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Commentaire de Marc Bruxman

sur Quand la crise fut venue


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Marc Bruxman 21 août 2008 00:35

Entre 2002 et 2007, l’économie française a créé beaucoup moins d’emplois que sur la période 1997-2001 : + 3,9 % au lieu de 14 %.

Oui enfin 1997 - 2001 c’était une période unique que l’on ne reverra pas de notre vie. La bulle internet a crée des emplois directs par milliers, emplois avec de gros salaires. Et ces mêmes employés très optimistes claquaient leur thune à grande vitesse dans les boites et les bars de paris.

J’étais étudiant à cette époque et je crois que plus jamais les étudiants n’auront des boulots payés 300 € net la journée. A l’époque c’était pourtant commun quand on savait programmer ou faire de l’administration système. Résultats : Boites, champagne, et fête fréquente... Du bon temps qui malheureusement ne pouvait pas durer éternellement. 

Le bilan de l’Acoss montre que l’industrie poursuit son déclin : 410 000 emplois en moins (- 10 %), pour arriver à 3,6 millions de salariés.

Se limiter à l’industrie n’est plus très significatif. De même que l’on est un jour passé de l’agriculture à l’ére industrielle on rentre aujourd’hui dans l’ére post-industrielle.

Cela ne veut pas dire que l’on n’a plus besoin d’industrie (de même qu’on a toujours besoin d’agriculteurs) mais que la valeur ajoutée de celle-ci est devenue très faible et qu’elle est suffisamment mature pour employer peu de monde. L’industrie surproduit et ses marges sont très faibles. L’industrie licencie et se mécanise. Cela ne sera pas stoppé. Et même la Chine ou la main d’oeuvre est très peu chére commence à être touchée par la mécanisation de l’industrie (du moins à l’est). Si vous considérez aujourd’hui un bien comme un téléphone portable une grande partie de son prix est dans la R&D (brevets), le logiciel qui le fait fonctionner. Une autre partie est dans les matiéres premiéres. Le fait de construire le téléphone à partir des plans est une activité qui génére des marges très faibles. On ne le changera pas. 

Emmanuel Todd, quant à lui, proposait, en juin, devant le MoDem, des mesures de protectionnisme au niveau de l’Europe, comment le bouclier contre la mondialisation destructrice d’emplois joue perdant-perdant. Voici deux vidéos où il s’explique.

Malgré tout mon respect pour Emmanuel Todd je ne partage pas son avis sur le protectionisme. Le gros du travail en France se fait dans les services et ces services dépendent d’un accès pas cher à du matériel. Votre accès internet par exemple dépend du fait que votre box (souvent concu en France) ne coute rien à produire. Les pays émergents nous le permettent. Si on fermait les frontiéres, on produirait certes les box en France mais on serait au final plus pauvre. 

La solution je ne le répéterai jamais assez se situe dans l’éducation : apprendre aux jeunes les bases de l’algorithmique et de la programmation afin qu’ils comprennent le monde qui les entourent et puissent y prendre part. On manque de mains dans l’informatique, et beaucoup de boites n’arrivent pas à recruter des gens bien formés (j’ai dit bien formés hein ! Il y a effectivement des informaticiens au chomage mais c’est souvent qu’ils ont des savoirs obsolétes). Parfois la sous-traitance en Inde est envisagée en désespoir de cause. (On va dire que c’est pas optimal du tout comme choix vu comme c’est dur de manager des indiens sur un projet info). 

Quand Jules Ferry a voulu apprendre à lire aux jeunes qui allaient bosser au champ, on l’a pris pour un timbré. Aujourd’hui on le remercie encore d’avoir permis à la société française de progresser. Il nous faut un Jules Ferry pour apprendre aux jeunes l’informatique.




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