• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de sasapame

sur Comment pousse la monnaie ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

sasapame sasapame 28 octobre 2007 09:58

@ Internaute, Guillem :

Bien sûr ce calcul est abusif, déjà parce que les bénéfices des banques « domiciliées » en France sont, sans doute moins que ceux de tout autre agent financier français réalisés sur la production française. Et inversement, songez par exemple à la part des fonds de pension (étrangers) dans les boites du CAC40.

Si je me permets aussi de comparer des choux et des patates (mais flux contre flux) :
- 35 milliards (estimation grossière des bénéfices nets avant impôt des banques « françaises » ?), ça fait 2% du PIB... c.à.d. en gros toute la croissance.
- ça fait aussi 80% du montant des seuls intérêts annuels versés au titre de la dette publique française. Signe que c’est énorme, oui.

Mais ce sont des proportions qui illustrent peu la force de frappe, la puissance financière, de marché, des banques.

J’ai posté hier quelques chiffres concernant le pouvoir des banques. On y voit notamment que :
- pour la BNP, le montant des actifs qu’elle gérait en 2002 était de 745 milliards de $, soit de l’ordre de 70 fois plus que le résultat de 2006 que vous annoncez et, pour comparer stock contre stock (virtuel), environ 9 fois sa capitalisation boursière (81.5 milliards) en 2007 (à même année, je suppose que c’est plus de 10).
- les 100 premières banques au monde gèrent ensemble un montant d’actifs qui équivaut au PIB mondial...
- ceci notamment parce qu’elles possèdent la plupart des fonds, qui eux possèdent en grande part (40% pour les 100 plus gros) la capitalisation boursière, donc les entreprises donneuses d’ordre (et ainsi, en gros, les bénéfices et les manettes) de toute l’industrie, ... mais aussi qui gèrent un tas de produits financiers, dont la valeur moyenne est en forte inflation ; elles possèdent aussi beaucoup d’obligations
- par ailleurs, elles spéculent massivement sur les devises, et par leur oligopole des swaps elles ont une puissance énorme sur la détermination des taux d’intérêts (thèse de Morin), ... or elles brassent elles-mêmes un tas de produits d’assurance... contre les risques qu’elles provoquent. Bref, elles mènent la danse et la course folle du capitalisme financier.

Ajoutez à ça qu’elles sont celles qui captent de la monnaie par les intérêts du crédit (ce qui concerne directement et massivement la quasi-totalité les entreprises non côtées en Bourse), et tout simplement que dans le système monétaire désormais entièrement lié au crédit bancaire, ce sont elles qui d’une manière ou d’une autre, fixe les taux « directeurs », le plancher, pour tous les agents financiers, les entreprises, ...

Et dans le prix final d’un produit, il faut compter plusieurs fois, à différents niveaux, des versement d’intérêts. Mais je pense que par cette comparaison, l’auteur voulait donner une image du poids du système de la monnaie de crédit. Evidemment, les « 25 à 40% » c’est ce que capte l’ensemble des rentiers. On vient de rappeler que beaucoup parmi les plus gros d’entre eux sont sous le contrôle des banques elles-mêmes. Contrôle, pas propriété : les actifs gérés sont la possession des épargnants, et seul une partie des bénéfices des fonds deviennent propriété des banques.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès