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Commentaire de anny paule

sur Otage de la misère économique et sociale...


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anny paule 4 août 2007 16:50

Tous les lieux cités, Morvan, Lubéron, Nièvre, Bretagne... pourraient se répliquer à l’infini de nos campagnes françaises. Celui qui s’y installe, s’il n’y est pas né, s’il ne peut se « réclamer » d’ancètres nés sur le territoire de la commune, restera toujours, « l’autre », « l’étranger »...

Nous vivons depuis 35 ans dans un village d’Aquitaine, à proximité de Bordeaux... depuis 35 ans, nous sommes nous encore des « étrangers ». Les relations sociales que nous avons tissées sur ce village sont toutes des relations avec d’autres « étrangers » que les hasards de la vie ont propulsés eux aussi en ce lieu.

La question de nos campagnes est complexe : la misère y existe, au même titre que dans nos villes et banlieues. Cependant, ce n’est pas tout à fait la même.

La misère de nos campagnes naît du repli identitaire (dans notre village de 2000 habitants, « on » vote majoritairement Le Pen ou Sarkozy, par peur de l’autre, par peur du « migrant »... et ce ne sont pas des noirs ou des maghrébins, il n’y en a pas, ou pratiquement pas !), mais aussi, de l’inculture, de l’assujettissement à la TV, de l’impensé...

Nombre de « mamies » qui ne sortent jamais de chez elles s’insurgent contre les grèves dans les transports en commun : un scandale, rendez-vous compte ! Tous ces gens qui ne pourront pas arriver à l’heure à leur travail ! Or, elles n’ont, pour la plupart, jamais travaillé en dehors de leurs tâches ménagères et éducatives de maîtresses de maison.

Elles s’insurgent aussi contre tous ces « assistés » que sont, pour elles, les RMIstes, les chômeurs... ces gens qui « vivent sur leur dos »... Il faut les entendre ! On a du mal ! Et les convaincre que ceux qu’elles stigmatisent sont des victimes d’un système est pratiquement impossible !

Quand je parle des « mamies », c’est parce qu’elles sont majoritaires : les femmes de nos campagnes vivent plus longtemps que leurs maris ! et les jeunes sont plus rares ! Ils ne restent pas, ils migrent vers les villes...

Notre erreur majeure, aux uns et aux autres, ici, c’est d’avoir pu penser nos villages riants en termes de terres d’accueil... c’est d’avoir idéalisé nos campagnes... c’est d’avoir méconnu la « mentalité des ruraux ».


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