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Commentaire de Sylvain Rakotoarison

sur Évaluation des ministres : rendre des comptes aux citoyens, est-ce un mal ?


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Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 5 janvier 2008 17:38

À Léon dont j’apprécie l’intervention qui nous ramène à une vraie discussion,

1. Je suis d’accord avec vous sur les critères. C’est d’ailleurs étrange que l’information de l’évaluation a été annoncée sans ces critères (qui sont essentiels, comme je l’ai précisé). Les rares critères énoncés ont été parfois confirmés (mais pas toujours) par les entourages des ministres. Cette opacité n’est pas conforme en effet à la volonté de transparence affichée.

Quant à ceux déjà connus, ils sont d’un registre sur lequel le ministre n’a en effet pas d’influence directe, mais l’électeur, qui peut reprocher à tort le manque de croissance, le manque d’emploi, de logement, de sécurité à un gouvernement dans un contexte conjoncturel défavorable, n’en a pas moins raison pour autant. C’est en fait à la fois très ambitieux et sans doute démagogique, mais pas plus que les indicateurs mis en place dès la loi de finance 2006.

2. Cela dépend en effet de la manière dont cette méthode est pratiquée.

Notamment si les objectifs pour l’année qui suit sont définis avec le salarié ou sans lui (cela donne généralement lieu à la signature d’une feuille d’objectif, donc avec son accord).

Bien sûr, ces objectifs doivent correspondre à la stratégie générale de l’entreprise, et surtout, aux propres objectifs du ’n+1’, définis auparavant, mais le salarié, avec cet entretien, peut justement émettre des réserves, dire qu’il ne pourra les remplir qu’avec un minimum de moyens etc., avertissement qu’il ne peut pas vraiment dire sans ce type d’entretien formel).

L’absence d’entretien individuel est, pour un employé, plus à plaindre que son existence. Notamment en terme de motivation.

3. D’accord avec vous, encore que, de mon point de vue, c’est le Parlement qui est chargé de contrôler le pouvoir exécutif et que la Cour des Comptes ne nous a pas attendus pour rédiger chaque année son rapport qui fait maintenant quelques grands titres dans les journaux.

Cela dit, cette évaluation ministérielle n’est pas incompatible avec d’autres contrôles et d’autres évaluations, et je répète que le cabinet d’audit n’a participé qu’à la mise en place d’outils d’évaluation mais ne participe pas (heureusement) à l’évaluation (enfin, c’est ce que dit le Premier Ministre, libre à vous de le croire ou pas, je n’ai pas plus de connaissance que vous sur le sujet).

Mais je ne trouve de toutes façons pas pertinente l’implication (quelle qu’elle soit dans ce processus) d’un tel cabinet (choisi arbitrairement et selon des critères qui m’échappent).

4. Rendre des comptes à ceux pour qui on agit me paraît normal. Il n’y a rien d’humiliant à cela.

Avec cette évaluation ministérielle, il y aura sans doute une meilleure responsabilisation des responsables politiques lorsqu’ils sont au gouvernement, et cela me paraît sain.

Vous serez, j’espère, d’accord avec moi sur le fait que cela ne change rien ni à la face du monde, ni à la politique mise en place par ce gouvernement, et qu’in fine, les urnes feront la réelle évaluation.

Sur ce sujet, je pense que les réactions proviennent surtout du principe même de ces évaluations des performances au sein des entreprises que du principe qu’un ministre est responsable devant le Premier Ministre et le Président de la République qui l’ont nommé (le Premier Ministre propose, le Président nomme) et que ceux-ci ont toute légétimité à se donner les moyens de savoir si leurs directives sont bien appliquées.

Bien cordialement.


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