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Commentaire de Pierre R. - Montréal

sur Fermons nos portables, l'État nous espionne


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Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 1er juin 2007 04:27

Les décalages horaires sont difficiles. Si je m’absente quelques heures, de ce côté-ci de l’Amérique, je reviens et vous êtes déjà au lit. Lorsque je me couche, vous vous levez. Bon, on s’y fera.

« Une société qui passe de la vigilance à la surveillance met en jeu, au prétexte d’une demande croissante de sécurité collective, les libertés individuelles et le droit à l’anonymat et au secret. La collecte des données biométriques identifiantes risque de comporter une atteinte majeure à la vie privée, et pourrait donc aussi ne pas respecter l’article 8 de la convention des Droits de l’Homme qui stipule que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale ». C’est l’avis que vient de donner le Comité consultatif national d’éthique.

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) est inquiet par la « généralisation excessive de la biométrie », rapporte l’Agence France-Presse. Dans un avis rendu qu’il vient de rendre public, le CCNE, tout en évoquant la « hantise sécuritaire » depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, s’interroge sur le « prix à payer pour rendre la vie plus sûre ». Le Pr Didier Sicard, président du CCNE, lors d’une conférence de presse, déclare : « A notre insu, un jour on peut se réveiller totalement tatoués par une biométrie ». Subrepticement, notre société, au nom du paradigme sécuritaire, s’habitue à l’usage de ces marqueurs biométriques et chacun accepte finalement et même avec quelque indifférence d’être fiché, observé, repéré, tracé, sans souvent même en avoir conscience rappelle le CCNE.

En France, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) contient maintenant celles de près de 500.000 personnes, les données pouvant être conservées quarante ans pour celles qui sont condamnées, vingt-cinq ans dans les autres cas. La durée de conservation est de cent ans en Angleterre où jusqu’à 4 millions de personnes seraient fichées dans la banque ADN de la police, relève l’avocat Mario Stasi, corapporteur de l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Rien ne saurait, selon le CCNE, justifier la conservation de ces données pour les personnes ultérieurement jugées innocentes.

Le passeport biométrique récemment mis en service dans 27 pays d’Europe et d’Amérique illustre, selon le CCNE, les risques d’abus de la biométrie. Des « expertises convergentes réalisées par des sociétés de sécurité information et par le groupe Fidis  » (Futur de l’identité dans la société de l’information), pour le compte de l’Union européenne, « ont montré que la confidentialité des données transmises à partir de puces électroniques intégrées au passeport biométrique était illusoire  ».

Un récent projet européen (www.humabio-eu.org) inquiète aussi le CCNE. Pour suivre en permanence l’état de vigilance de transporteurs de fonds ou des pilotes d’avions notamment, des enregistrements de leurs électro-encéphalogrammes et électrocardiogrammes pourraient être transmis à distance, avec le risque que ces données soient obtenues à « leur insu », précise le Pr Sicard.

«  L’utilisation universelle de la biométrie pour définir l’identité des personnes se développe irrésistiblement et en apparence inéluctablement pour des besoins affirmés d’une sécurité accrue  », estime le CCNE, jugeant qu’il est «  grand temps de redonner son sens véritable à la biométrie  » en faisant "de la technologie un instrument réel de progrès au lieu d’une arme souvent inadaptée et par là même contraire au but qu’elle s’assigne ».

Dans son commentaire, goeland86 se déclare un grand fan de Tor. Il semble que le lien qu’il a proposé ne fonctionne pas. Voici donc le site de Tor : Un système de connexion anonyme à Internet pour ceux ou celles que la question intéresserait.

Pierre R.


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