en heures sup, et ce sans surcroît de coût de revient....

Mais évidemment cette mesure moins ’ultra libérale’ n’est pas dans l’objectif affiché d’améliorer la SEULE rentabilité financière !

Voilà comment Sarkzoy apate le salarié pour faire se régaler l’actionnariat !


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