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Commentaire de Malraux

sur L'esclavage, un sujet Glissant


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Malraux Malraux 1er janvier 2008 18:08

Vous parlez vraiment comme un raciste de bas étage !!!

Il n’y a pas plus de « barbarie blanche » que de « sauvagerie noire ». De nombreux hommes à la peau blanche n’ont jamais réduit quiconque en esclavage, et de nombreux hommes à ma peau noire n’ont jamais été ni mis en esclavage, ni même colonisés (deux choses très différentes, même si bien souvent les partisans de la repentance font allègrement l’amalgame)...

Quasiment toutes les sociétés du monde sont passées par des périodes de violence extrême et la violence d’une société n’a rien à voir avec la couleur de la peau de ses membres.

Comme l’a fait remarquer un autre contributeur, ce qui différencie pour les historiens la traite négrière transatlantique de la traite intra continentale à l’Afrique, c’est simplement l’existence ou non de documents écrits. Les sociétés européennes sont depuis très longtemps des sociétés de l’écrit, comme les sociétés moyen orientales, tandis que les sociétés d’Afrique sub saharienne ont été pendant longtemps des sociétés de traditions orale. Et la tradition orale, quelle que puisse être son utilité comme élément de cohésion sociale, n’atteint jamais la précision, l’exactitude, la froideur des livres de compte. Il est plus facile de s’insurger contre quelque chose qui a laissé des traces objectives que de tenter d’objectiver ce qui n’a pas laissé de traces. Il est même possible de le nier.

Le travail des historiens est justement AUSSI de savoir reconnaître « en négatif » ce qui n’a pas laissé de traces objectives. On ne trouve peut être pas de contrats d’achats d’esclaves aux souverains des royaumes africains de la côte pour qui l’écrit n’avait aucune valeur, par contre on peut très bien trouver dans les manifestes des navires négriers à Nantes ou St Malo le décompte exact de la « pacotille » embarquée dans le seul but de servir de monnaie d’échange dans cette traite triangulaire. Et qui dit « monnaie d’échange » dit obligatoirement bénéficiaires de cette monnaie...

Il y a sans doute une névrose de l’esclavage dans les peuples antillais, mais comme toute névrose, elle n’est pas la conséquence d’un préjudice subi, mais d’un conflit interne entre deux pulsions contradictoires : d’un côté la « tentation victimale », avec tous les bénéfices secondaires qu’on peut en tirer (et pas seulement matériels...) et de l’autre le désir de normalité dans une société française à laquelle les antillais sont profondément liés autant par la réalité de leur vie quotidienne que par le fantasme des ancêtres blancs dont ils ont tous sinon connaissance réelle, du moins conscience fantasmatique.

Pour revenir à la repentance chiraquienne, autant la _connaissance_ de la réalité de l’histoire de l’esclavage est un devoir car elle est une partie indissociable de l’histoire de notre communauté, autant la « repentance » est une notion profondément perverse, injuste pour les français d’origine européenne et maintenant les français d’origine africaine dans une position d’infériorité psychologique qui n’a rien à voir avec leur intégration dans la société du 21ème siècle


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