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Commentaire de

sur Kyoto et les accords Asie-Pacifique : Et si les Américains avaient raison ?


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(---.---.155.248) 30 août 2005 11:49

Pour être précis, Bill Clinton a signé Kyoto puis Bush a décidé de ne pas le ratifier sous l’impulsion de personnes comme le gouverneur du Mississippi Haley Barbour qui y voyait une contrainte trop forte pour les pétroliers qui avait financé la campagne de Bush.

La Chine et l’Inde ont signé et ratifié Kyoto mais n’ont pas d’objectifs contraignants car leurs émissions par habitant sont en dessous de la moyenne mondiale (Inde : 1.06 t CO2/habitant, Chine : 2.20, Moyenne mondiale = 4, France : 6.16 Japon : 9.35, USA : 19.80). Cependant ces pays s’engagent à aider les acteurs soumis à contrainte à se procurer des crédits de CO2 à travers les projets du Mécanisme de Développement Propre (MDP).

Rappelons que le protocole de Kyoto est une construction américaine à 90%. Ce sont les négociateurs américains qui ont convaincu les autres de mettre en place ce système de cap & trade inspiré du marché du SO2 aux USA. A l’issue du refus de Bush, les européens en ont finalisé les détails (accords de Marrakech etc.).

N’oublions pas non plus que la contrainte sera soit réglementaire soit naturelle (désordres climatiques, acidification des océans...). Peut maintenir le développement économique sans une limite drastique des émissions ?

J’attends les détails de l’accord Asie-Pacifique mais pour l’instant il ne s’agit que d’un accord commercial pour vendre des technologies aux pays émergents. C’est le principe du MDP de Kyoto sauf que dans le MDP le transfert de technologie s’accompagne d’achat de crédits de CO2 par des acteurs soumis à contrainte soit une incitation économique. La seule « vertu » de cet accord pour Bush est de gagner du temps...

En ce qui concerne la centrale « zéro-émission » j’aimerais évoquer le cas des centrales au charbon IGCC (Integrated Gasification Combined Cycle). Cette technologie existe depuis les années 90 et des prototypes ont été construits. Elle permet d’émettre 20 % de CO2 de moins qu’une centrale au charbon pulvérisé, les autres émissions dans l’air et dans l’eau sont aussi nettement diminuées. Elle permet de réduire les coûts opératoires mais elle est 20% plus chère à l’achat. Et bien cette technologie ne s’est toujours pas déployée dans les pays riches et on construit encore des centrales au charbon pulvérisé 25 ans après.

Alors penser que la centrale zéro-émission qui sera beaucoup plus chère que l’IGCC va se généraliser dans les pays riches et en développement sans contrainte réglementaire est d’un optimisme forcené.

Le but des approches Kyoto est de donner un prix à la pollution pour pénaliser les pollueurs et favoriser les technologies propres.

L’actualité récente (procès contre OPIC et EXIM pour changement climatique, initiative d’états de l’est et de l’ouest pour mettre en place des systèmes de cap & trade de CO2, réglementation californienne sur les émissions automobiles) montrent que les américains commencent à se saisir du problème. Ne les confondons pas avec Bush...


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