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Commentaire de FredSud37

sur EDF : le courant ne passe plus


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FredSud37 (---.---.201.178) 8 septembre 2006 20:03

(.....) Ce qui se passe avec Alstom montre l’extraordinaire désarroi idéologique du libéralisme, obligé de renationaliser, sans le dire, une entreprise stratégique. Cela incite aussi à revenir sur des idées reçues, affirmant le prétendu échec des « archaïques » nationalisations de 1945 et de 1981. Les faits parlent d’eux-mêmes : ces entreprises échappèrent à la faillite grâce à leur nationalisation, à un moment où aucun capitaliste, aucun épargnant privé n’était capable de leur fournir les moyens d’investir. Et ces nationalisations furent un tel succès que la privatisation de toutes ces entreprises (sauf le Crédit lyonnais) s’effectua à un prix supérieur à celui de leur nationalisation, preuve de la bonne gestion de l’Etat et de ses commis. Depuis, on y a assisté à une hausse vertigineuse des profits par rapport aux salaires, à l’exception de ceux des patrons, qui ont connu une spectaculaire envolée. En échange de ces avantages auto-octroyés, ces nouveaux maîtres de l’industrie française n’ont même pas su poursuivre l’œuvre des commis de l’Etat auxquels ils succédaient : la plupart de ces entreprises ont tout simplement disparu (Agf, Gan, Uap, Roussel, Rhône-Poulenc, Usinor, Sacilor, Compagnie générale d’électricité, Thomson, Banque de Paris et des Pays-Bas, Banque de Suez, etc.), avalées par d’autres groupes privés, en général étrangers. D’autres sont en train de disparaître (le Crédit lyonnais) ou en sont menacées (Pechiney). Plusieurs ne doivent leur survie qu’à l’intervention directe et massive de l’Etat (Alstom et France Télécom), ou indirecte, par des commandes publiques (Dassault et Thales). Ne restent vraiment debout et concurrentielles, parmi les privatisées, que la Société générale, la Bnp, Renault et Saint-Gobain, dont certains des patrons sont loin d’être les mieux payés parmi leurs pairs et où les avantages sociaux du personnel sont parmi les plus avancés. (.....) A terme, si les seules instances efficaces de l’Union restent les organes de régulation des marchés, on verra même Bruxelles expliquer doctement aux gouvernements des pays membres qu’il n’est pas normal de laisser l’école et l’hôpital publics en situation dominante et les obliger à ouvrir ces secteurs à la concurrence des cliniques et des universités étrangères. (.....) En attendant, il faut exiger que les patrons du secteur privé soient rémunérés selon leurs succès et non selon leurs caprices.

Extraits de « Eloge du secteur public », Jacques Attali, L’Express du 04 septembre 2003.

A l’heure où le Gouvernement est en passe de brader Gaz de France, il devient urgent de diffuser le plus possible le document écrit par le Collectif Jean Marcel Moulin et de signer la pétition disponible ICI.


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