A signaler aussi qu’en août, alors que tout le monde était sous la flotte (à la plage ou parce qu’il pleuvait ou encore la sudation due au stress des subprime) ou enfermé vainement dans un chateau pour former un gouvernement (en Belgique), l’un des symboles du libéralisme, mieux du capitalisme, à savoir la London Stock Exchange passait dans les mains de deux fonds souverains (Qatar et Dubai). Si l’opération avait provoqué des morts, on aurait parlé de 11 septembre bis. Or, les Bourses sont au centre du système économique. Qui s’en soucie ? Pas grand-monde à part Angela Merkel qui avait voulu soulevé la question lors du G7 d’Heilingendamm.
Ceci dit, la Commission européenne bien que discrètement et maladroitement semble se réveiller : d’un côté, le Commissaire Mandelson annonce que ses services vont suivre ses capitaux, de l’autre on s’empresse de récuser toutes vellétés protectionnistes dans les Etats membres.
Il faudra aussi un jour dénoncer les ambiguités européennes. Cf. la politique énergétique européenne que l’on s’acharne à mettre en oeuvre. L’un des objectifs consiste à diversifier les sources d’approvisionnement à des fins de stabilité et de sécurité. Autrement dit, éviter de se faire l’otage de la Russie dont des entreprises souhaiteraient mettre la main sur des entreprises européennes. Mais comme on refuse de protéger les secteurs vitaux (y compris énergétiques) de l’action des fonds souverains (la Russie a monté l’un des plus gros), on risque que la libéralisation du secteur énergétique ouvre la voie à une prise de contrôle de nos entreprises libéralisées par des capitaux russes. La nuance importe : tandis que l’on est prêt à recourir à un certain protectionnisme face aux entreprises étrangères, on continue à défendre obstinément la liberté de circulation des capitaux... Affligeant.