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Commentaire de Alain Rojo

sur Les Indiens du Brésil sont en guerre... pour leurs droits


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Alain Rojo Alain Rojo 11 mai 2008 15:24

 

Vous êtes tout excusé, le débat a complètement dérapé des indiens d’Amazonie vers le dilemme judeo-palestinien,et, en effet, il y a des analogies.

Je suis athée et ne me prononcerait pas sur ce débat au niveau religieux, uniquement au niveau humaniste.

Je suis d’accord que la notion d’autochtone ne justifie pas forcément les droits sur une terre. Néanmoins, même si des ancêtres ont envahis un pays / une région pour s’approprier des terres, puis les travailler pendant plusieurs générations, les occupants actuels finissent par avoir une « sensation » très forte de propriété qui les font réagir avec violence si de nouveaux « envahisseurs » tentent de leur prendre les terres sur lesquelles ils vivent (que ce soit par la force, avec une guerre, ou plus légalement, via expropriation). C’est humain.

Et c’est là tout le dilemme de ce débat : on essaye de rendre à des indiens des terres qui leur ont appartenu il y a des centaines d’années, en expulsant des européens qui y habitent et vivent de leur production depuis des générations. La communauté internationale a décidé d’expulser les palestiniens de leur terre au profit des juifs, s’appuyant sur divers prétextes historiques. Et les juifs eux-mêmes ont été expulsés plusieurs fois dans leur histoire de leurs terres sous des prétextes divers. Des millénaires d’histoire nous montreront ainsi une multitude d’autres exemples.

Notre monde a toujours vécu selon la loi du plus fort (militairement, économiquement) et très rarement selon des lois privilégiant la vie harmonieuse entre les peuples. Depuis quelques décennies, des voix s’élèvent pour renverser cette logique et tenter de rendre leurs biens aux anciens occupants injustement expulsés de leurs terres ou encore aux occupants de ces terres qui en auraient perdu la propriété suite à une invasion.

Par le biais de contreparties financières, les occupants actuels sont expropriés et les terres rendues à leurs propriétaires « légitimes ». Ces « ventes forcées », même si elles ne sont pas forcément du goût des actuels propriétaires, représentent ce qu’on a trouvé de mieux pour rendre équitable cette transaction.

Suivant ce raisonnement, on peut donc distinguer une grande différence entre le cas des indiens d’Amazonie et des palestiniens : dans le premier cas, le processus essaye d’être équitable, et est suivi par la justice du pays. Dans le second cas, les palestiniens ont été expulsés manu militari, et aucune offre de compensation ne semble prévue par les israéliens, autre que d’avoir rendu la bande de Gaza et la Cisjordanie tout en conservant le contrôle économique et militaire de ces régions, créant ainsi des sortes de « réserves » inacceptables par les palestiniens.

Mais, d’un autre coté, déjà 3 générations d’israéliens ont occupé et cultivé des terres qu’ils considèrent à présent comme leur propriété, et il leur semble hors de question de les rendre un jour à leurs anciens propriétaires.

Le plus dramatique dans tout cela est que l’histoire a parfaitement démontré que des peuples de croyances bien différentes pouvaient vivre en harmonie sur la même terre, grâce en général à des gouvernements éclairée et humanistes. Dans le passé, l’empire ottoman, le Liban, mais aussi aujourd’hui la France ou le Brésil sont d’excellents exemples de mélanges harmonieux de cultures et de religions.

Donc, en suivant la ligne originale de cet article, on pourrait rêver à une société judéo-palestinienne vivant en harmonie, si les fondamentalistes et autres extrémistes étaient mis de coté au profit de dirigeants de bonne volonté de part et d’autres. Encore une utopie, peut-être, mais il suffirait de quelques actions très simples pour unir ces 2 peuples qui ont une grande culture commune.


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