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Commentaire de Asphodèle

sur 1887-2007 : Une histoire très belle


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Asphodèle 27 juillet 2007 11:23

Réponse au message de « Funram » du 24 juillet à 0h14

Votre question :

« Dans quelle mesure une généralisation de l’espéranto comme langue internationale donnerait-elle lieu à la création de patois locaux, à votre avis ?

me donne envie de répondre à votre message !

Tout d’abord, je dois préciser que je me suis intéressée à l’Espéranto depuis quelque temps et que je trouve un réel plaisir à « jouer » avec cette langue... suffisamment pour avoir eu envie d’en apprendre plus et même de donner des cours gratuits de découverte d’une année dans ma ville !

il est clair, pour être honnête, que le manque de professeurs est un gros handicap à l’essor suffisant pour en faire une vraie langue internationale « parlée couramment » même si elle est comprise par un plus grand nombre ! Elle fonctionne actuellement, en grande partie, grâce à Internet qui offre des cours gratuits , aux professeurs et associations qui se dévouent énormément pour l’essor de cette langue très facile à étudier et aux gens qui consacrent leur vie à informer le public du monde entier par le plus grand nombre de moyens mis à la disposition des terriens.

Si on veut parler d’un patois que favoriserait éventuellement l’Espéranto en tant que langue internationale, on ne peut que se poser la question de ce qu’est un patois, comment il apparaît ou disparaît et voir si l’Espéranto dans ce cas précis pourrait en engendrer un !

Par l’observation de la création d’un patois x ou y par la pratique d’une langue x ou y, on peut donc voir si l’Espéranto remplirait les mêmes conditions pour en devenir ou un engendrer un au fil du temps !

J’ai relevé sur un site les notions suivantes : développé par joseph Barou

Le patois une vraie langue ; ce n’est pas du français déformé mais une langue utilisée chez nous bien avant le français que nous parlons maintenant.

1 - L’histoire du français A - Sa formation Il vient surtout du latin (lui-même influencé par le grec) Emprunts nombreux au cours des siècles . reste du vocabulaire gaulois : soc, cep, alouette... char, benne (devenu bagnole) ; . langues germaniques (les grandes invasions, Francs, Burgondes, Wisigoths...) : blanc (et non candidus, albus), bleu, brun ; blond... . arabe (vocabulaire scientifique ou de la mer) : zéro, chiffre, algèbre, amiral, azur... . persan , turc... . italien, espagnol (surtout à l’époque de la Renaissance et de la découverte de l’Amérique) : cacao, chocolat, tomate (espagnol) : pintade (portugais)... . anglais (l’anglomanie du 19 e siècle) avec des mots empruntés au français qui reviennent... Budget Boge, bougette (petit sac), boudget (bourse), budget et la boge des pommes de terre et des lycéens. Standart (étendard : drapeau) Tennis : (tenez) A la fin de la période gallo-romaine on parle en Gaule (pas encore en France) un latin dégradé qui s’est différencié suivant les régions (avec deux grands groupes : le nord et le sud - plus tard langue d’oc et langue d’oïl - suivant la façon de dire « oui »). Premier texte en langue romane : le serment de Strasbourg (en 842) entre les 3 petits-fils de Charlemagne. B - Son développement Le francien, dialecte de l’Ile-de-France s’impose lentement avec la formation du royaume de France. Il devient le français. Mais au Moyen Age, on ne parle vraiment le français que dans la région parisienne, l’Orléanais, la Touraine... Date importante : 1539, ordonnance de Villers-Cotterets de François 1 er : emploi du français, et non du latin, dans l’administration (la justice).

Les dialectes régionaux évoluent chacun de leur côté, se transforment et deviennent des patois qui existent encore.

C - Les langues régionales Elles sont différentes des patois, elles ont mieux résisté et ont une littérature. Elles ne sont pas toutes issues du latin et subsistent en bordure du territoire national : . le flamand (nord) proche du néerlandais

. l’alsacien (dialecte germanique) . le basque . le breton (descendant du celte, du gaulois). . le parler niçois (nissard) et le corse (proches de l’italien) . le catalan (En Roussillon) 2 - Les grandes familles des patois de France A - Les grands groupes : . Aujourd’hui les différents patois français (des centaines, 363 selon une enquête pour Atlas Linguistique de France) sont de la même famille (romane) mais regroupés en trois grandes zones : . Les dialectes d’oïl (oui) au nord : Wallon (en Belgique), Lorrain, Champenois, Normand, Angevin, Poitevin, Berrichon, Bourguignon, Champenois et le Francien (d’où est issu le français) mais pas le breton. . l’occitan ou Langue d’oc (oui) au sud : gascon, languedocien, provençal, limousin, auvergnat, béarnais (mais pas le basque) . le franco-provençal (sur trois pays : France, Suisse et Italie) : Lyonnais-Forez-Beaujolais, Savoie, Vallée d’Aoste, Suisse francophone (romande). B - La carte des patois de la Loire : La plus grande partie de la Loire appartient au domaine franco-provençal sauf . le plateau de Saint-Bonnet-le-Château : Chambles, Périgneux, Luriecq, Marols qui dépend de l’occitan. . la bordure vers l’Auvergne : Noirétable, Cervières, les Salles, Saint-Julien, La Chamba (mais pas Champoly, ni Saint-Thurin) . le massif du Pilat (bourg-Argental, Saint-Genest-Malifaux, Marlhes...) La zone franco-provençal se découpe encore en plusieurs secteurs : . Les Monts du Forez (le Franco-provençal proprement dit selon le père Gardette, région où le patois s’est le mieux conservé). . La Plaine, avec un patois dégradé, francisé (population moins stable, beaucoup de fermiers, apport de la montagne...) . les Monts du Lyonnais avec un patois influencé par celui du Lyonnais. . Le Roannais ouvert vers le nord, influencé par les parlers bourguignons et le français. La géographie physique, zone ouverte ou fermée, la proximité, les communications ont donc modelé le paysage linguistique. Le patois le mieux conservé, le plus riche en mots archaïques subsiste dans les gros bourgs de la montagne (Saint-Bonnet-le-Courreau, Chalmazel, Sauvain...). C - Le patois de notre région a été bien étudié et depuis longtemps : . Louis-Pierre Gras et son Dictionnaire du Patois forézien (1863). . Georges Straka (Poèmes du 18 e siècle des Chapelon), . L’abbé Pierre Gardette (Atlas linguistique du Forez) . L’abbé Jean Canard (Saint-Romain-d’Urfé), Marguerite Gonon (Poncins), l’abbé Pinton (Saint-Marcellin), beaucoup d’autres et... le père Jean Chassagneux (Lexique du patois de Saint-Jean- Soleymieux)...

