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Commentaire de armand

sur Questions d'un « mâle barré » aux féministes « intégristes »


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armand armand 10 mars 2008 10:54

Ai (re)vu le film ’Retour à Cold Mountain’ hier soir. Dans un épisode dramatique Jude Law, en déserteur sudiste, sauve une jeune veuve (Nathalie Portman) d’un viol que s’apprêtaient à perpétrer deux traînards de l’armée nordiste. C’est la jeune femme elle-même qui exécutera le troisième soldat qui, non seulement, n’avait rien tenté contre elle mais avais pris soin de son bébé.

On aimerait tous être à la place de Jude Law ! Et on comprend la hargne de la jeune veuve.

Seulement cet épisode était totalement différent dans le roman, lui-même écrit dans un souci extrême d’’exacitude historique. A aucun moment les trois Yankees ne songent à violer la jeune femme, même s’ils lui confisquent ses vivres. Le déserteur sudiste ne déboule pas en sauveur à la Schwarzenegger mais piste les trois soldats, les exécute un à un pour rapporter les vivres à la jeune veuve. Tout étant écoeuré par ce qu’il doit faire pour garantir que la fille et son bébé ne mourront pas de faim, et qu’un survivant yankee n’aille ameuter le restant de la troupe.

Alors pourquoi fallait-il céder au sensationnalisme ? Tout comme un autre épisode du film, où une jeune femme qui transporte des voyageurs sur son ferry offre d’enlever sa robe pour quelques dollars de plus. Rien de tel dans le roman non plus - elle fait son travail de ferry-girl, point barre.

En fait, on est désormais conditionné pour s’attendre à ce que tout homme armé, mis en présence d’une jeune femme sans défense, soit naturellement violeur. Ou bien redresseur de tort susceptible de tuer le violeur.

Or, on oublie que toute une éducation victorienne, pour répressive qu’elle fût, imposait vaille que vaille le respect de la femme - du moins de la femme ’bien’ (prostituées et esclaves, en effet, ne bénéficiaient pas de cette protection).

Les archives consacrées en particulier à la Guerre de Sécession nous apprennent qu’on tuait beaucoup pendant les batailles, qu’on mourait beaucoup de maladie, qu’on volait des vivres et qu’on brûlait des maisons mais... très peu de cas de viol ou de meurtres de civils.

Alors quand on s’en prend à la vieille culture machiste, il faut croire que celle-ci n’avait pas que de mauvais côtés...


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