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Commentaire de Marc Bruxman

sur Lundi noir


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Marc Bruxman 7 octobre 2008 23:38

C’était les économistes de renom payés par le gouvernement ou par une banque qui disaient ca. Beaucoup de mes camarades de promo qui bossent dans la finance savaient que ca allait faire très très mal. 

Et certains savent depuis 2003 et ces funestes taux d’intérêts à 1% ce qui nous attend. 

Et encore les dégats sur l’économie réelle sont pour l’instant surprenant modérés, on voit de bonnes boites avec des perspectives se faire lourder en bourse, mais c’est un peu une spéculation de la catastrophe. Je pense par exemple à Alsthom qui est carrément pas cher par rapport aux résultats et aux perspectives. Mais aussi plein de boites du secteur tech comme Apple. Mais pour l’instant au niveau des bilans des entreprises autres que les banques et l’immobillier, cela ne se sent pas sur les résultats. 

Au niveau business je n’ai pas (encore) senti de ralentissement, on continue d’avoir des demandes de clients pour du service dans ma boite. Mais il est vrai que notre secteur est particuliérement préservé. (Les actions ont souffert derniérement mais pas les résultats des boites). A titre d’info, un ingénieur informaticien avec 2 ans d’expérience se négocie actuellement à 41 000 € annuel. (Proposition qu’une boite a fait a un de mes salariés). Soit des niveaux assez proches de ce qui se faisait lors de la bulle internet. 

Tout va dépendre des résultats trimestriels à venir qui si ils restent convenable peuvent rassurer les investisseurs. Si ils devaient être mauvais par contre cela pourrait accélérer un sell off qui nous raménerait autour des 2500 points pour le CAC. Je reste toujours confiant sur le long terme concernant les bonnes valeurs tech, car le secteur reste en plein boom et que les cadres des entreprises maintenant rajeunis savent que l’IT est la source principale de réduction des coûts. 

La principale victime collatérale de cette crise vont être les retraites américaines souvent insuffisamment financées par les ménages (quand on a une retraite par capialisation, il faut a un moment se dire que plutot que d’acheter un 4x4 il vaut mieux épargner) et gérés de façon pas prudente du tout : Beaucoup de gens alors qu’ils avaient la cinquantaine avaient voulus compenser l’insuffisance de leur épargne par une prise de risque maximale. Et la y’en a beaucoup qui sont a poil. Moralité ? Beaucoup vont devoir travailler plus longtemps que prévu. Ils ont eu l’opportunité de bien gérer leur fric, ils ne l’ont pas saisis. 

En Europe, on a un autre type de retraites et d’autres problémes. Elles ne sont pas non plus financées à la hauteur des besoins parce que l’on ne peut pas passer 20 ans à l’école 40 ans au boulot et 20 ans à la retraite sans cotiser des sommes énormes. Ce qui est valable pour les retraites par capitalisation reste valable pour la retraite par répartition. Sauf que dans notre cas la gestion collective va grandement compliquer la recherche d’une solution. Dont le résultat sera au final le même qu’au USA : On partira en retraite plus tard. 

Mais de façon plus générale, ce dégonflement de la finance n’est pas mauvais pour tout le monde. On va revenir a des fondamentaux économiques plus sains ou l’on encourage l’épargne et l’investissement dans des valeurs saines. Cela devrait au final augmenter la productivité de l’ensemble du systéme une fois la tempête passée. 

Souvent en effet ces dernieres années les fonds allouaient mal les richesses dont ils disposaient. Ils viennent de perdre leur fric, ce qui leur donne une bonne leçon. Et a l’avenir ils réfléchiront ou ils investissent. Le fait que du Cofidis, du crédit Subprime ou de l’investissement dans une boite foireuse et sans technologie dans le seul but de dumper pour être racheté (vu plein de fois dans les télécoms) ne soient plus des investissements rentables est à prendre comme un bienfait. La main invisible vient de filer une grosse baffe a tous ces gens. Cela va corriger les excés d’un coup sans qu’il y ait besoin de loi. 

Vous me rétorquerez qu’une partie des dettes accumulées ont été socialisées ? C’est vrai. Et nos gouvernements n’auraient jamais du rentrer dans cette combine. Que ceux qui ont mal joués perdent leur fric. La seule chose qu’il y a à garantir c’est la survie du service bancaire par contre les actionnaires devraient prendre leur perte. Si ces boites avaient été rachetées à cout marginal et reprivatisé quelques années après (ce fut le cas en Suéde), le cout pour le contribuable du sauvetage aurait été proche de zéro voir même positif. (Vu que au moment du rachat cela ne vaut plus rien). Par contre les responsables auraient bu le calice jusqu’à la lie. Et ne venez pas me parler de petis actionnaires. Lorsque l’on investit en bourse, il y a un risque que l’on accepte : celui de potentiellement tout perdre. Si l’on est pas prêt à prendre ce risque, il faut choisir des placements moins risqués. 








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