• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Jean Aimé MOUKETOU

sur Gabon : une jeunesse dangereuse pour l'avenir du pays ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Jean Aimé MOUKETOU Jean Aimé MOUKETOU 25 août 2006 23:04

Bonjour à tous.

J’ai reçu et lu vos différentes réactions. Je me réjouis de ce que vos réponses ont lancé le débat sur le sujet mentionné ci-dessus. Cependant, il est important que je revienne sur certains de vos observations afin de vous permettre de préciser ma pensée et tout en vous répondant.

Certaines de vos réactions ont porté sur des « vérités » et explications « sans réponses » ; vous me demandez également de préciser le sens de l’expression « nos valeurs culturelles » et « qu’apportent » ces valeurs aux Gabonais ; vous voulez de précision sur le « rôle de la France dans la corruption ambiante » au Gabon ; vous affirmez aussi que « les pratiques de cooptation n’ont pas été inventées par les Gabonais », et vous me demandez si je peux citer un « Etat du Sud à fortes ressources où l’on n’observe pas de corruption... »....

Avant de vous répondre, permettez moi de vous rappeler d’abord que je n’ai pas rédigé cet article pour choquer mais pour qu’un débat s’instaure parce que la jeunesse du Gabon ne participe pas pleinement au développement du pays du fait qu’elle se trouve préoccuper sur les questions matérielle et financière. Ensuite, avec une superficie de 267.667 Km² à cheval sur l’équateur et une population d’environ 1 millions d’habitants, le Gabon est un petit Etat d’Afrique centrale couvert de 85% de l’espace forestier (soit une surface d’environ 22 millions d’hectares dont 20 millions sont productifs : c’est le domaine de la forêt dense humide équatoriale et d’après la FAO avec un taux de déforestation relativement faible de 0,5 % par an). C’est un pays qui appartient à la communauté francophone qui est né le 9 février 1839 à la suite de la signature d’une convention entre Bouët Willaumez et le roi gabonais Denis Rapontchombo, dont les limites ont été héritées des accords passés avec la France (ancienne métropole) avant l’indépendance du 17 août 1960. Riche en ressources naturelles, le Gabon fonctionne depuis 1967 presque en régime démocratique version Russie de Poutine (démocratie parlementaire déguisée). Après 46 ans d’indépendance, le réseau routier gabonais est en général cahoteux. Ce réseau routier compte environ 9170 km de routes classées et non classées, dont 936 km seulement sont bitumées. Il comporte également 7.600 km de routes latéritiques et 630 km de pistes ordinaires et, 156 ouvrages d’art définitifs et semi définitifs, 650 ponts en bois et 6 bacs encore en service. Avec 41 km de routes par 1000 km² et 10% de routes bitumées, le Gabon figure ainsi parmi les pays de l’Afrique noire qui a la plus faible densité de routes et le plus faible taux de routes bitumées. Ces faibles valeurs résultent non seulement des lourds investissement que le pays a consentis pour le développement d’autres modes de transports à l’instar de la construction d’un chemin de fer à une seule voie, non rentable, reliant Libreville (capitale administrative du pays) et Franceville (Sud-est du Gabon) sur 670 km mais encore de nombreux détournements impunis des moyens financiers et matériels consentis pour la modernisation du réseau routier du Gabon. Enfin, un intellectuel prend juste position. Ce sont des gouvernants gabonais (ministres et autres hauts cadres de la République) qui doivent apporter les solutions ; ils sont logés et nourris aux frais de l’Etat pour faire ce boulot.

Les valeurs traditionnelles du Gabon cités dans mon article peuvent participer pleinement au développement de ce pays ; elles peuvent jouer un rôle de choix dans la prise par exemple d’initiatives qui vont dans la modernisation du pays. Les loges maçonniques occidentales ont participé à la construction de certains Etats européens (construction des grands monuments comme les châteaux et cathédrales). Le « système de la dote et de partage de terres qui se passe bien entre villageois gabonais n’a aucun rapport avec mon article.

La France n’a rien à avoir avec « la corruption ambiante », institutionnalisée et héréditaire qui ne cesse de sous développer le Gabon depuis 39 ans. Ce sont des Gabonaises et Gabonais très mal éduqués qui pillent leur pays sans penser aux générations futures. Il est de même pour les « pratiques de cooptation » qui sont des pures inventions des Gabonais. Ce ne sont pas les occidentaux (français en particuliers) qui demandent à nos dirigeant de ne pas construire le Gabon. Vous parlez de la corruption en Arabie Saoudite, au Venezuela et en Russie, avez-vous déjà visité ces pays ? Si tel n’est pas le cas, je vous informe que ces trois pays sont bien connectés dans la voie de la modernisation.

Une « prise en main des jeunes » ne me paraît pas utopique comme vous l’affirmez dans vos réactions ; les jeunes gabonais occupant des fonctions politiques importantes n’assurent ni le pouvoir d’emploi, ni la création des richesses, ni l’orientation moderne du pays ; il n’existe pas d’industrie de la vie au Gabon. Certains de ces jeunes diplômés pour la plupart, ils sont incapables de redéfinir le partage des richesses nationales ; ils ne peuvent pas à mon avis être considérés comme des dirigeants qui sont là pour construire le pays ; ils sont au pouvoir juste pour enraciner la politique de pillage les caisses de l’Etat. A quand la construction d’une République provinciale (autrement dit la politique de décentralisation) au Gabon ?

Avant de parler d’une « prise de conscience » qui doit se faire selon vous « surtout auprès de ceux susceptibles de gouverner dans 10-15 ans donc ceux qui ont entre 35 et 45 ans parce que le poids électoral des moins de 25 ans n’est pas suffisamment fort et pour changer il faut profondément gouverner », à mon avis, il faut plutôt défendre l’idée d’une éducation politique de masse au Gabon. L’éradication de la corruption au Gabon ne passe pas seulement par une « augmentation des salaires des hauts fonctionnaires ». Il faut donner au Gabon comme je l’ai déjà mentionné ci-dessus une politique d’orientation moderne (des magistrats libres et indépendants, des hommes politiques assurant le pouvoir d’emploi, la création des richesses et combattre les inégalités sociales ou comme vous le dites « les fratries africaines » surtout les vendeurs d’illusion de la loge équatoriale gabonaise. Je suis pour le respect de nos cultures traditionnelles. Vous avez totalement raison de dire que « les loges maçonniques équatoriales conduisent à la dérive, « justement, pour peu que les valeurs humaines qui accompagnent ne sont pas comprises » surtout par les « postulants » composés essentiellement des jeunes naïfs au Gabon (diplômés et non diplômés). La naïveté résulte principalement de l’ignorance manifeste de ces jeunes fraters (loges équatoriales pour la majorité), de l’origine maçonnique au sens occidental et oriental, du fonctionnement exact, de l’influence (musicale, économique...) et des conséquences positives ( ?) et surtout négatives dans un pays comme le Gabon.

Pourriez -vous m’apporter des informations documentées sur le « grand complot international des loges maçonniques » que vous évoquez dans vos réactions ?

Merci pour votre compréhension.

Jean Aimé MOUKETOU


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès