• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Bulgroz

sur Réforme de l'enseignement primaire : attention danger


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Bulgroz 5 mai 2008 16:55

Conclusion de Bruno Suchaut, intervenant dans l’étude du Haut Conseil à l’Education :

http://www.hce.education.fr/gallery_files/site/21/42.pdf

Les données internationales et nationales analysées et commentées dans ce travail plaident
pour une stagnation du niveau des élèves français.

La position de la France dans le contexte international s’est même plutôt dégradée au cours de ces dix dernières années dans le domaine de la langue écrite. Quand on met en relation ce niveau d’acquisition avec le ressources allouées, on observe là encore une situation peu favorable de la France dans le contexte international. Cela se traduit par une faible efficience, à la fois qualitative (relation entre les coûts et le niveau d’acquisition des élèves), et quantitative (relation entre les coûts ela durée moyenne de scolarisation).


Pourtant, l’augmentation des coûts unitaires a plutôt avantagé l’école primaire eu égard aux accroissements des effectifs d’élèves aux différents niveaux d’enseignement. Les conditions d’enseignement se sont donc progressivement améliorées au cours de ces trente dernières années (meilleurs taux d’encadrement, augmentation des moyens, revalorisation des salaires…) sans que le niveau d’acquisition des élèves connaisse une progression notable.

L’élément central qui découle des analyses et réflexions contenues dans notre rapport est sans aucun doute l’incapacité de notre école primaire à transformer efficacement les ressources en résultats.

Les causes de ce dysfonctionnement sont probablement à rechercher du côté des mécanismes associés à la gestion pédagogique, au pilotage et à l’évaluation de notre système éducatif. La politique des cycles à l’école primaire est sans aucun doute un exemple illustratif d’une certaine faiblesse de notre institution scolaire dans ce domaine.

Cette réforme, associée à la loi d’orientation de 1989 constituait pourtant un cadre législatif pertinent et adapté à la prise en compte de la diversité des élèves et une solution à la gestio de l’hétérogénéité des parcours scolaires. Les causes de l’échec partiel de la mise en place effective des cycles sont vraisemblablement le fait de l’insuffisance de mesures d’accompagnement et d’un manque de continuité dans la réalisation de cette réforme au fil des années. Dans un même temps, certaines pratiques restent persistantes alors que l’on connaît leur inefficacité ; le recours au redoublement en est une illustration caractéristique.


De nombreuses mesures ou dispositifs ont été initiés à différents échelons (national ou local) pour lutter contre l’échec scolaire sans que ces actions ne produisent de réels effets sur les élèves. Les recherches ont clairement mis en évidence le désavantage associé à des dispositifs qui écartent, même temporairement, les élèves en difficulté du contexte habituel de la classe.

Les pratiques pédagogiques des enseignants sont par nature très variées, mais cette variété se doit d’être régulée pour ne pas donner lieu à des dérives. Le centrage sur les apprentissages fondamentaux, dès le début de l’école élémentaire, apparaît comme une vraie priorité par le recours à des activités systématiques et structurantes.

En conclusion, l’ensemble de ces remarques conduit à s’interroger sur le fonctionnement actuel de l’école primaire française, la gestion des structures et l’encadrement des personnels ; en filigrane, se posent aussi les questions relatives au statut des établissements du premier degré et à celui du directeur d’école.

 

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès