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Commentaire de Voltaire

sur OGM : le retour (par la fenêtre)


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Voltaire Voltaire 2 avril 2008 11:50

Il est malheureusement devenu quasiment impossible de tenir un débat constructif sur les OGM en France. Les arguments des pro et des anti sont carricaturaux, et chacun essaye de déconsidérer l’autre plutôt que de discuter des arguments et des faits. Hélas, cette obstruction au débat est aussi présente sur Agoravox, site pourtant dédié au débat, et les articles précédents sur ce sujet ont montré que les invectives prenaient souvent le pas sur les faits et leur analyse.

Je me permettrai donc simplement de signaler, sans entrer dans les détails pour éviter que la discussion ne dégénère, que les OGM posent plusieurs questions très différentes :

- le problème de leur sécurité pour l’homme ou pour les animaux qui en consomment

- le problème de leur impact sur l’environnement

- le problème économique pour les agriculteurs qui en produisent comme pour ceux qui n’en produisent pas (et de la cohabitation des deux, notamment vis à vis de l’agriculture biologique). En corrolaire se situe aussi le problème de la propriété industrielle (brevets) des semences.

Nul doute que les anti-OGM indiqueront que les OGM sont néfastes dans ces 3 domaines, et que les pro-OGM démontreront que c’est l’inverse.

Comme souvent, la réalité est sans doute grise, et ni blanche, ni noire. Et ce qui est vrai pour une espèce de plante OGM ne l’est pas nécessairement pour une autre.

Reste que l’article traite aussi d’un autre problème, plus général et politique, qui est celui de l’influence des lobbys sur les décisions politiques. Ici aussi, pro-OGM et anti-OGM font preuve d’une activité de lobbying intense, auprès des politiques comme des médias, et ont peu à peu faussés le débat. C’est, fondamentalement, regrettable. D’abord parce qu’un tel sujet mériterait un peu de sérénité, ensuite parce que cela illustre la difficulté croissante de notre système démocratique à prendre des décision sur des bases objectives, et donc en faveur de l’intérêt général.

Cela pose aussi le problème de la consultation de la société civile par les gouvernants sur des sujets à forte composante scientifique, avec toutes les difficultés que cela comporte (langage différents entre scientifiques et société civile, appréciation de la notion de risque et de la signification des données statistiques, conflits d’intérêts, représentativité des ONG etc...).

Bref, une série de sujet qui mériteraient débat, dans un cadre un peu moins passionnel.


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