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Commentaire de Hotel Romeo

sur Atterrissage d'urgence à Limoges


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Hotel Romeo 28 août 2008 02:08

Bonjour,

En cas de dépressurisation rapide, la procédure est simple : sans se poser de question, on met son masque à oxygène, on débranche l’autopilote, on pousse le manche en avant et on descend fissa à une altitude respirable, soit en dessous de 12000ft (vers 4000 mètres). Après seulement, on cause dans le micro et on s’explique. En l’occurrence, les pilotes de Ryan Air n’ont fait qu’appliquer ce qu’ils ont appris lors de leurs innombrables séances d’entraînement au simulateur. Après, que les passagers aient été ou non informés et rassurés après coup, c’est une autre histoire. Le principal est qu’ils n’aient pas subi le sort de ceux du vol Helios... Une dépressurisation en croisière n’est pas anodine, mais ça reste un incident relativement fréquent et gérable, au même titre qu’une panne de moteur (c’est même pour ça que les avions de ligne en ont plusieurs), une accélération-arrêt au décollage ou une remise de gaz à l’atterrissage. Le problème, c’est qu’on entend bien plus souvent parler de ce type d’incidents « dans le poste » ou dans les journaux que de ce qui mine vraiment le transport aérien : la course au profit au détriment de la sécurité, les pilotes sous-payés et dont les décisions vitales sont influencées par les intérêts financiers de leurs compagnies (« tu décolles avec cette épave ou demain, tu pointes au chômedu »)... Des papiers bien documentés sur ce sujet seraient plus constructifs que ces compte-rendus d’incidents plus ou moins dramatisés et caressant le public dans le sens du poil. Petite précision supplémentaire, les problèmes auditifs (mal aux oreilles) subis par les passagers n’ont rien à voir avec les masques à oxygène, défectueux ou non. Une dépressurisation rapide occasionne toujours ce type de douleurs ou de lésions, de même qu’une mise en descente un peu virile. Les masques à oxygène ne sont là que pour vous aider à respirer en atmosphère raréfiée. Je suis régulièrement sidéré par les approximations et le manque de connaissances affichés par la presse dès lors qu’elle parle de sujets un tant soit peu spécialisés. En tant que pilote, je suis particulièrement sensible au domaine aéronautique. Je pense ne pas trop extrapoler en estimant qu’il n’y a aucune raison que les autres sujets soient traités autrement. C’est pourquoi ma télé sert depuis longtemps d’aquarium pour mes poissons rouges, ma radio n’a plus de piles et les journaux ont chez moi retrouvé leur fonction première : tapisser le fond de ma poubelle.

PS : aux Etats-Unis, les accidents de la route font quelque 40000 victimes par an, soit l’équivalent de 2 crashes de Jumbo par semaine. C’est pas un vrai sujet, ça ?


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