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Commentaire de FAUST

sur Grève autrement


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FAUST FAUST 23 août 2007 15:19

Oh bon, là j’suis obligé de mettre mon grain de sel, à défaut de mettre mon grain de sable dans la machine à broyer l’humain . Il faut que je le dise tout d’abord : je suis syndicaliste, élu d’une compagnie où les grands chefs ont un grand chapeau, et mangent des hamburgers. Je suis encarté dans un parti centriste (y’en a pas des masses) et dans mon groupe de syndiqué, je fréquente des ouvriéristes, des rouges, des roses. Je dois l’admettre : aucun de mes compagnons de résistance (le mot est dit : on se cramponne pour ne pas lâcher et nous ne sommes plus sur le tempo de la conquête ! sale temps) n’est aujourd’hui encarté à l’UMP. Je ne nomme pas mon syndicat. Il pourrait être l’un ou l’autre, enfin est ce important ? Je suis cadre. Autant vous le dire mon combat me coûte fort cher en terme de « reconnaissance professionelle » ! Aujourd’hui, faire grève, dans le privé, c’est réellement un évenement rare. C’est donc un geste d’autant plus fort. La grande difficulté en France en tout cas, est dans la délégation des revendications : les salariés (mes collègues, mais tous les autres d’autres branches, secteurs, boîtes et compagnies, idem) laissent le soin aux syndiqués de mener la bataille. Ils ne suivent qu’en cas de grabuge, quand il y a quelque chose à perdre. Il en faut de la salive pour faire bouger de la viande. (pardon) Il en faut de l’argumentation pour féderer des individus. Finalement, le droit de grève, il s’est un peu dilué dans la passivité ambiante. Il est amorti par la neutralisation des vélléïtés de changement : on nous dit tellement souvent que c’est pour notre bien, qu’il faut pas, que ce serait pire ! Alors, on reste bien tranquille la tête dans le sable. Amis Belges : (avec une petite pensée très tendre pour les métallos) soyez moins moutons que vos arrogants voisin du sud, criez quand ça fait mal, et croisez les bras quand vous n’êtes pas content, avec un air de colère. Car finalement, quand un gars doit faire fasse à un millier de tête aux sourcils froncés et qu’on le paye pour dire « nous ne cèderont pas à la pression des salariés », il a du cran. La force est dans la mobilisation, ne pas le comprendre c’est renoncer par avance à ce que nos aïeux ont chèrement gagné. Mon grand-père n’avait pas de salaire. Il était payé « sur la bête ». C’était en 1960, et pas au moyen-âge. Mes collègues, je leur rappelle souvent que les congés payés, la sécurité sociale et l’enseignement pour tous, ce ne sont pas les élites qui les ont donné comme ça un soir de folie, mais les populations qui les ont imposés. Par la grève, par le cri, par la lutte. Le droit de grève, comme le droit d’expression sont inaliénable et constitutionel (en France et sûrement en Belgique). Touchez y donc si vous l’osez ! smiley


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