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Commentaire de Christophe

sur Rencontre avec le Pr Ali Saïb. Regard sur la science, la formation des chercheurs et la culture scientifique


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Christophe Christophe 8 octobre 2008 23:40

@000,

Super, finalement vous n’êtes pas si élitiste qu’on pourrait le penser...
C’est bien, car dans cet article il est question du CNAM : Une organisation qui ne fait pas de filtrage au niveau des étudiants... Quel que soit l’âge, quel que soit le niveau scolaire.
Les étudiants comme les enseignants ont bien souvant une activité professionnelle en plus de l’enseignement qu’ils reçoivent ou qu’ils dispensent.
"Malgré" un "grand public", les résultats sont uniquement basés sur la qualité de l’enseignement et la persévérence des étudiant.
Si le CNAM a acquis une reconnaissance et est devenu une référence auprès des recruteurs, ce n’est pas pour rien. 

J’ai vécu moi-même une formation CNAM (en informatique). 11 années d’études en cours du soir, à un rythme de sénateur, il ne sert à rien de chercher la saturation, pour me mener aux recherches en sciences cognitives. Le CNAM m’a beaucoup apporté, tant au niveau des connaissances qu’au niveau du raisonnement ; il ne suffit pas d’apprendre, mais il faut aussi se former à apprendre par ses propres moyens pour étendre son champ d’investigation. Mes formations scientifiques de base s’élevaient à bac + 2 en mécanique, en électronique et en informatique industrielle. De mes souvenirs le plus difficile à passer dans le cursus ingénieur est le probatoire (passage obligé avant le cycle C menant au diplôme d’ingénieur) ; 6 semaines pour aborder un sujet dont vous ne connaissez rien au départ, le tout en travaillant la journée. Mais la difficulté est stimulante.

Certes, les formations CNAM s’adressent à un large public, mais la formation est graduelle et dépend de la formation initiale au début. Les premiers cours que j’ai suivi ont laissé quelques étudiants sur le carreau, principalement dans des matières à haut niveau d’abstraction (tout dépend des apprentissages acquis).

Mon travail a aussi consisté, lors de mon mémoire, à vulgariser les sciences que j’ai abordé dans le cadre des sciences cognitives. Pour les sciences de l’homme (anthropologie, psychologie, ...), ce fût un exercice assez simple. Pour les sciences à forte tendance formelle (langages de représentation de connaissance, logiques, ...), l’exercice est plus complexe. Ce n’est pas un problème de capacité du public (dans le jury, il y a plusieurs néophytes et des chercheurs des domaines), mais un problème de transcription de son savoir ; il faut se mettre au bon niveau pour que tout le monde comprenne. Si le message ne passe pas, ce n’est pas le public qu’il faut blâmer, mais admettre que c’est celui qui transmet qui n’a pas su vulgariser. C’était le sens de mon premier propos ; j’ai perçu que le professeur Ali Saïb abordait cette difficulté sous cet angle.

Je ne peux toujours parler que de mon point de vue, je reconnais une admiration envers les grands génies de notre humanité, mais je suis aussi très respectueuse du travail qui tente à élèver toute l’Humanité car je trouve qu’il est bien plus satisfaisant de vivre dans un monde qui favorise l’accès à la connaissance afin de vivre avec des semblables qui partagent une certaine culture (et là je ne parle pas de l’héritage), et surtout avec une sorte d’espoir que l’esprit Humain tends vers une sorte d’amélioration...

Que je soit globalement en accord ou pas avec les génies, les penseurs, il n’en reste pas moins qu’ils m’inspirent le respect. C’est par l’émulation et l’échange que nous progressons ensemble, et l’exercice n’est pas toujours facile. Quant au fait que l’esprit humain puisse tendre vers l’amélioration, c’est un ouvrage, voir un combat, de tous les jours, c’est un objectif que nous devrions tous avoir.


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