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Commentaire de Raminagrobis

sur Crise alimentaire mondiale : un problème d'offre plus que de demande !


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Raminagrobis Raminagrobis 8 mai 2008 00:05

Il y a un certain nombre de choses à redire.

D’abord, le livre utilisé pour affirmer "qu’aujourd’hui les 2/3 des récoltes mondiales sont issues d’une agriculture qui n’est même pas au niveau de celle qui était pratiquée en Europe au Moyen Âge ", date de 1974 ! Hors l’agriculture indienne chinoise ou latino-américaine n’a plus rien à voir avec cette époque.

Ensuite, le fait de pointer certaines causes et pas d’autres est un parti pris. Il y a trois causes à la hausse de demande. 
A : la hausse de population. 1.20% par an, donc toutes autres choses étant égales (mode de vie...) il faudrait déjà accroitre la production de 1.20% par an/.
B : la hausse de demande individuelle, due notamment à l(’accroissement de la consommation de viande, surtout force en inde et chine.
C : les biocarburants. 

Chacune de ces trois causes est plus petite que la hausse de l’offre mondiale. Mais la somme des trois, par contre, "ne passe pas". Maintenant ce serait du parti pris de dire qu’il faut donc écarter l’une ou d’autre.

Par ailleurs l’article dit "on peut accroite la production en modernisant l’agriculture". bien sur, et on ne l’a pas attendu. Mais à coté de ça, il y a aussi une immense perte de sols productifs chaque année. 

Essentiellement c’est du à l’érosion des sols, la désertification. A en croire Sundquiest (TOPSOIL LOSS AND DEGRADATION - CAUSES, EFFECTS, AND IMPLICATIONS : A GLOBAL PERSPECTIVE, 2007), d(’immenses surfaces sont touchées. Chaque année, 60 000 km² sont complètement perdus, deviennent complètement improductifs. C’est deux Belgiques. Et des surfaces bien plus grandes sont touchées moins gravement. Selon une estimation de l’ONU datant de 2004, d’ici 2025 67% des surfaces agricoles africaines seront touchées par la désertification.

Ensuite s’ajoute l’épuisement de l’eau. D’immenses régions, comme en Inde et en Chine sont irriguées avec de l’eau qui s’épuise, des aquifères fossiles. Un document ministériel indien (http://www.ncap.res.in/upload_files/policy_brief/pb15.pdf ) fait remarquer 26% des terres irriguées en inde le sont avec des aquifères sur exploités (dont le niveau baisse donc).

Autre facteur, l’urbanisation (plus la construction de routes, voies ferrées, industrie) qui consomme aussi des milliers de km² par an.

Enfin, il ne faut pas oublier que l’épuisement du pétrole et du gaz vient peser doublement sur l’agriculture. du coté de la demande, par la demande des biocarburants, ça on en parle beaucoup. Mais aussi du coté de l’offre : les carburants fossiles sont indispensables à l’agriculture moderne, via les engrais, les carburants pour machines etc. au moins, l’agriculture ultra-primitive qu’on rencontre encore dans les pays les plus pauvres a l’avante de ne pas être dépendante du pétrole.

Il faut aussi ajouter, même si c’est une variable mineure de l’équation, la pêche. Le population des grands poissons comestibles s’effondre sous le double effet de la surpêche et de la pollution marine. Le thon rouge par exemple est proche de l’extinction, c’est qd même une source d’alimentation importante.

Bref, il y a des problèmes structurels à terme pour nourir le monde. Le problème est qu’on ne les a pas vu pendant des décennies, en sdisant que la faim était dûe en fait au mauvais partage des richesse ou aux guerres. Ce qui était vrai ! Vrai pour l’immédiat, mais aurait pas du faire oublier les risques à long terme.

Sur le futur lointain, le réchauffement climatique va complètement changer les variables. Il va détruire d’immenses surface agricoles dans les zones intertropicales, mais il va aussi repousser vers le nord la limite des terres cultives en Russie ou au Canada, créant d’immenses zones agricoles par là. bien malin qui dira si on perdra ou gagnera le plus !

pff je pensais pas écrire un commentaire aussi long.

 

 

 

 


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