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Commentaire de Voltaire

sur Socialistes réveillez-vous : la social-démocratie est morte !


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Voltaire Voltaire 6 novembre 2007 10:32

Vous faites, me semble t-il, quelques sérieuses erreurs d’analyse.

La première est de penser que les socialistes français sont devenus démocrates, au sens Clintonien. Si c’était le cas, Bayrou n’aurait pas le succès qu’on lui connait, et DSK aurait pris le PS. La tragédie du PS en France est justement de ne pas avoir fait, dans sa majorité, ce pas. S’il l’avait fait, il lutterait à armes égales avec l’UMP pour accéder au pouvoir, reléguerait sur sa gauche un petit courant anti-libéral d’une douzaine de pourcents, et pourrait trouver sur sa droite un petit parti centriste de 5-7% pour former une coalition de gouvernement.

La seconde est de penser que seules deux alternatives, gauche ou démocrate, s’offrent au PS. Le PS actuel est tiraillé entre trois courants antinomiques : un courant « démocrate » ou « social-démocrate », minoritaire, représenté par les Gracques, Moscovici etc... ; un courant antilibéral, très minoritaire, représenté par Emmanuelli par exemple, et un courant étatiste, majoritaire, qui repose sur son électorat traditionnel de fonctionnaires, incarné par Lionnel Jospin puis François Hollande.

Cette division est tellement fondamentale que la situation apparaît sans solution. Si le PS persiste à conserver son positionnement actuel, flou, il rejettera toujours sur sa droite et sa gauche environ 40% de son électorat qui ira vers Bayrou ou Besancenot. Et tout basculement vers l’une de ses extrémités provoquera une scission. La chance du PS pourrait être un affaiblissement de son électorat traditionnel de fonctionnaires par la politique de Nicolas Sarkozy, qui permettrait un recentrage vers les classes moyennes, mais cela ne peut se faire à court terme. En l’état actuel, le PS a donc deux solutions radicales, abandonner son aile gauche pour tenter de reconquérir l’électorat Bayrouiste, ce qui lui donnerait une chance en 2012, ou abandonner son aile droite à Bayrou pour s’installer dans une opposition dure jusqu’en 2017, en espérant que Sarkozy remporte face à Bayrou l’élection de 2012. La troisième solution, celle du consensus mou actuellement implémentée par François Hollande, ne pourrait fonctionner qu’en la présence d’un leader charismatique, qui tirerait le PS par sa personnalité plutôt que par son idéologie. Hélas pour le PS, ce leader n’existe pas actuellement. Faute de leader, le consensus mou voue le PS à un nouvel échec en 2012.


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