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Commentaire de Bérenger

sur Le surendettement des ménages en 2007


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Bérenger 27 août 2007 18:50

Tout est affaire d’appréciation. Veut-on faire « comme les autres », et en prendre pour un demi-siècle de traites pour devenir l’heureux propriétaire d’un baraquement en parpaings conçu pour tenir debout une dizaine d’années ? Ou rester locataire, et se fiche des remarques goguenardes de son beauf embourgeoisé à crédit (et qui, après vingt ans passés à payer rien que les intérêts de son superbe mas provençal coincé entre la zone indus et la bretelle d’autoroute, ne se nourrit plus que de pâtes achetées 0,29 euros le paquet chez Aldi) ?

On dirait que devenir propriétaire est à ce jour l’ultime utopie, l’ambition suprême de tout franco-franchouillard qui se respecte, ou qui entend se faire respecter à hauteur de ce qu’il pèse... de crédits à la conso.

Et pourtant ! Quel boulet !

Vu que faire proprio, c’est s’exposer, outre aux incidents de paiements inhérents à la précarité même de l’existence (dixit Miss Parisot herself), à la taxe foncière (ajoutée à la taxe d’habitation, comptez deux bons mois de salaire, selon l’ensoleillement et le prestige des lieux où vous créchez), à une facture d’eau salée (la facture, pas l’eau) lorsqu’on réalise enfin son rêve de potager cerné de roses, et à tous les aléas qui sont du domaine ésotérique du Bâtiment, tels qu’un vice de fabrication au niveau du regard siphoïde, petit truc vicelard qui nécessite au pire l’intervention d’une pelleteuse, au mieux celle d’un huissier de justice... ! Ajoutez à toutes ces joyeusetés les accessoires indispensables à la panoplie du parfait bourgeois à crédit. Cela va de l’inévitable SUV en location-vente au monospace de Madame, via la télé plasma pour mieux voir les scènes d’autopsie dans les séries américaines diffusées en prime-time, plus les consoles de jeux pour les marmots (incompatibles entre elles), plus l’ordi superpuissant, plus la collection de portables à abonnements et forfaits exponentiels (qui font tout sauf le café), sans compter les multiples appareillages robotiques qui font si bien dans la cuisine américaine, même si on ne s’en sert pratiquement jamais.

De temps en temps, je me rends à la déchetterie récupérer des pièces d’ordi et de menues breloques électroniques. Les névropathes de la conso feraient bien d’aller de temps en temps y faire un tour, histoire d’explorer les bennes dédiées au hi-tech où reposent la même supertélé, la même chaîne hi-fi ultrasophistiquée ou encore le même lecteur-enregistreur DVD qu’ils se sont achetés au Carrouf au dernier Noël, et qu’ils auront fini de payer à Pâques de l’année prochaine.

Si tout va bien.


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