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Commentaire de Illel Kieser ’l Baz

sur Ordre et barbarie


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Illel Kieser ’l Baz 4 août 2008 12:12

@ninou 

Il m’est d’un grand réconfort de constater que parmi les personnes qui cherchent et réfléchissent sur l’humanité, certains croient encore en l’intelligence de l’homme et trouvent sain de présenter le résultat de leurs travaux sur un média "tout public".  

Dans les années 80, un ami chilien avait montré que bien des nouvelles idées qui apparurent dans ces décennies avaient été envisagées dans les 20 années précédentes au travers des bandes dessinées et dans des fanzines (pas dans des revues savantes). Une société est une matière extrêmement malléable et mobile. Nous n’en connaissons qu’une partie, ce que la conscience collective – modelée par les médias, toutes formes confondues – nous en donne à voir. 


Il se trouve que toucher l’intelligence du commun des mortels est ressenti comme une perte de temps par bien des spécialistes. 

Oui, lisez effgé, il exprime clairement son appartenance à ce système élitiste dont il participe : point de vue philosophique ou point de vue « culture générale » – prétendument moins rigoureux, plus vulgaire, etc. Voilà l’indice de l’existence de systèmes internes figés qui établissent des dynasties ou des charges héréditaires. Il dévoile un système de transmission fondé sur l’adoption d’une "méthode" censée seule s’inscrire dans une vérité. (Il est, ici, une représentation naîve d’un système perdu car il n’a plus rien à dire)
Méthode ici conçue comme ensemble de règles et d’usage destinés à normaliser le flux de la pensée, donc le rendre stérile.
La méthode est nécessaire si elle assure la continuité de la vie, elle est coercitive si elle stérilise la vie.

Cette rigidité est un premier signe d’une perte de ce que je nomme « inventivité » collective – une certaine capacité au renouvellement du monde – c’est aussi le signe que des mécanismes protectionnistes se mettent en place pour défendre ces territoires. La fluidité sociale ralentit.

Mais c’est aussi le signe qu’ailleurs, dans les bas fonds, d’autres formes de cultures se mettent en place. Même au sein de l’univers le plus coercitif qui soit, au pinacle de l’immobilisme, surgissent les formes mêmes du renouveau.

Or, il existe une constante qui pourrait nous rassurer, si les castes dominantes parviennent à se protéger du marasme environnant, les castes moins protégées se trouvent au cœur de celui-ci et c’est précisément de ce marasme assumé que surgissent ces nouvelles formes de vie.

Si l’on a réponse à tout, aucune chance de voir venir. On perd le sens de la réalité.

Si l’on doute, si l’on s’ennuie, si l’on désespère on se tient en éveil...

L’humanité a su conservé les traces de ces tribulations diverses négligées par les « philosophes » ; les légendes, les mythes, les contes de fées nous racontent comment, surgi du peuple un nabot parvient à épouser la princesse, fille d’un roi comblé mais désespéré. Ces contes, souvent jugés puérils, renferment la sagesse des peuples et nous pouvons passer outre les galimatias savants et érudits. 

L’intéressant commentaire d’ effgé m’a donné l’idée, donc, de faire une petite incise du côté du merveilleux, des contes de fées ou comment l’humanité n’est pas un grand corps malade mais un ensemble doué de cohérence ou le peuple tient une place importante, voire primordiale. 

Elles ne sont pas exemptes de dangers et de violences...
Bien à vous


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