Les décalages horaires sont
difficiles. Si je m’absente quelques heures, de
ce côté-ci de l’Amérique, je reviens et vous êtes déjà au lit. Lorsque
je me couche, vous vous levez. Bon, on s’y fera.
« Une société qui passe de la vigilance à la surveillance met en jeu, au
prétexte d’une demande croissante de sécurité collective, les libertés
individuelles et le droit à l’anonymat et au secret. La collecte des données
biométriques identifiantes risque de comporter
une atteinte majeure à la vie privée, et pourrait donc aussi ne pas respecter
l’article 8 de la convention des Droits de l’Homme qui stipule que « toute
personne a droit au respect de sa vie privée et
familiale ». C’est l’avis
que vient de donner le Comité consultatif
national d’éthique.
Le Comité
consultatif national d’éthique (CCNE) est inquiet par la
« généralisation excessive de la
biométrie », rapporte l’Agence
France-Presse. Dans un avis rendu qu’il vient de rendre public, le CCNE,
tout en évoquant la « hantise
sécuritaire » depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis,
s’interroge sur le « prix à payer pour rendre la vie plus sûre ». Le
Pr Didier Sicard, président du CCNE, lors d’une conférence de presse, déclare :
« A notre insu, un jour on peut se
réveiller totalement tatoués par une biométrie ». Subrepticement,
notre société, au nom du paradigme sécuritaire, s’habitue à l’usage de ces
marqueurs biométriques et chacun accepte finalement et même avec quelque
indifférence d’être fiché, observé, repéré, tracé, sans souvent même en avoir
conscience rappelle le CCNE.
En France, le Fichier national
automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) contient maintenant celles de près
de 500.000 personnes, les données pouvant être conservées quarante ans pour
celles qui sont condamnées, vingt-cinq ans dans les autres cas. La durée de
conservation est de cent ans en Angleterre où jusqu’à 4 millions de personnes
seraient fichées dans la banque ADN de la police, relève l’avocat Mario Stasi, corapporteur de l’avis du Comité consultatif national
d’éthique (CCNE). Rien ne saurait, selon le CCNE, justifier la conservation de
ces données pour les personnes ultérieurement jugées innocentes.
Le passeport biométrique
récemment mis en service dans 27 pays d’Europe et d’Amérique illustre, selon le
CCNE, les risques d’abus de la biométrie. Des « expertises convergentes
réalisées par des sociétés de sécurité information et par le groupe Fidis »
(Futur de l’identité dans la société de l’information), pour le compte de
l’Union européenne, « ont
montré que la confidentialité des données transmises à partir de puces
électroniques intégrées au passeport biométrique était illusoire ».
Un récent projet européen
(www.humabio-eu.org) inquiète aussi le CCNE. Pour suivre en permanence l’état
de vigilance de transporteurs de fonds ou des pilotes d’avions notamment, des
enregistrements de leurs électro-encéphalogrammes et électrocardiogrammes
pourraient être transmis à distance, avec le risque que ces données soient
obtenues à « leur insu », précise le Pr Sicard.
« L’utilisation universelle de la biométrie pour définir
l’identité des personnes se développe irrésistiblement et en apparence
inéluctablement pour des besoins affirmés d’une sécurité accrue »,
estime le CCNE, jugeant qu’il est « grand
temps de redonner son sens véritable à la biométrie » en
faisant "de la technologie un instrument réel de progrès au lieu d’une
arme souvent inadaptée et par là même contraire au but qu’elle s’assigne ».
Dans son commentaire, goeland86
se déclare un grand fan de Tor. Il semble que le lien
qu’il a proposé ne fonctionne pas. Voici donc le site de Tor : Un système de connexion
anonyme à Internet pour ceux ou celles que la question intéresserait.
Pierre
R.