• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Roland Verhille

sur Le spectre de 1929 est un mensonge bien orchestré !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Roland Verhille Roland Verhille 21 mars 2008 16:42

Bernard Dugué est perspicace en caractérisant les réactions à la crise financière par le mot « panique », car il relève pertinemment l’absence de mesure suffisamment précise de l’ampleur des pertes financières alléguées ayant suscité cette panique et d’explication du mécanisme de leurs effets.

Il a une réaction saine en évoquant, bien que trop timidement, le dévoiement des banques dont la mission fondamentale est de gérer matériellement la monnaie étatique et l’épargne dans le but de faciliter les échanges économiques et le financement des activités productives. Que les organismes bancaires estimés à juste titre remplir une fonction d’intérêt public méritant la protection des états et fondant ainsi sa régulation s’adonnent à des spéculations financières à grande échelle en dit long sur les perversions de la régulation publique. Autre chose sont les activités spéculatives des individus ou des organismes financiers. Qu’ils s’y adonnent, pourvu de ne pas être alimentés en monnaie par les banques centrales et les banques commerciales elles-mêmes, qu’ils en encaissent les profits mais en supportent eux-mêmes les pertes, quitte à en mourir.

Ayant eu ainsi l’intuition de la cause de la crise, il ne semble pas se tromper en la différenciant de la crise de 1929.

 

Là où son propos est plus douteux, c’est lorsqu’il bascule dans une sorte de procès d’intention en invoquant une opération de communication massive destinée à persuader les travailleurs de la nécessité d’un traitement rigoureux de leurs revenus. Intention de qui ? Il ne le dit pas. A tout prendre, ce serait peut-être préférable d’avoir affaire à un quelconque centre maléfique de décision, car il serait alors possible de le démasquer et de le neutraliser. Et ce serait rassurant de savoir que les événements qui se produisent sont sous le pouvoir d’une bande quelconque d’individus, alors que tous s’acharnent à dénoncer des abstractions, des fantômes (le marché, la mondialisation, etc.).

L’auteur fait aussi peut-être preuve d’un peu trop d’optimisme. Il ne se trompe pas sur la nature des conséquences de la crise financière sur l’économie, mais il sous estime peut-être l’impact de la cure de désintoxication, en sous-estimant peut-être l’ampleur du dopage antérieur de l’économie.

Terminons en regrettant que la fureur bien justifiée de Bernard Dugué n’atteigne que les comparses et exécutants que sont les banques et les Banques centrales, sans remonter à leurs maîtres, les états chevaux de Troie des cliques politiques.

Au total, merci à Bernard Dugué.

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès