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Commentaire de Jean Aimé MOUKETOU

sur Gabon : une jeunesse dangereuse pour l'avenir du pays ?


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Jean Aimé MOUKETOU Jean Aimé MOUKETOU 23 août 2006 23:34

Bonjour. Merci pour votre réaction. Je vais répondre à vos deux questions. D’abord, face à la structuration des « clubs » de pouvoir au Gabon en loges maçonniques, les médias gouvernementaux à l’instar des deux organes audiovisuels de l’Etat (chaîne 1 et chaîne 2) et le quotidien gouvernemental L’UNION sont des instruments de propagande du système politique en place depuis 1967. En d’autres termes, les journalistes gabonais sont fonctionnarisés ; ils deviennent une carrière administrative avec une hiérarchie et ils ne peuvent pas s’exprimer librement. Malgré cela, il existe au Gabon quelques journalistes compétents formés dans des Ecoles prestigieuses européennes (ESG de Lille, CELF à la Sorbonne, IFP à Paris 2) qui ont fait l’amère expérience du croisement du traitement de l’information et de la précaution permanente face au système où le moindre mot est traqué par l’autorité politique. Ensuite, le fait que le régime en place ait réussi pendant plus de 10 ans (entre 1974 et 1989)à créer une structure autonome de formation des journalistes ( le cas de l’ex Ecole des cadres du Parti démocratique gabonais devenu par la suite Centre universitaire des Sciences politiques et du développement qui était en réalité un espace de production des cadres formatés à la propagande du système et dont les critères de recrutement ne respectaient pas les objectifs d’accès à l’enseignement supérieur) qui a déversé sur le marché de l’emploi du pays un nombre anormalement élevé des journalistes qui n’ont pas tous réussi à se faire un nom dans le métier.

En ce qui concerne la « passation de pouvoir » et les « risques de guerre civile similaires à ceux de la Côte d’Ivoire », à mon avis je pense que le risque à l’intérieur du Gabon est quand même minime pour les raisons suivantes : 1°- Le peuple gabonais est composé d’une cinquantaine d’ethnies qui ont appris à vivre ensemble et qui rejettent toutes situations qui prêtent au déchirement.

2°- Du point de vue militaire, tout l’armement est à la seule disposition de la garde républicaine. Matériellement les forces de défense nationale (Armées de terre et de l’air, police, gendarmerie) ne disposent d’aucune logistique opérante. 3°- En outre, il serait très étonnant de par sa position stratégique sur le plan économique (pétrole, manganèse, uranium, nickel, bois, or, fer, phosphate, ...) de voir le Gabon vivre les événement que les autres pays ont connu (Côte d’Ivoire,..). La forte présence militaire de la France via les Accords de défense est expressément destinée à dissuader tout opportuniste ou aventurier politique qui s’aviserait à prendre par la force le pouvoir sans l’onction de Paris.

MAIS il n’est pas exclu qu’après le départ du Président de la République actuel le danger provienne de l’intérieur du système Parti Démocratique Gabonais. Merci.


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