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Commentaire de Voltaire

sur Première enquête participative : les vaccinations


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Voltaire Voltaire 25 juillet 2007 15:25

@l’auteur

Le problème de votre article est son manque d’objectivité. Si vous aviez d’abord posé pour introduction la réalité des faits sur la vaccination, et son principe, il eût été acceptable de discuter de ses limites et éventuels problèmes.

Effectivement, les vaccins peuvent entrainer des réactions secondaires. Cela avait lieu dans des proportions de 1/10.000 pour les premiers vaccins, c’est le cas dans des proportions de 1/100.000 à 1/1.000.000 actuellement. Mais les vaccins ne sont pas des « médicaments ». Ils servent non seulement à nous protéger individuellement, mais aussi dans la plupart des cas à nous protéger collectivement. C’est pourquoi les vaccinations doivent couvrir les populations entières, et non seuls ceux qui le souhaitent, afin de prévenir la diffusion des maladies concernées. C’est pour la même raison que la déclaration de certaines maladies est obligatoire : si vous avez la tuberculose, vous devez la déclarer, et être traité, pour éviter toute diffusion autour de vous.

L’expérience montre que les articles (et leur médiatisation) jetant le doute, souvent avec des arguments spécieux, sur les vaccins, ont entrainés des baisses de vaccinations notables, et la recrudescence de certaines pathologies devenues très rares. C’est la raison de ma réaction vigoureuse : il ne s’agit pas seulement de notre propre personne, mais d’une responsabilité collective.

Certes, il n’est pas question d’ignorer des faits éventuellement domageable, mais il faut d’abord rélflêchir si l’on va avoir un impact positif ou négatif. Dans ce cas précis, l’intérêt du citoyen est-il de jeter le doute, voire le discrédit sur la vaccination, comme cet article le fait, au risque d’inciter des personnes à refuser les vaccinations ?

Peu de personnes savent évaluer un risque. Si l’on dit qu’il existe un risque d’effet secondaire, tandis que le risque d’avoir la pathologie n’est pas expliqué, quel sera l’effet ? Et s’il existe un risque d’avoir un effet secondaire, alors que telle personne a peu de chance d’avoir la pathologie, mais pourrait la transmettre à d’autres personnes plus faibles ou susceptibles si elle n’est pas vaccinée, quel sera leur choix ?

Je ne suis certes pas opposé à une étude sur la vaccination, mais votre introduction jette le discrédit sans rappeler les éléments essentiels qui justifient cette pratique et son caractère obligatoire.

@Demian West

Voltaire, Extrait du Discours aux Welches.

" La méthode de l’innoculation sauve ailleurs la vie à des milliers d’hommes : vous employez plus de quarante années à tâcher de décrier cet usage salutaire. Si quelques fois, en portant au tombeau vos femmes, vos enfants morts de la petite vérole naturelle, vous sentez un moment de remords (comme vous avez un moment de douleur et de regrets), si vous vous repentez alors de n’avoir pas imité la pratique des nations les plus sages que vous et plus hardies ; si vous vous promettez d’oser faire ce qui est si simple chez elles, ce mouvement passe bien vite ; le préjugé et la légèreté reprennent chez vous leur empire ordinaire.

Vous ignorez, ou feignez d’ignorer, que dans le relevé des hôpitaux de Londres, destinés à la petite vérole naturelle et artificielle, la quatrième partie des hommes y meurt de la petite vérole ordinaire, et qu’à peine meurt-il une personne sur quatre cents qui ont été inoculés.

Vous laissez donc périr la quatrième partie de vos concitoyens, et quand vous êtes effrayés de ce calcul qui vous déclare si imprudents et si coupables, que faites-vous ? Vous consultez des licenciés fondés ou non fondés par Robert Sorbon : vous présentez des réquisitoires ! C’est ainsi que vous soutîntes des thèses contre Harvey, quand il eût découvert la circulation du sang. C’est ainsi qu’on a rendu des arrêts par lesquels on condamnait aux galères ceux qui disputaient contre les catégories d’Aristote.

O premier peuple du monde ! quand serez-vous raisonnable ?"

Si mon homonyme était de ce monde, quelle serait d’après-vous sa réaction ?


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