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Commentaire de Henri Masson

sur Syndicalisme sans frontière


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Henri Masson (---.---.241.155) 30 septembre 2006 15:32

Zéro partout. En voilà encore un qui ramène sa science sans rien avoir compris au problème, sans même avoir lu les réponses données précédemment, à la suite de cet article et des autres, et alors que le présent article traite des questions de communication entre syndicalistes et, d’une façon générale, entre les couches populaires des divers pays.

Devrais-je passer mon temps à réécrire mille fois les mêmes réponses auxquelles j’ai ajouté une multitude de liens ? Je ne vois guère de différence entre, d’une part, celui qui se prend pour un explorateur, qui fait ses recherches dans des poubelles, qui trouve son inspiration là où ça ne sent pas la rose, et, d’autre part, ceux qui viennent avec leurs gros sabots pour asséner leurs « évidences ». Mais toutes les déviations existent et il y en a peut-être qui aiment ça.

La question n° 1 est simpliste, et il ne peut être question de donner une réponse simpliste. Toute personne qui veut en savoir plus trouvera de la matière à réflexion sur http://www.esperanto-sat.info/article198.html : « L’anglo-américain, devenu l’espéranto de notre siècle... », et aussi dans divers articles de Claude Piron : http://claudepiron.free.fr/

La question n° 2 est tout aussi débile. Je ne connais aucun espérantiste qui ait dit le contraire. Des réponses ont déjà été données. L’anglais est effectivement si facile que même les pays anglophones ont des problèmes pour l’enseigner (dyslexie) et d’autres difficultés ! Sans parler des enfants coréens qui doivent subir une opération chirurgicale à 230 jusqu’à 400 dollars afin de se faire couper le frein de la langue pour pouvoir prononcer correctement la langue de Bush (cf : Los Angeles Time 31/03/2002, Barbara Demick). D’après le quotidien coréen « Dong-A » : « L’anglais est en train de faire de l’enfance un enfer ». Selon Jonathan Hills, qui enseigne cette langue sur la chaîne de télévision éducative nationale : « Apprendre l’anglais est devenu la religion nationale »... Quand certains insinuent que l’espéranto est une secte, voilà de quoi éclater de rire, en tous cas pour une personne informée. Là aussi, j’ai mis des liens à des articles publiés dans des pays anglophones, mais, là aussi, les clones de « l’explorateur » se gardent bien d’aller voir ce qui ébranlerait leur foi en l’anglais. J’ai évoqué le cas d’un enseignant d’anglais qui, à Hawaï, avait pu constater que l’espéranto facilitait considérablement l’étude de leur propre langue. Cette constatation, de la valeur de l’espéranto comme enseignement préparatoire à celui des langues, y compris pour l’anglais, avait été faite aussi par le professeur Mario Pei (Columbia University). Charles Durand, l’auteur de « La mise en place des monopoles du savoir » (L’Harmattan), qui a vécu près d’un quart de siècles aux États-Unis, au Canada et au Japon, a écrit à juste titre : « L’anglais est donc la langue la plus facile à mal parler et cela se vérifie dans presque tous les pays du monde où l’anglais est largement utilisé avec les étrangers qui ne connaissent pas la langue du pays » (p. 43). Mais j’estime ne pas avoir à revenir sur des réponses détaillées déjà faites.

Le plus grave, c’est que la question infiniment plus menaçante de la domination linguistique et de ses conséquences économiques, sociales et culturelles est totalement occultée dans ces questions. Article à lire : http://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/SCHILLER/10788.htm

Quant à la question n° 3, bravo la science ! Le seul véritable obstacle à l’espéranto est d’origine politique, comme l’a confirmé le professeur Umberto Eco. Ça me rappelle étrangement le raisonnement de celui qui, au départ, se réclamait d’une « formation scientifique » et pour lequel il est apparu, par la suite, qu’il était allé chercher son inspiration là où tout le monde le sait déjà. Le mépris de gens qui se conduisent de la même façon, même avec un peu plus de délicatesse, ne me gêne nullement, car je m’adresse essentiellement à des personnes qui cherchent à trouver des réponses et informations données ainsi que des liens. Libre à elles d’en conclure ce qu’elles veulent. Je me sens très honoré par ce mépris, car toutes les grandes figures du mouvement social, des inventeurs et même bon nombre de grands noms de la science ont connu ça. C’est vraiment trop d’honneur pour ma modeste personne.

Quoi qu’il en soit, des informations complémentaires, en relation avec le thème de cet article, sont maintenant en ligne sur www.esperanto-sat.info :

Service de Presse, octobre 2006, en pdf

Syndicalisme sans frontières (le présent article avec mention de sa source)

Syndicalisme et espéranto : rappels historiques

Syndicalisme et espéranto, d’hier à aujourd’hui

Ludwik Lejzer Zamenhof, Elisée Reclus, Emile Masson et l’espéranto

Nouvelles brèves

Le Service de Presse de novembre comportera aussi des articles sur ce même sujet, dont un écrit par un responsable syndical belge qui confirme la nécessité d’une langue internationale autre que l’anglais.

Le fait que l’espéranto se soit hissé à ce point, sans avoir coûté de l’argent aux États, donc aux contribuables, et ceci en dépit d’une multitude d’entraves déjà évoquées, du silence dans certains médias, dans les établissements d’enseignement, en dépit de commérages, de propos dévalorisants, c’est tout simplement prodigieux. Il est facile, sinon de calculer, en tous cas d’imaginer, ce qui se passerait si tous les États consacraient seulement 1/10 du budget de l’enseignement de l’anglais à celui de l’espéranto. Il serait d’ailleurs bon que les citoyens de tous les pays connaissent le coût de l’anglais dans leur budget de l’enseignement, par rapport, par exemple, à celui de l’éducation civique.

Quant à dire que je me dissimule derrière des linguistes, la bonne blague que voilà ! Ce serait trop facile ensuite de dire que les usagers de l’espéranto sont seuls à plaider pour cette langue. Et ceci alors que l’anglais est encensé à longueur de journée et à tour de bras et que personne ne peut échapper à ce conditionnement organisé. L’espéranto ne peut être dissocié des prises de position de ceux qui considèrent qu’il doit être pris en considération et dont les avis ne sont pas pris en compte dans les médias. Par contre, on nous martelle qu’il n’est point de salut sans l’anglais. L’un des derniers en date à l’avoir fait a été Bernard Kouchner dans l’émission de nuit de Laurent Ruquier, sur France 2. Et ça, ça ne semble pas gêner ceux qui bavent sur l’espéranto.


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