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Commentaire de Patrick Adam

sur Josiane Balasko, angélique marquise des sans-papiers


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Patrick Adam Patrick Adam 7 septembre 2006 22:24

@ Cambronne

Merci pour ton message encourageant. Les chacals sont dans leur tannière. Profitons-en un peu pour parler entre gens de bonne compagnie et à l’esprit ouvert sur le monde. Balasko a été nulle et Thuram aussi. Pourtant je les aime bien tous les deux. Ce soir, j’ai encore vu Thuram sur la 2, j’ai l’impression qu’il regrette. Il paraissait gêné aux entournures par l’allure qu’avait pris son geste censé rester « anonyme ». Tu parles ! Nous ne sommes plus au temps de Montand et de Signoret. Le rideau de fer est tombé depuis longtemps. Nous parlons de ce qui se passe chez nous, pas à 3000 km quand on ne risque rien. A agiter sans cesse une cape rouge devant les yeux des Français pour leur donner mauvaise conscience, les nouveaux privilégiés de la République finiront par déchirer la société en deux. Et alors ils viendront pleurer comme quoi ils étaient les gentils et les autres les méchants. Comme tu le dis « on fait monter le racisme un peu tous les jours en croyant lutter contre ce même racisme. » On ne dira jamais assez le mal que font les télés dans ce jeu de massacre.

Ce que tu dis à Reboul est vrai aussi. Un des textes qui m’a acommpagné depuis mon adolescence et auquel je pense souvent est le merveilleux poème de Beaudelaire : « L’étranger ». J’ai quitté mon pays d’enfance il y a longtemps, et depuis je me suis toujours considéré comme un étranger. Pour me sentir chez moi j’ai besoin d’un sentiment d’appropriation. Parfois, je le ressens. Parfois non. Je me souviens qu’à l’époque où je vivais à Paris, j’aimais traverser sur le coup des 2 heures ou 3 heures du matin les Guichets du Louvre ou la Place de la Concorde déserte et brillant de mille lumières, en criant seul au volant de ma voiture « tout ça c’est à moi ! » Dans le désert, il m’arrive de le crier aussi.

Tu as raison en ce qui concerne Reboul, Il m’énerve parfois par son moralisme exacerbé par des discours de « spécialistes » qui ne connaissent rien au terrain et par des intrusions douteuses dans des domaines personnels où il n’a rien à faire qu’à prendre des coups, mais il cherche un débat de fond et j’aime bien discuter avec lui s’il ne déborde pas.

Toi, j’aime bien te retrouver au fil des fils comme nousle faisons depuis pas mal de temps. Les marques de fidélité sont de plus en plus rare. Mais laisse donc Mitterrand tranquille. Tu vas m’obliger à écrire des tas de lignes sur tout ce que j’ai aimé en lui et ce n’est pas le moment. Je préfère penser à la tristesse qui avait envahi la Bastille un soir de janvier 1996, en écoutant sous la pluie avec les milliers d’anonymes le troisième mouvement de la Symphonie n° 3 de Henryk Gorecki. Il y avait beaucoup de jeunes. Beaucoup de jeunes issus de l’immigration. Beaucoup de couleurs de peau. Beaucoup de couleurs d’humanité. Beaucoup de couleurs de chagrin. Alors je m’étais dit que ce gars avait fait du bon boulot que les hommes se respectent un peu mieux. Rien qu’à voir le massacre accompli par ceux qui lui ont succédé, j’ai envie de tourner la page et de m’enfoncer loin, loin.

Bien à toi, à Bulgroz aussi, au Marsu qui réapparaît judiceusement, à Vigie et à quelques autres qui aiment le parler vrai. A Ka bien sûr. mais elle doit avoir pas mal d’obligations en ce moment. Patrick Adam


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