3 - Evolution du patois et perspectives A - Le recul du patois : . constat : A la fin du Moyen Age, en Forez tout le monde parle le patois, y compris les comtes de Forez. Le français est la langue du royaume de France, de Paris... Il y a des écrits en patois (surtout à Saint-Etienne) : o Au début du 17 e un Ballet en langage forézien : une histoire assez rustique de bergers et de bergères qui se moquent des amoureux...) o Les oeuvres des Chapelon (le grand-père, le fils et le petit-fils qui a été curé de Saint-Etienne (1647-1694) : poèmes... o Au 19 e Pierre Philippon (dit Babochi), Linossier (dit Patasson), Pierre Duplay (le père Baronta)... . Au 20 e siècle : o Conte de Jean-Pierre, de Louis Mercier (de Coutouvre), patois du Roannais o Contes de la Meunière, de Marguerite Gonon, patois de Poncins. o Poèmes du Paysan de Javelle, patois d’Apinac (occitan) . Aujourd’hui : Très peu de personnes de moins de 60 ans parlent couramment le patois, même dans les monts du Forez. o Le patois a disparu des villes (Saint-Etienne, Montbrison, Feurs, et même des gros villages). . Les causes du recul : o L’enseignement et service militaire (processus commencé il y a longtemps) o L’exode rural et la disparition d’un mode de vie (les habitudes, les techniques, les outils changent...) o appauvrissement du langage : mots français remplaçant de vieux mots patois (il ne reste que l’accentuation...) . Patois et français local : Le patois a laisser des traces dans notre français local de tous les jours : au niveau du vocabulaire boge, boutasse, pate, franc (complètement) au niveau des expressions et des tournures de phrases : j’arrive que, je n’arrive que maintenant être fermé dehors, ne pouvoir entrer écarter le linge, étendre plier (une marchandise), pour envelopper

B - Sauver une culture : Doit-on regretter la disparition annoncée des patois ? o Elle paraît inéluctable parce qu’aujourd’hui notre village est le monde. o C’est une chance pour un pays d’avoir une langue commune, le français parce que c’est un élément essentiel de la cohésion sociale. Cependant : o Le patois témoignait d’une façon de vivre, d’une vraie culture rurale qui avait ses codes de politesse et reflétait une mentalité, des valeurs particulières (dignité, retenue, valeur du travail...) o Il fait partie de nos racines. C - Vers un renouveau de l’intérêt pour le patois ? . En 1977-1980 : groupe de patois de Montbrison : 10 à 20 personnes . Depuis trois ans : régulièrement plus de 100 participants. Des publications nouvelles... . D’autres veillées à Périgneux, à Saint-Jean-Soleymieux.... . Il faut donc essayer de sauver ce qui reste de ce langage ou, du moins en conserver la trace. J. B. (Intervention devant le groupe Vivement le jeudi, Centre Social de Montbrison, le 5 avril 2001)

Vous avez donc ici même tous les éléments pour en déduire une réponse plausible à votre question !

C’est une façon de raisonner mais il y en a d’autres de toute évidence !

Je ne vois pas ici la nécessité de faire référence à l’anglais quelques soient mes sentiments à l’égard de cette langue qui ,elle, a engendré des patois au Cameroun et ailleurs !

Après avoir étudié plusieurs langues, seule m’intéresse maintenant la belle langue universelle Espéranto car c’est une langue qui offre de sérieuses et exceptionnelles qualités que nulle autre langue jusqu’à présent ne présente y compris sa facilité d’apprentissage, son aspect ludique et propédeutique !

Par contre, Il faudrait arrêter de vouloir systématiquement, quand on parle de l’Espéranto, parler et dénigrer l’anglais pour valoriser notre belle langue internationale ! elles n’ont d’ailleurs pas du tout la même origine........... Chacun restant libre d’avoir les affinités qu’il veut et ce n’est pas parce qu’on aime le fromage, qu’on doive obligatoirement détester les légumes ! Respecter les goûts de tout un chacun me semble une priorité quand on veut mettre en valeur ce que l’on préfère ! C’était pour la plaisanterie !


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