Pas grand chose à dire de cet exercice d’admiration d’un "intellectuel" plus que mineur, certainement humainement très sympathique, mais dont la pensée ne marquera pas l’histoire de la philosophie française... Bref, juste deux remarques.

Les confidences du président Géorgien au philosophe français, presque comiques :

"Laissez-moi préciser une chose, m’interrompt-il avec une gravité soudaine. Il ne faut pas laisser dire que c’est nous qui avons commencé cette guerre... Nous sommes début août. Mes ministres sont en vacances. Je suis moi-même, en Italie, en train de faire une cure d’amaigrissement et sur le point de partir pour Pékin. Or voilà que, dans la presse italienne, je lis : Préparatifs de guerre en Géorgie.

Vous m’avez bien entendu : je suis là, tranquille, en Italie, et je lis que mon propre pays est en train de préparer une guerre ! Sentant que quelque chose ne tourne pas rond, je rentre dare-dare à Tbilissi. Et qu’est-ce que mes services de renseignement m’apprennent ?" Il fait la moue du type qui pose une colle et vous laisse une chance de trouver la bonne réponse... "Que ce sont les Russes qui, au moment même où ils abreuvent les agences de presse de ce baratin, sont en train de vider Shrinvali de ses habitants, de masser des troupes, des transports de troupes, des ravitailleurs de fioul en territoire géorgien et de faire passer, enfin, des colonnes de chars par le tunnel Roky, qui sépare les deux Osséties. Alors, supposez que vous êtes responsable d’un pays et que vous apprenez ça - vous faites quoi ?"

Il est certain qu’avec ça nous sommes fixés. Si BHL tient ainsi la version des faits directement de la bouche de Saakachvili, la crédibilité et l’intégrité des deux personnages ne nous permettent évidemment plus de douter ne serait-ce qu’un seul instant.... 
 

La petite incise sur l’accusation voilée de faux attentats fomentés à Moscou en 99 par les sbires de Poutine..

Admettons enfin que l’autocratie poutinienne, née par la grâce des attentats obscurs qui ensanglantèrent Moscou en 1999, n’est pas un partenaire fiable, encore moins une puissance amie.

Evidemment, ce qui n’est "intellectuellement’ pas envisageable pour les Américains l’est tout à fait pour les Russes. Hélas, si Monsieur BHL était intellectuellement honnête, il n’aurait pas besoin de mener très loin ses investigations pour s’apercevoir les "opérations" russes de 99 et les "opérations" US de 2001 relèvent de la même exacte nature et répondent à des objectifs similaires. La seconde guerre de Tchétchénie dans le premier cas, la "war on terror’ et les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak pour le second.
Ce type "d’opérations" sont de grands classique de l’histoire de la guerre que l’on nomme "opérations sous fausse bannière", recyclées pour ces occasions en mode "terrorisme".
BHL et l’auteur de cet article sont-ils réellement assez naïfs pour croire à la fable ridicule de "ben laden et les 19 pirates" qu’on continue à nous vendre pour le 11 septembre ?
Gageons que ni l’un ni l’autre ne s’avanceraient à répondre de manière concrète à cette question et se réfugieraient bien vite derrière les paravents du "conspirationnisme" et de l’anti-américanisme...